Comme il était prévisible, l’élection présidentielle du 4 juillet a été annulée faute de candidats. Deux inconnus avaient bien remis un dossier au Conseil constitutionnel, mais celui-ci les a retoqués. Aucun autre candidat ne s’est présenté sous la pression des manifestants qui ne veulent pas de cette élection. Ils récusent le président de la République par intérim, Abdelkader Bensalah, en charge de sa supervision, et réclament également le départ de Noureddine Bedoui (surnommés les 2B).
Le même Conseil a prolongé l’intérim de Abdelkader Bensalah jusqu’à la nouvelle date des élections, qui n’a pas été fixée et qu’il lui revient de choisir. Il n’était pas question de donner raison aux manifestants sur toute la ligne en sacrifiant ce pion, quitte à user d’acrobaties juridiques.
N’étant pas parvenu à imposer ses vues, le chef d’État-major de l’armée Gaïd Salah espère que l’affluence aux manifestations du vendredi va faiblir avec le temps, l’été et les vacances aidant. C’est sans compter avec la grande détermination des manifestants qui s’alimente aux succès déjà remportés. Et si elle devait effectivement faiblir, elle repartirait à la première initiative du chef d’État-major de l’ANP.
Entre temps, des tentatives d’organisation apparaissent au sein du mouvement. Trois collectifs représentant plus d’une cinquantaine d’organisations et de syndicats autonomes – la Confédération des syndicats algériens, le Forum civil pour le changement et le Collectif de la société civile pour une transition démocratique – se sont mis d’accord sur la tenue le 15 juin prochain de la première conférence de la société civile. L’objectif principal est d’obtenir prioritairement la tenue d’une conférence nationale représentative ayant pour objet de définir la suite des évènements et de respecter les aspirations du peuple algérien.