Il faut sauver la Deutsche Bank, mais comment ? Hier fleuron bancaire, celle-ci continue de lentement couler malgré ses restructurations qui se poursuivent et une recapitalisation. Et elle vient encore de faire parler d’elle à propos de deux énormes scandales de blanchiment d’argent, l’affaire des « Panama papers », qui l’atteint finalement, et celle de la Danske Bank tout récemment.
Dans la course effrénée qu’elle n’a cessé de mener afin d’accroître sa taille, la Deutsche ne s’est interdit aucune des pratiques les plus délictueuses ou hasardeuses. Atteinte de gigantisme – son bilan est de 1.400 milliards d’euros – sa perte de contrôle aurait des conséquences systémiques qui ne sont pas envisageables.
Dans le rôle du sauveur, Christian Sewing a remplacé John Cryan qui a jeté l’éponge après avoir mené à bien les négociations avec les autorités américaines, pour un coût de 7,2 milliards de dollars, à propos de ventes abusives de MBS (Mortgage-Backed Securities) datant de 2008. Il a l’intention de recentrer l’activité sur la banque de dépôt ainsi que sur le marché des entreprises en Allemagne et en Europe. Mais le marché allemand des particuliers est déjà occupé par des coopératives et des banques publiques. Et si la banque parvenait malgré tout à se faire une place, en dépit de sa réputation sulfureuse, elle ne pourrait pas compter dégager des marges substantielles tant que la BCE maintiendra bas ses taux.
L’avenir ne s’annonce pas brillant, et il faut sans doute y trouver la raison de rumeurs persistantes à propos d’une implication de l’État. Qui d’autre pourrait en effet s’intéresser, parmi les grands investisseurs qui en ont les moyens, à une banque dont les actifs et le cœur du business sont de faible qualité et qui reste secouée par les scandales ? Qui ne se souvient qu’en 2016 le FMI avait traité la Deutsche Bank de banque systémique la plus risquée ?
L’hypothèse d’une fusion avec l’autre grande banque privée allemande, Commerzbank, dans laquelle L’État a déjà pris une participation, pourrait être par défaut la solution, avec comme inconvénient de rapprocher deux malades. Depuis le début de l’année, la Deutsche Bank a vu son cours boursier chuter de 51% et le titre Commerzbank a perdu 45%.
Le gouvernement allemand ne joue pas seulement les pompiers, il a besoin qu’au moins un établissement bancaire soit capable d’accompagner les entreprises du pays à l’international. Différents scénarios seraient donc étudiés, dont celui d’une prise de participation par l’État allemand au capital de Deutsche Bank pour ensuite piloter un rapprochement des deux banques via un échange d’actions.
Un autre consisterait à faire appel aux investisseurs, voire à L’État allemand, pour financer une prise de contrôle de Commerzbank par Deutsche Bank. On parle du groupe public qatari Qatar Financial Centre, qui en est déjà l’actionnaire. Un dernier scénario reposerait sur la création d’une holding dans un premier temps.
On est bien loin de l’Union bancaire qui devait préserver les contribuables du coût des sauvetages.
Bonsoir,
Cela baisse beaucoup ces derniers temps :
https://www.nytimes.com/2018/12/17/business/stock-markets-wall-street.html?action=click&module=Top%20Stories&pgtype=Homepage
« The sell-off sent the S&P 500 down about 2 percent, and the benchmark passed lows that it had hit in February. The index has now lost almost 5 percent for the year. If the stock market were to end the year down that much it would be its worst performance since 2008. »
Prodrome d’une crise systémique à venir ou bien chantage ?
Bonsoir,
Les arbres ne montent jamais jusqu’au ciel et l’endettement général est si important que de multiples signaux d’alerte se déclenchent.
https://www.lesechos.fr/finance-marches/banque-assurances/0600360908238-la-banque-de-france-avertit-sur-lendettement-des-menages-et-des-entreprises-2230673.php
La croissance ne peut être financée à l’infini par un endettement illimité.
Le réveil va être brutal.