Sur le papier, une solution serait toute trouvée : les autorités espagnoles, françaises et italiennes s’uniraient pour obtenir des allemandes une révision des règles budgétaires et la question serait jouée. Mais c’est une vue de l’esprit, car qui en prendrait l’initiative et la conduirait ? Par voie de conséquence, la fracture explosive entre l’Europe du Nord et du Sud demeure.
En vain, Emmanuel Macron a tenté de convaincre ses partenaires privilégiés allemands d’adopter des mesures de relance par l’investissement, sans toucher aux règles budgétaires. Et il n’a plus resté à chacun d’autre option que de défendre dans son coin sa propre cause en faisant le dos rond. En espérant que le cas italien monopolisera toutes les attentions et qu’il sera possible de se faufiler derrière, non sans crainte que les marchés ne fassent pas le détail.
Il n’y a toujours pas de « plan B ». Les autorités allemandes poursuivent leur verrouillage systématique dans le cadre des discussions en cours sur le « FMI européen », appelé à prendre la succession du MES, en conditionnant son accès futur à de strictes critères d’éligibilité. Pour sauver les apparences, les Français cherchent une avancée sur le terrain de la coopération militaire avec des projets de longue haleine. Les Italiens font preuve d’une détermination jusqu’à maintenant sans faille, et la Commission affirme sa fermeté tout en maintenant que « le dialogue n’est pas une option, mais un impératif ». Or, il est inexistant.
L’hypothèse la plus probable est que la situation actuelle s’éternise, une fois la procédure pour déficit excessif lancée à Bruxelles, une amende éventuelle repoussée à bien plus tard, avec comme objectif de passer le cap des élections européennes et de la nomination des futurs responsables de la Commission et de la BCE.
La presse italienne bruisse d’une autre hypothèse, mais elle est scabreuse. La Ligue pourrait changer son fusil d’épaule et faire alliance avec Forza Italia de Silvio Berlusconi et Fratelli d’Italia pour constituer une majorité. Contrairement au Mouvement des 5 étoiles, elle dispose en effet d’un « plan B » et pourrait tenter l’opération. Demain, cette nouvelle coalition pourrait négocier à Bruxelles l’adoption d’un budget soulagé des coûteuses mesures défendues par le Mouvement des 5 étoiles.
Qu’un tel rebondissement soit bien dans la tradition politique italienne ne le rend pas crédible pour autant. Car il n’effacera pas une conjoncture économique européenne rendant les objectifs de croissance et de recettes budgétaires affichés peu vraisemblables. D’autant que la coalition italienne a tout au long de l’année prochaine des rendez-vous attendus avec le marché. 200 milliards d’euros de dette arrivant à maturité devront être refinancés et 60 milliards d’euros supplémentaires devront être trouvés. Et le spread des taux italien et allemand, considéré comme le meilleur juge de la tendance des marchés, fait déjà preuve d’une grande sensibilité à l’occasion de petites émissions.
Le cas de l’Italie se présente comme l’un des plus superbes cas d’imbroglio jamais rencontré au sein de la zone euro, pourtant maitresse dans l’art d’en produire. Comment reprocher que l’on s’y attarde ?
https://www.ilfattoquotidiano.it/2018/11/22/manovra-conte-alla-y-raccomandazioni-ue-sono-incompatibili-con-la-crescita/4784535/
« Nous n’avons pas tenu compte des recommandations de la Commission européenne » parce que « elles ne sont pas compatibles avec notre conception de la politique économique, qui est plus axée sur la croissance que sur l’austérité ». C’est ainsi que le Premier ministre Giuseppe Conte explique dans l’hémicycle les raisons de l’affrontement entre Rome et Bruxelles, rendant compte du rejet de la manœuvre budgétaire et de la réponse du gouvernement italien à l’UE. L’exécutif jaune et vert enverra à l’Europe ses « contre-déductions » et enverra « une réponse bien articulée et complète pour expliquer les programmes et les décisions », promet le président du Conseil. Mais ce sera une réponse dans laquelle l’Italie ouvrira aussi la porte à « une refonte au Parlement de certaines interventions, si elles peuvent augmenter les effets positifs sur la croissance sans en modifier le ratio et le contenu ». Un pas vers le dialogue : la loi de finances ne change pas, comme l’ont dit les deux vice-premiers ministres, mais elle peut être « remodelée ».
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En résumé l’Italie propose un budget inchangé mais adaptable en fonction des circonstances. Pas sur qu’à Bruxelles on prenne le temps de lire les compte-rendus des discours de Giuseppe Conte, mais sinon j’aimerais bien voir la tête qu’ils font ;o)
Il est possible d’annuler la dette mais pour cela il faut changer de logiciel. Voir:
http://www.lacrisedesannees2010.com/2018/11/dette-publique-epouventail-comptable-et-imperium-allemand.html
le feu couve là aussi:
https://fr.express.live/2018/11/23/crise-bancaire-grecque-la-bombe-retardement-qui-peut-exploser-tout-moment