Le système financier n’a pas arrêté d’être inondé de liquidités alors que le marché monétaire connait une pénurie sur l’un de ses marchés cruciaux. Cherchez l’erreur !
La Fed a enchaîné dans l’urgence, à quatre reprises consécutives depuis mardi, des injections massives de dollars, par paquets de 75 milliards de dollars, prise par surprise sur le marché du « repo » où les banques vont trouver leur financement à très court terme afin de gérer au jour le jour leur trésorerie. Tous les commentaires s’accordent pour considérer celui-ci vital, ce que la Fed confirme en réagissant avec une telle célérité. Mais les mêmes commentaires divergent lorsqu’il s’agit d’interpréter cet accès de fièvre.
Les uns se veulent apaisants, voyant dans ces interventions un retour à la normalité, les autres sonnent l’alerte faute de comprendre ce qui suscite un tel déséquilibre entre l’offre et la demande de dollars. Les premiers additionnent des règlements d’impôts identifiés ou des achats de titres de la dette souveraine pour le justifier, les seconds trouvent que le compte n’y est pas. Seraient-ils traumatisés par leurs aveuglements précédents ? Envahis par la crainte que des mystères leur échappent ?
On ne prête qu’aux riches, et dans cette période où s’accumulent les étrangetés, ce serait bien le diable qu’elles ne provoquent pas des OVNI financiers, des phénomènes non identifiés ! Ce qui ne signifie pas nécessairement que tout l’édifice va s’écrouler. Mais, puisque l’on en est aux proverbes, que « chat échaudé craint l’eau froide ».
Lorsque le marché monétaire se grippe, et que la confiance dans les banques n’a pas de raison tangible d’avoir disparue, il se passe quelque chose, mais quoi ? Ce qui détonne attire désormais très vite l’attention, et l’information est reprise dans la grande presse, signe de son importance présumée. Car, par les temps qui courent, il vaut mieux avoir alerté à tort que d’avoir ignoré des signaux quelque peu troublants.
Décidément ces marché de gré à gré restent impénétrables, comme si le système financier ne pouvait fonctionner que sous le couvert d’une part d’ombre. À cette nuance près que lorsque l’on découvre ce qui coince il est déjà trop tard, il n’y a plus qu’à noyer le poisson, au propre et au figuré…