La révolution écologique était parait-il au cœur du récent Forum de Davos, à croire que l’intervention de Steven Mnuchin, l’ancien cadre de Goldman Sachs nommé secrétaire du Trésor américain, n’a pas été entendue. Écoutons-le : « il est impossible de modéliser les risques [climatiques] des 30 prochaines années avec certitude. Le monde a besoin d’un prix raisonnable de l’énergie au cours des 10 ou 20 prochaines années, sinon nous ne créerons pas d’emplois et nous ne créerons pas de croissance. » Le représentant de la première économie mondiale a douché ceux qui attendent une contribution américaine à cette révolution à la mesure de son impact.
Certains témoignent que les participants du Forum ont senti qu’il va falloir changer, à la fois vite et en profondeur, les règles du jeu allant bouger comme jamais depuis près d’un siècle. D’autres manifestent leur scepticisme et attendent des actes, remarquant qu’il y a déjà anguille sous roche. L’objectif affiché a changé, il n’est plus question de réduire les émissions de carbone mais désormais d’aboutir à la « neutralité » carbone en les compensant. Face au repoussoir que représenterait un prix élevé de la tonne de carbone, comme le préconise le FMI et le rejette Steven Mnuchin, des échappatoires à l’efficacité douteuse sont activement recherchées par les entreprises.
Afin de compenser leurs émissions, elles procèdent à d’importants achats forestiers – les arbres absorbent le carbone et rejettent de l’oxygène – et obtiennent en échange des crédits carbone. Mais les mauvais esprits font remarquer que pour compenser les émissions françaises, par exemple, il faudrait multiplier par trois les surfaces forestières au détriment des terres agricoles qui seraient très réduites. Et que le destin des arbres est pour une large part d’être consacré au chauffage, à moins qu’ils ne tombent en putréfaction faute d’être exploités. Les forêts risquent donc de se révéler neutres du point de vue de leur émission, à moins que la construction abandonne massivement le béton, très émetteur de carbone, pour se tourner vers le bois. Les « puits de carbone » supposent une maitrise de l’ensemble de la filière bois…
« Blanchir » l’empreinte carbone – la référence aux capitaux d’origine douteuse vient naturellement sous la plume – n’est pas si simple. Une autre échappatoire est née aux États-Unis qui consiste à capturer et stocker le carbone produit par les installations industrielles. Comment ? en l’injectant dans les sous-sols à mille mètres de profondeur après l’avoir liquéfié puis transporté dans des canalisations vers des sites adéquats. Les projets se multiplient aux États-Unis, et le Royaume-Uni en a fait l’un des axes de sa « décarbonation », mais les coûts sont élevés et ce type de dispositif ne peut au mieux concerner que les émissions industrielles.
Plus réaliste dans sa vision de l’avenir, le comité des droits de l’homme de l’ONU demande aux États de prendre en compte le changement climatique dans l’étude des demandes d’asile. Mais que les dirigeants politiques se rassurent, l’avis n’est pas contraignant juridiquement !
Un insider trahit les ultra-riches et décrit leurs mépris du peuple et du vivant.
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