Convenir d’une trêve n’est pas terminer la guerre. Fiévreusement attendus sur la scène de théâtre du G20, Donald Trump et Xi Jinping ne pouvaient pas décevoir. L’un et l’autre ont besoin d’afficher un résultat et, faute de celui-ci, il leur faut donner l’espoir qu’ils vont en obtenir un. Même s’ils savent en leur for intérieur que leur affrontement ne peut plus s’arrêter, mais qu’il est seulement susceptible de connaitre des hauts et des bas.
Ce ne sera que la deuxième fois, à nouveau à l’occasion d’un G20 dans les deux cas, qu’une trêve préludant à une relance des négociations sera annoncée. La première n’a pas été concluante. Mais, qu’importe l’inquiétude que ce conflit entre les deux premières puissances économiques mondiales suscite, les raisons de sa poursuite sont plus fortes que celles de l’interrompre. Ce ne serait pas le cas s’il s’agissait d’un simple conflit commercial et non d’une lutte pour la suprématie mondiale entre les deux pays, une compétition qui n’est pas prête de s’arrêter.
Le dérèglement du commerce international en est le prix, mais Donald Trump n’en a cure, tout occupé à sa réélection qui repose sur une stratégie de tension et sonne le glas d’un multilatéralisme qui a connu son heure de gloire aux plus beaux jours d’une mondialisation en crise, comme le déplore Xi Jinping devant la perte de ce terrain favorable à ses desseins. Dans ces conditions, le G20 devient vide de sens, au mieux l’occasion de rencontres bilatérales et cette instance née au cœur de la crise financière ne subsiste que faute de mieux.
Que restera-t-il de la réunion d’Osaka ? D’avoir offert une tribune à Donald Trump et été l’occasion d’une négociation dure, dans la tradition, sur la lutte contre le réchauffement climatique, afin d’aboutir à un accord avec les grands pays émergents qui menaçaient de faire défection. Les États-Unis ont fait chambre part et pour finir la déclaration est dénommée 19+1. Mais quel sens a un G19+1 quand une coopération mondiale est indispensable ?