Il restait un seul navire humanitaire opérant le sauvetage en mer des réfugiés en danger, c’est fini ! Le Mare Jonio a été saisi par un navire de la Guardia di Finanza italienne au large de Lampedusa, où il s’était réfugié en raison du très mauvais temps, bloqué en mer faute de pouvoir accoster dans un port italien.
À son bord se trouvent 49 réfugiés sauvés au nez et à la barbe de gardes-côtes libyens, l’équipage ayant refusé de les leur remettre afin qu’ils ne soient pas transférés en Libye. Battant pavillon italien, le Mare Jonio a été affrété par des organisations de gauche italiennes et son action représentait une véritable provocation pour Matteo Salvini qui avait déclaré dans la matinée, pour justifier l’arrestation de l’équipage qu’il réclamait, « il ne s’agit pas d’une opération de sauvetage, c’est de l’aide à l’immigration clandestine ». Le ministère a déjà précisé que les interrogatoires des membres de l’équipage auront lieu dans les prochaines heures.
Le ministre est poursuivi pour séquestration pour avoir retardé le débarquement de dizaines de migrants secourus en août par le Diciotti, un navire des garde-côtes italiens. Mais la procédure devrait être bloquée par un vote du Sénat prévu mercredi grâce à l’appui des sénateurs du Mouvement des 5 étoiles.
De son côté, le gouvernement français s’apprête à livrer à la marine libyenne six navires destinés à renforcer sa lutte contre l’immigration clandestine au grand dam d’Amnesty International France. Pour Florence Parly, la ministre de la défense, il n’est plus question de réfugiés et de droit d’asile. Tout se justifie quand il s’agit pour le candidat Macron de n’offrir aucune prise sur ce terrain, puisque tout se résume tragiquement à ce type de considération. Car capituler devant les xénophobes, c’est faire leur lit.