Carola Rackete, la capitaine du Sea-Watch, a pris ses responsabilités et a accosté dans le port de l’île de Lampedusa samedi aux premières heures de la matinée, en dépit de l’interdiction des autorités italiennes.
Depuis dix-sept jours, dans l’attente d’une solution, le navire de l’ONG sous pavillon néerlandais faisait des ronds dans l’eau au large de l’île, sous la surveillance de garde-côtes, avec 42 réfugiés à bord, 11 ayant été débarqués pour des raisons médicales. La vie devenait intenable à bord, « plus désespérée que jamais » selon Carola Rackete. Matteo Salvini avait mis comme préalable à tout accostage un accord de répartition des réfugiés à bord entre les pays européens afin qu’ils ne restent pas sur le sol italien. Il a fallu plus de deux semaines pour qu’il intervienne.
Selon la presse italienne, l’Allemagne, la Finlande, la France, le Luxembourg et le Portugal se seraient finalement mis d’accord pour accueillir les réfugiés. Mais la capitaine du Sea-Watch, qui n’en pouvait plus de faire attendre sans fin les réfugiés, a été immédiatement arrêtée arrivée à quai, passible de dix ans d’emprisonnement pour « résistance à un bateau militaire ». Le président du Conseil italien, Giuseppe Conte, s’est depuis Osaka contenté de déclarer qu’il appartenait à la justice italienne de se prononcer pour savoir si des charges criminelles devaient être retenues.
En Allemagne, où de nombreuses villes s’étaient déclarées prêtes à accueillir les réfugiés, l’ONG Sea-Watch a salué la décision de Carola Rackete. La dénonciation par Christophe Castaner, le ministre de l’Intérieur français, d’une « violation du droit international de la mer » par les autorités italiennes, n’a pas raccourci les délais inacceptables mis à la prise en charge des réfugiés.