Dans la série « la crise politique européenne multiforme s’approfondit », c’est au tour de l’Espagne d’apporter sa contribution. En rejetant le compromis proposé par le Premier ministre socialiste qui cherche à obtenir leur vote pour son projet de budget, les indépendantistes catalans semblent avoir décidé de la chute de son gouvernement, sauf retournement. Car il n’y a pas d’adoption possible sans le vote de leurs élus.
Une grande manifestation est convoquée dimanche par la droite et l’extrême-droite espagnole (PP-Ciudadanos-Vox), afin de dénoncer la trahison du PSOE et de défendre l’intégrité de la nation. Et mardi s’ouvre le procès de douze dirigeants catalans inculpés en raison de leur rôle dans la tentative de sécession d’octobre 2017.
Pedro Sanchez, le Premier ministre, aura auparavant tout fait pour rallier les élus indépendantistes, en taillant son budget sur mesure pour la Catalogne et en essayant de déplacer le débat sur le terrain social, sans y parvenir.
Son ultime proposition de nommer un « rapporteur neutre » de la commission chargée d’entamer le dialogue entre les exécutifs national et régional catalan a été rejetée par les indépendantistes. Il a simultanément soulevé une vive réaction du Parti Populaire et de Ciudadanos, revitalisant de vieilles fractures dans la société. Les indépendantistes attendaient un « geste fort » de l’exécutif qui n’est pas venu en faveur des prévenus et espéraient la clémence du Tribunal. Ils réclamaient par ailleurs une médiation internationale pour mener le dialogue avec Madrid qui ne pouvait leur être accordée car préjugeant par sa nature de l’issue des débats.
Faute de l’adoption de la loi de finances, Pedro Sanchez peut encore tergiverser, mais comment éviter la convocation d’élections et attendre la fin de la législature en 2020, dont les résultats s’annoncent fort incertains ? La formule d’un gouvernement minoritaire soutenu au Parlement n’a pas fonctionné en Espagne. Après avoir hésité, les indépendantistes ont choisi la politique du pire en prenant le risque fort probable d’un retour de la droite au pouvoir, qui ne leur accordera pas ce que le PSOE pouvait leur céder.
À la manière du parti socialiste portugais au pouvoir – auquel le soutien critique du parti communiste et de l’extrême-gauche ne se dément pas – le PSOE a inclus des mesures sociales dans son projet de budget, la crise sociale étant loin d’être jugulée. Cela suffira-t-il pour faire pencher la balance des voix en sa faveur ? Faute de disposer de marges de manœuvre budgétaires sur ce terrain, Pedro Sanchez a choisi d’en occuper un autre en s’attaquant aux traces de la dictature franquiste : mémorial où est enterré Franco, innombrables statues et appellations de rues des vainqueurs de la guerre civile… Cherchant une polarisation à son avantage, il est en bute avec une autre.
Sous sa férule, l’Espagne était un candidat de plus au déplafonnement de la norme du déficit budgétaire, mais une victoire de la droite renforcera le camp des partisans de son respect. Encore une polarisation qui se renforce.
Comment fait-on pour sortir d’une polarisation ?
Cas de la France :
1. on épuise les stocks de flashballs au TNT et de grenades de désencerclement et le Macron’ tour se poursuit pour exténuer l’adversaire.
2. Le gouvernement reprend l’initiative avec un nouveau cap (réelle progressivité de l’impôt et tournant écologique) pour une sortie par le haut pour la France et le Monde.
3. On attend que des intellectuels fassent l’analyse brillante et surtout convaincante qui permettra de convaincre les ‘élites’ de changer de cap ?
4. chacun citoyen s’engage selon ses convictions pour un camp ou l’autre (peser sur un rapport de force)
5. On ne fait rien puisque c’est foutu
6. On ne fait rien parce que tous les camps ont tort
6 On attend d’y voir plus clair
7 ….