Les élections européennes s’approchent, et avec elles l’impétueux besoin des gouvernements de montrer aux électeurs que sur un sujet monté en épingle, les migrations, ils font avancer les choses et n’en restent pas aux mots. Emmanuel Macron en aurait particulièrement besoin, pour l’avoir placé au cœur de sa stratégie. Mais cela ne marche pas comme voulu et ils ne sont pas au bout de leurs déconvenues.
Une nouvelle réunion des ministres de l’Intérieur des 28 a eu lieu hier jeudi, qui n’a pu que constater le désaccord général persistant. Les pays de première ligne et ceux du groupe de Višegrad s’y emploient, chacun pour leurs raisons, et paralysent toute prise de décision. Les premiers parce qu’il leur revient de traiter les demandes d’asile, les seconds parce qu’ils rejettent toute forme de solidarité entre les pays européens.
Appuyés par la Commission, les ministres allemand et français, ont bien tenté d’avancer en proposant d’adopter ce qui est déjà prêt, la création d’une « véritable agence européenne de l’asile » et le renforcement des bases de données d’empreintes de migrants. Le sentiment d’un passage à l’acte serait ainsi délivré, l’impasse dans laquelle se trouvent les discussions sur la réforme des accords de Dublin subsistant sans trop de dommages. Mais l’Italie, la Pologne et la Hongrie refusent tout net de « saucissonner » la réforme de l’asile. « S’il n’y a pas d’accord sur un nouveau système de Dublin, il n’y aura d’accord sur rien » ont-ils signifié.
Il ne reste pas grand-chose à se mettre sous la dent.