Nous sommes arrivés à un grand tournant et cela commence à sérieusement se ressentir. Les effets annoncés du dérèglement climatique et la nouvelle donne économique qui se confirment ne sont plus vécus avec les mêmes déni et insouciance dans les hautes sphères. Et, dans le microcosme des économistes, il est de plus en plus reconnu que la machine ne tourne plus comme avant, à revers des certitudes d’hier. Mais rien ne change de substantiel pour autant.
Les dirigeants au pouvoir privilégient le discours à l’action et, quand ils agissent, ils reproduisent le « fondamentalisme de marché » brocardé par Joseph Stiglitz. Par ignorance, par conformisme, ou tout simplement par intérêt. La porosité de leur monde avec celui des puissances d’argent n’est même plus dissimulée. D’où un rejet puissant les visant et des soulèvements populaires comme nous en sommes témoins. Assez, c’est assez !
Le constat s’impose : assisté par les banques centrales, bien qu’en crise chronique, le capitalisme financier poursuit son œuvre destructrice, transmutant tout ce qu’il touche en marchandise. Sous sa férule, de nouveaux marchés et métiers apparaissent, marqués par le sceau de la précarité, qui réduisent chaque fois plus l’espace des échanges non-marchands. Pour lui, tout est prétexte à monétisation, les biens comme les services. Seul l’air y échappe, car pour l’eau c’est trop tard !
En l’espace de peu de temps, longtemps ignorées, les inégalités ont acquis le statut d’un problème majeur où elles côtoient la hausse incontrôlée de la température. Que le diagnostic soit établi n’empêche pas leur aggravation. Le capitalisme dispose d’une puissance inégalée qu’il met à profit pour pratiquer une irrésistible fuite en avant. Si l’on ne voit pas qui l’arrêtera et comment, on sait qu’elle aura par nature une fin, faisant planer le risque d’entraîner tout le monde dans sa chute.
A ce sujet lire cet article du jour sur le monde.fr :
https://www.lemonde.fr/societe/article/2019/11/09/un-etudiant-gravement-blesse-apres-s-etre-immole-par-le-feu-devant-le-batiment-du-crous-a-lyon_6018629_3224.html
Mais à lire surtout les commentaires hallucinants de gens sensés être éduqués et raisonnable dessous. Ca fait froid dans le dos, et à la vérité ces gens là sont, du moins légions mais partout, aux postes clés de la société.
Non franchement, comment peut-on afficher un tel mépris devant la détresse de son semblable. Je sais que c’est moche mais parfois on aimerai leur apprendre l’empathie et la réflexion avec un manche de pelle ou un fouet… Celui qui professe l’utilitarisme sera jugé par l’utilitarisme.