Ils ne mourront pas noyés dans la Méditerranée. En dépit de tous les obstacles rencontrés par les ONG, et en raison de leur opiniâtreté, des centaines de réfugiés ont été sauvés cette dernière semaine de décembre. L’Aquarius a trouvé ses relais. Mais 1.300 noyades ont été enregistrées cette année par l’Organisation mondiale pour les migrations (OIM).
Vendredi dernier, Proactiva Open Arms a débarqué en Espagne plus de 300 réfugiés après une longue et éprouvante traversée, n’ayant pas de proche alternative. Le Sea-Watch 3, et le Professor Albrecht-Penck de l’ONG Sea-Eye, deux autres navires ayant recueilli 49 réfugiés, n’ont pour l’instant d’autre ressource que de faire des ronds dans l’eau. Mais un débarquement est urgent car la mer est très agitée.
Une nouveauté est toutefois intervenue, la marine maltaise a procédé à deux reprises au sauvetage de 180 migrants au total, qui seront tous débarqués à Malte ce soir. Côté accueil, des tractations seraient en cours, à l’initiative de l’Allemagne dont plusieurs villes seraient prêtes à accueillir des réfugiés, à condition que d’autres en fassent autant dans d’autres pays.
Totalement divisées et donc paralysées, les autorités européennes restent d’accord sur un point central, la fermeture des frontières par tous les moyens. Mais même là elles sont dans l’échec. Matteo Salvini, le leader de la Ligue italienne, a pu se prévaloir de la chute des arrivées, mais elles ont quand même été selon lui de 23.370 réfugiés en 2018, contre 119.369 l’année précédente.
Les autorités britanniques et françaises sont inquiètes devant la recrudescence des tentatives de traverser la Manche dans des embarcations de fortune. Depuis Noël, une centaine de réfugiés y seraient parvenus. Il pouvait leur être fait confiance, les ministres de l’Intérieur viennent de se mettre d’accord sur un « plan d’action renforcé » hypocritement présenté comme destiné à dissuader les réfugiés de se lancer dans cette périlleuse traversée. Concrètement, les patrouilles en mer vont se multiplier.
Font contraste des initiatives comme celle du maire de Grande-Synthe, qui a ouvert jusqu’au printemps un gymnase, comme l’année dernière, pour y accueillir « avec un minimum de dignité » les réfugiés qui affrontent le froid cachés dans les bois.
Les autorités françaises sont accusées de « mise en danger délibérée » des réfugiés présents en France par le Secours Catholique, Médecins du Monde et douze autres associations. À cette occasion, Emmanuel Macron a-t-il demandé à Alexandre Benalla « comment tu sens le truc ? »
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