Dans la série les banques européennes ne sont pas sorties d’une crise qui n’est pas réservée au sud de l’Europe, on apprend le renflouement à l’italienne de Nord/LB, la banque régionale de la capitale de la Basse-Saxe, Hanovre.
Celle-ci attendait d’être recapitalisée afin de faire face à de lourdes pertes provenant de prêts à la construction navale accordés alors que le secteur déclinait, l’objectif de les céder avec une forte décote ayant été abandonné. La méthode d’une recapitalisation par précaution pour un montant de 3,5 milliards d’euros a été adoptée, les principes de l’Union bancaire privilégiant les fonds privés écartés, comme en Italie. Le gouvernement régional, qui avait déjà pris le contrôle de Nord/LB, a remis au pot avec le concours des Landesbanken (les banques régionales) et des Sparkassen (les caisses d’épargne). Deux fonds d’investissement – Cerberus et Centerbridge – avaient bien proposé d’acquérir une part de la banque, mais leur proposition n’a pas été retenue, son sauvetage restant ainsi une affaire allemande.
Deutsche Bank, qui se révèle impliquée au fil des révélations dans tout ce que les banques ont fait de pire, n’est pas au bout de ses peines. Les démocrates américains de la Chambre des représentants entendent obtenir d’elle les informations permettant d’éclaircir les affaires de Donald Trump en Russie, auxquelles elle a prêté son concours actif. Le groupe avait tiré d’affaires Donald Trump lorsqu’il a dû faire face à des pertes estimées à 330 millions de dollars sur le marché des casinos et n’a depuis jamais démenti son soutien à la Trump organization qui chapeaute ses actifs immobiliers.
Constatant l’implication répétée de la banque dans des opérations financières illégales associant des Russes, les membres de la Chambre des représentant veulent également obtenir des détails sur une vaste affaire de blanchiment d’argent russe qui a valu à la Deutsche Bank une amende de 630 millions de dollars en janvier 2017 aux États-Unis. Celle-ci fait également l’objet d’une enquête pénale en Allemagne pour blanchiment d’argent au travers d’une de ses filiales basée dans un paradis fiscal, tandis que la Fed enquête aussi sur des transactions suspectes portant sur des milliards de dollars entre une filiale de la banque danoise Danske Bank en Estonie et la Deutsche Bank.