En temps normal, Internet est déjà l’outil de surveillance inégalé magistralement dévoilé par Edgar Snowden. Puis le Parti-État chinois a pris le relais à ce propos dans les médias. Cette nouvelle mode se répand partout, dernièrement au départ des Émirats arabes unis comme cela vient d’être divulgué. Mais lorsque les temps sont mauvais, la coupure d’Internet s’impose, rançon de son succès. Le gouvernement indien s’y emploie à son tour.
Une innocente messagerie intitulée ToTok qui connait un grand succès bien au-delà de la péninsule arabique où elle est née s’est révélée être un cheval de Troie. Le hasard faisant bien les choses, elle est apparue consécutivement à l’interdiction dans les Émirats de Skype et de WhatsApp, signant le forfait. Après enquête du New York Times, il est apparu que deux sociétés d’Abou Dabi en étaient à l’origine. Et que d’anciens membres de la NSA et des services israéliens les faisaient profiter de leurs compétences. Experts en cyber-espionnage de tous les pays, unissez-vous !
Quand les choses tournent au vinaigre, il est toujours temps de passer du stade de la surveillance à celui de l’interdiction en coupant tout simplement l’accès à Internet dans un pays tout entier, ou une région quand cela suffit. C’est devenu monnaie courante et banalisé, au point de ne plus être caché mais revendiqué. La liste des pays où pareille coupure est intervenue est trop longue à dresser, les dictatures et régimes autoritaires y ont une place de choix, ce qui n’étonnera pas. L’Asie, le Moyen-Orient et l’Afrique y sont particulièrement représentés.
Access Now, qui défend un Internet libre et gratuit, a répertorié 118 blocages d’Internet à travers le monde en 2018. Quand une justification officielle est apportée, ce qui n’est pas toujours le cas, tous les prétextes sont bons, de la répression du terrorisme aux situations d’émeutes ou tout simplement parfois pour couper court à des rumeurs trop gênantes. On a même vu invoquée la lutte contre la tricherie lors des examens scolaires…
Une coupure atteignant de plus en plus l’activité économique, comme c’est le cas à Hong Kong où, après réflexion, elle n’est pas intervenue pour cette raison, la variante consistant à ralentir Internet jusqu’à rendre insupportable le temps de chargement des données n’est pas non plus la solution. Fort heureusement, le blocage des téléphones mobiles, de loin le principal accès à Internet dans les pays les plus concernés, est encore disponible.
Dans l’ancien temps, les radios étaient brouillées, puis des actions furent entreprises pour couper les transpondeurs des satellites, et l’on interdisait la distribution de la presse étrangère. C’est toujours possible, mais il y a plus adapté quand l’ennemi est à l’intérieur.
Ton compteur tourne au ralenti mon cher François, c’est bien dommage. J’ai vu que l’Huma était sauvé d’entre les eaux de la liquidation.
Je livrerai juste une réflexion personnelle à la lecture de ton article sur Internet : De la nausée. C’est ce que je ressens, non pas de ton écriture hein, ou même de ton article, non mais comme tu le dis que l’on puisse encore et toujours comme du temps de la radio ou de la presse papier, en passer par la censure et le black out afin de faire taire les populations en souffrance et les contestations légitimes.
C’est insupportable, combien de temps encore faudra-t-il pour que le royaume des Hommes arrive ?
Je dois vous avouer que je suis impatient, voir fébrile, mais en même temps tellement dépité.
Passez de bonnes fêtes si cela a encore un sens !