Un nouveau flash crash incompréhensible a secoué les marchés asiatiques en ce début d’année. Brutalement, ils ont été brutalement inondés d’ordres de vente de dollars australiens contre les yen japonais. Résultat, la devise nippone a gagné 7,36% contre le dollar australien et a bondit de plus de 4% par rapport au dollar. Le dollar australien a perdu 6% contre le dollar américain.
Un flash crash est enregistré lorsqu’une chute importante du cours d’instruments financiers se produit en très peu de temps. Et, comme toujours en pareille circonstance, les raisons en restent mystérieuses. Qu’est ce qui a bien pu créer une telle flambée de volatilité ?
Dans le cas présent, de nombreux évènements intervenant simultanément sont incriminés : l’avertissement sur les mauvais résultats d’Apple et la publication de statistiques chinoises décevantes sont venus renforcer les craintes d’un ralentissement mondial et susciter l’achat de la devise japonaise, parce qu’il faut trouver un refuge.
Des facteurs plus terre à terre sont invoqués, comme la désertion des salles de marché à l’heure où le flash crash est intervenu, l’impact d’algorithmes ayant acquis une importance démesurée étant amplifié quand les volumes de transactions sont restreints et la liquidité réduite. Enfin, le flash crash pourrait avoir eu comme origine le débouclage massif des positions vendeuses des investisseurs japonais qui escomptaient une baisse du yen et cherchaient à limiter leurs pertes.
Les analystes se perdent donc en conjectures. Rien de bien nouveau sous le ciel de la finance si l’on se réfère aux précédents flash crash. Le même phénomène avait frappé la livre sterling en octobre 2016. La devise britannique avait chuté jusqu’à 9 % en deux minutes alors que les marchés asiatiques ouvraient et ceux de New York fermaient. Les causes sont cependant toujours difficiles à déterminer en raison du nombre de plates-formes. La Banque d’Angleterre avait mis l’accent sur une erreur humaine qui aurait accentué le plongeon. La Banque des règlements internationaux (BRI) penche en faveur des opérations de couvertures d’options.
De très nombreuses transactions étant effectuées de gré à gré ne laissant pas de traces dans des organismes susceptibles de les centraliser, les analystes sont démunis et ne peuvent qu’émettre des hypothèses sans pouvoir les appuyer sur des faits. Est-ce d’ailleurs si gênant que cela dans un monde qui ne se manifeste pas par un respect exagéré de la qualité des données, en dépit du culte qu’il porte aux chiffres ? Faut-il donc, à les en croire, que le mystère reste entier pour que ce système financier fonctionne ? Après tout, cela serait assez logique de le revendiquer pour ceux qui professent religieusement que le marché est le meilleur régulateur.
Bonjour,
Votre dernier paragraphe est doublé.
Merci, c’est corrigé !