Des tests de résistance des 48 plus importantes banques de l’Union européenne et de la Norvège se sont tenus sous les auspices de l’Autorité bancaire européenne (EBA). Mais ce qui était hier un évènement fiévreusement attendu passe aujourd’hui largement inaperçu. Est-ce parce que ces tests ont définitivement perdu toute crédibilité, ou bien encore en raison de la conviction qui s’est nouvellement forgée que c’est ailleurs qu’il faudrait chercher le facteur de déclenchement d’une nouvelle crise financière aiguë ? Que c’est de toute façon hors de portée des régulateurs, auxquels le fonctionnement du système financier échappe largement à leur surveillance ?
Ne soyons pas injustes, les tests ont tout de même fait apparaitre que douze des plus grandes banques de la zone euro n’étaient pas dans les clous, rien que cela, selon les critères communs de l’EBA et de la BCE. Le vice-président de cette dernière, Luis de Guindos, en a en effet tiré la conclusion que « ces 12 entités, représentant quasiment 40% des actifs totaux du secteur, devraient accroître leur solidité et renforcer leurs positions de capital pour faire face aux défis à venir et seront en conséquence surveillées attentivement ».
Ce statut privilégié dont elles se seraient passées résulte d’un ratio de leurs fonds propres devenant inférieurs à 9% de leur total de bilan dans le scénario des tests. Figurent dans la liste en conséquence non seulement trois banques britanniques (Lloyds Banking Group, Barclays et Royal Bank of Scotland (RBS), mais aussi un joli paquet de banques allemandes (Deutsche Bank et les banques régionales Landesbank Hessen-Thüringen, Bayerische Landesbank et Norddeutsche Landesbank) ainsi que deux banques françaises (BNP Paribas et Société générale) qui d’habitude n’ont pas les honneurs de ce genre de palmarès. Voilà qui donne en tout cas matière à interrogation, alors que se recherche une concentration bancaire européenne dont la principale justification est que la taille du bilan et le mélange des activités leur sont indispensables pour vivre. Cette course est au contraire le plus grand sujet d’inquiétude, justifiant le proverbe chinois de circonstance selon lequel « le poisson pourrit par la tête ».
Les grands facteurs de risque du système bancaire européen sont bien connus et ne changent pas significativement d’un test à l’autre. Les banques européennes sont sous-capitalisées par rapport à leurs homologues américaines et le masquent par des artifices comptables répertoriés mais intouchables. Elles continuent de détenir de grandes quantités de la dette souveraine de leur pays, liant leur sort à ces derniers et entretenant leurs fragilités réciproques. Enfin, en raison du niveau élevé d’imbrication des engagements croisés entre elles, les banques constituent un système hautement systémique. Tout ceci est dûment répertorié mais rien n’est fait pour le changer, conduisant à la conclusion que le système bancaire européen bénéficie d’une protection politique au plus haut niveau, ou plus précisément que ses représentants dictent leur politique à ceux qui sont censés en décider.
En France, cela fait déjà deux fois que nous élisons un banquier de chez Rothschild à la tête de l’état.
Georges Pompidou et Emmanuel Macron.
Mieux vaut être dirigé en direct par un banquier que via des intermédiaires…
Jamais deux sans trois ?
En complément :
https://dr-economics.com/2018/03/29/rothschild-ou-pompidou-qui-est-a-linitiative-de-la-loi-de-1973-potentiellement-responsable-du-deficit-budgetaire-francais-depuis-45-ans/