Devant l’ampleur des réactions négatives qu’il a suscité, Donald Trump a dû revoir sa copie dans la précipitation et l’a fait annoncer par le représentant américain au Commerce Robert Lighthizer. Que va-t-il rester de son projet de taxer à 10% supplémentaires 300 milliards de dollars de produits chinois ?
Il est pour le moment question d’un report au 15 décembre, et d’exempter de cette taxation supplémentaire certains produits dont la liste n’a pas encore été rendue publique. Le président américain a tardivement découvert que sa mesure pénalisait de nombreuses entreprises américaines qui ont délocalisé en Chine leur production, et que le prix de nombreux produits électroniques de grande consommation allait augmenter pour les consommateurs américains. Selon certaines estimations, cela pourrait représenter 200 dollars par an et par foyer, et les moins fortunés seraient les plus touchés. À eux seuls, les téléphones portables représentent en effet 40 milliards de dollars d’importations, sur le total de 300 milliards.
Donald Trump a fait état d’un opportun entretien téléphonique « très productif » avec les autorités chinoises, sans autre précision, qui tombe à point nommé pour justifier son recul. Sa déconvenue n’est pourtant pas la première, mais elle est la plus flagrante. Il a en effet été calculé que le coût du plan d’aide aux agriculteurs – 28 milliards de dollars – doit être comparé aux 20 milliards de dollars que les précédentes taxations supplémentaires ont apportées. Pire encore, il n’en ressort pas de réduction prévisible du déficit commercial avec la Chine, car si les exportations chinoises diminuent, les américaines subissent le même sort. Enfin, si Donald Trump devait persévérer dans son projet de taxation supplémentaire de biens de grande consommation, il induira une baisse du principal moteur de la croissance que celle-ci représente.
Dans une économie mondialisée, tout se tient, Donald Trump l’apprend à ses dépens.
Bonjour François,
Effectivement, Donald Trump découvre certains éléments de la mondialisation mais ce recul a un avantage certain en n’impactant pas les importations en prévision des achats de Noël. Les carnets de commande des entreprises ne se remplissent-ils pas en Septembre ?
Ainsi, Christmas devrait bien se passer ainsi que la période de soldes qui suivra, le consommateur américain ayant son pouvoir d’achat préservé.
Moralité, ruez vous sur les achats de fin d’année avant que les taxes ne soient appliquées, boostant d’autant les résultats économiques 2019. Ne serait-ce pas un repli temporaire stratégique opportun ?