Avec les résultats des élections régionales andalouses, l’Espagne est à nouveau atteinte par la crise politique qui secoue toute l’Europe, sous le double effet de la chute du PSOE et du score inattendu par les sondages de Vox, la formation d’extrême-droite qui accède à un parlement régional. Depuis la mort de Franco en 1975, c’est une première. La gauche ayant perdu la majorité, une formule va devoir être trouvée pour diriger la région la plus peuplée d’Espagne, mais pas la plus riche, restée depuis 1992 aux mains du PSOE seul ou en coalition.
Bien que restant en tête avec 28% des voix, le PSOE en a perdu 7%. Adelante Andalucia ! (En avant l’Andalousie !), qui regroupe Podemos et les écolo-communistes, obtient quant à elle un peu plus de 16 % des voix contre 21,7% pour les deux formations précédemment. Un exécutif de gauche ne peut être constitué, faute de majorité. Le Partido Popular (PP) est également en repli, en seconde position et conservant 26 sièges et 20,8% des voix. Ciudadanos bondit de 9 à 21 sièges, sans parvenir à dépasser le PP comme espéré afin de diriger les manœuvres qui vont suivre et obtenir la présidence de la Région, finissant en troisième position. Ces résultats ne donnent pas non plus d’assise majoritaire pour un exécutif.
Vox, à l’extrême-droite, qui est le grand fauteur de trouble, obtient 11% des voix et entre au parlement régional avec 12 députés. Rendant nécessaire son soutien en cas de gouvernement PP-Ciudadanos.
Que s’est-il passé ? Les réfugiés sauvés en mer sont principalement débarqués en Andalousie par milliers, où le discours xénophobe de Vox a trouvé un écho au sein d’une population particulièrement éprouvée par l’austérité. La poursuite d’une crise catalane sans issue joue dans le même sens pour un Ciudadanos intransigeant sur la question de l’unité de l’Espagne. Et, en droitisant leurs discours, le PP et Ciudadanos banalisent celui de Vox qui n’est plus un repoussoir. Enfin, un vaste scandale impliquant deux anciens présidents socialistes de la région trouve actuellement son dénouement suite à un procès-fleuve. Tout confondu, la droite espagnole avait de quoi assurer sa pitance.
Pedro Sanchez, le leader du PSOE, ressort fragilisé du scrutin et ne peut trouver une petite satisfaction que dans l’échec de Susana Diaz, la présidente socialiste de l’Andalousie, car elle animait l’opposition au sein du parti. La perspective d’élections nationales anticipées l’année prochaine se renforce, avec un résultat incertain.
Au sein de la péninsule, le Portugal poursuit son expérience de gouvernement socialiste appuyé par le PC et le Bloco (extrême-gauche), en attendant des législatives donnant à l’automne 2019 une majorité parlementaire au seul parti socialiste, ce qui est pour l’instant bien parti.
Heureusement qu’en France il ne se passe rien. Du moins si j’en crois ce blog qui, après un article insultant il y a plus d’un mois, évite ostensiblement certain sujet…
https://youtu.be/HnsxZLDDK14