Cela fait dix jours que les 47 réfugiés à bord du Sea-Watch 3 sont bloqués au large des côtes de la Sicile, sans être autorisés à y être débarqués. Il a fallu quinze jours, la dernière fois, pour qu’un accord intervienne au large de Malte, combien de temps faudra-t-il cette fois-ci ?
Francesco Rocca, le président de la fédération internationale de la Croix-Rouge, s’est exclamé : « Comment est-ce possible que 47 personnes représentent une telle menace pour l’Union européenne dans son ensemble ? ». Mais rien n’y fait, alors qu’en Italie de nombreuses voix s’élèvent et qu’une manifestation s’est déroulée à Rome.
Jamais à court d’arguties, les autorités italiennes nient que le Sea-Watch 3 soit sous juridiction nationale, bien que stationnant dans les eaux territoriales. La nationalité du bateau, néerlandais, prévaudrait selon elles. Une piètre défense visant à contrer le garant italien des mineurs et le parquet des mineurs de Catane qui réclament que les 13 adolescents à bord puissent débarquer et être accueillis en Italie, tandis que le garant des détenus a dénoncé « la privation de fait de liberté des migrants secourus ». Pour des faits similaires intervenus en août dernier, une procédure pour séquestration est déjà en cours contre Matteo Salvini.
Les conditions météorologiques se détériorent et c’est à qui se défilera. Le gouvernement hollandais refuse d’accueillir les réfugiés comme suggéré par plusieurs responsables du Mouvement des 5 étoiles, faisant d’une « solution structurelle » (une clé européenne de répartition pérenne) un préalable. Quant au gouvernement italien, il fait porter au commandant du Sea-Watch 3 la responsabilité des rudes conditions qui sont imposées aux réfugiés, au prétexte qu’il aurait dû les débarquer en Tunisie.
Des déclarations des chefs de gouvernement et des autorités de Bruxelles ? Le silence règne.