Les alarmes ne cessent de retentir avertissant du ralentissement des échanges commerciaux résultant de la guerre commerciale menée par l’administration Trump. Plus profondément, elles sonnent la fin du processus de mondialisation
Après avoir donné tout ce qu’elle pouvait, si l’on s’en tient à ses promesses, celle-ci est désormais peinte sous des jours moins avenants pour ne pas avoir apporté que du bon. Le temps de le reconnaître est venu. La quasi paralysie actuelle de l’Organisation mondiale du commerce, l’OMC, illustre sans fard cette fin de règne.
Dans le déluge des données qui le confirme, un chiffre peut retenir particulièrement l’attention, celui de la baisse des importations américaines en Chine, qui était en septembre de 20% en année pleine. Car ce ne sont pas seulement les exportations chinoises aux États-Unis qui baissent, le même phénomène vaut pour le flux inverse. Et si, comme le FMI ne cesse de mettre en garde, le monde entier connaît le même repli, les dirigeants européens ont des soucis à se faire, particulièrement les Allemands qui n’ont pas besoin de cela. Le ralentissement des importations chinoises va également affecter l’économie européenne et peser sur sa faible croissance. Pour la même période, il n’a été enregistré qu’une baisse de 7% des importations chinoises, mais ce n’est qu’un début. La tendance est indéniablement à la poursuite progressive de leur diminution.
La production industrielle de la zone euro a continué de baisser en août. Sur un an, elle a diminué de 2,8%. Tous les secteurs industriels sont en baisse, à l’exception des biens de consommation durables. La diminution a concerné davantage les biens industriels, en particulier les biens intermédiaires, ce qui délivre un signe inquiétant, car le ralentissement commence à se propager plus profondément dans l’économie. Les plus fortes baisses ont été observées en Allemagne ainsi qu’en Slovaquie, qui est profondément intégrée à l’industrie allemande.
Cela explique la raison des bonnes grâces envers les autorités chinoise prodiguées par Angela Merkel. Toujours dans l’attente d’une décision de Donald Trump de taxer les importations de véhicules européens aux États-Unis, qui affecterait encore plus une industrie automobile en pleine crise, elle cherche à préserver l’accès au marché chinois des entreprises allemandes. D’après la presse allemande, elle serait intervenue afin que Huawei – l’un des principaux fournisseurs mondiaux d’infrastructures de technologies de l’information et de la communication (TIC) – soit retenu comme fournisseur du réseau 5G allemand, en dépit de la campagne américaine le visant ainsi que d’autres entreprises de haute technologie
Si la conjoncture n’est pas brillante, Paul de Grauwe et Yuemei Ji, de la London School of Economics, voient pourtant des marges de manœuvre pour les politiques budgétaires, mais elles sont ignorées. Selon eux, lorsque le taux d’intérêt est inférieur au taux de croissance de l’économie, la politique budgétaire pourrait être utilisée comme un outil de stabilisation de la production tout en maintenant la dette publique stable. Ils font valoir que de nombreux pays européen disposent de cette marge, qu’ils chiffrent en moyenne à 1,5% du PIB, et que son utilisation n’accroitrait pas leur ratio d’endettement. Font exception la Grèce et l’Italie. Pour éloigner le risque d’une récession, les deux économistes font remarquer qu’il suffirait de temporairement stopper la politique de réduction de l’endettement. Mais ils touchent là aux fondements idéologiques de la politique de désendettement et des réformes structurelles qui l’accompagnent. La voie est dégagée pour la récession, nulle question de la fermer.
il est permis de douter que les U.S.A. laisse l’Allemagne se doter de la 5G de Huawei; L’Italie devait l’adopter, suite à la venue du Président Chinois en mars dernier selon certaines sources,
mais des pressions énormes ont été faites sur Salvini pour cela ne soit entériné.
d’aucuns émettent que cela a conduit à l’attitude de Salvini de faire chuter le gouvernement en Juillet dernier.
La baisse de la croissance pourrait être une bonne nouvelle si elle s’accompagnait d’une réduction des inégalités, et d’investissements dans les secteurs vitaux pour notre survie sur cette planète.
La croissance à tout prix, on voit où cela mène notre planète. Une stagnation delongue durée lui permettrait de se refaire une santé. Compenser les pertes d’emploi par une allocation universelle en taxant plus les milliardaires de ce monde aiderait également.
Jean Marc Jancovici soutient depuis de nombreuses années que c’est l’accès à l’énergie qui est la cause première des fluctuations de l’économie et pas l’inverse.
Il a superposé sous la forme de deux courbes, consommation totale d’énergie dans le monde, variation d’une année sur l’autre et total mondial, PIB, variation d’une année sur l’autre de 1966 à 2016. Les deux courbes sont assez bien corrélées, les fluctuations de celle de l’énergie consommée précédant celles du PIB.
la figure est à la page 88 de ce document,
« 1-L’énergie – Cours des Mines 2019 – Jancovici.pdf »
https://cloud.mines-paristech.fr/index.php/s/nCzdipz0uhIlTlw
ce document est utilisé dans son cours à l’Ecole des mines en mai 2019
https://www.youtube.com/watch?v=xgy0rW0oaFI