« Les semaines passées n’ont pas été les plus belles heures de l’Europe » a reconnu à Bruxelles le commissaire en charge des migrations, Dimitris Avramópoulos. Joseph Muscat, le Premier ministre maltais venait de confirmer à La Valette l’accord permettant le débarquement des réfugiés des deux navires ayant assuré leur sauvetage. Lui-même a admis qu’il n’était « pas fier » de chaque heure qui passait avant qu’un accord n’intervienne.
Il peut être fait crédit à tous deux de cette franchise, qui les soulage à peu de prix, mais elle ne les exonère en rien de la responsabilité du calvaire qu’ils ont fait subir à ces 49 réfugiés durant ces 15 derniers jours.
Pour autoriser ce débarquement sans que les navires des ONG soient autorisés à accoster – des vedettes venant chercher en mer les réfugiés – Malte avait haussé la barre et demandait que l’accord européen de répartition comprenne 250 réfugiés précédemment accueillis.
Au final, 44 Bangladais seront renvoyés dans leur pays, 78 réfugiés resteront à Malte, et les autres seront répartis entre l’Allemagne, la France, le Portugal, l’Irlande, la Roumanie, le Luxembourg, les Pays-Bas et l’Italie. Dans ce dernier pays, la situation n’est pas clarifiée, Matteo Salvini s’opposant au président du Conseil Giuseppe Conte qui a accepté d’accueillir 15 réfugiés.
Ce nouvel épisode lamentable va-t-il être profitable ? Selon Dimitris Avramópoulos, la Commission serait prête à travailler avec les États membres pour mettre en place des mesures provisoires dans l’attente de l’adoption d’une réforme des règles de l’asile. Elle relève de la mission impossible. La détermination des ONG qui ont maintenu malgré toutes les embuches leur présence dans la zone de sauvetage et rempli leur mission aura alors payé.
Mais précisément pour cette raison, la tâche risque de ne pas être aisée. En tout état de cause, il ne sera toujours pas répondu à la demande du HCR que les demandeurs d’asile puissent exercer leurs droits sans risquer leur vie.