La CDU et le SPD, les deux partenaires de la Grande coalition, chutent chacun d’environ onze points aux élections régionales de la Hesse, selon les projections des chaînes de télévision publiques. La CDU atteindrait 27,2% et le SPD descendrait à 19,6%.
L’usure des deux grands partis de gouvernement est manifeste et le désaveu éclatant. La série noire se poursuit en Europe, atteignant les situations que l’on pouvait croire les mieux assises. Le mal est profond et n’a comme solution, rejet aidant, que la montée de l’extrême-droite et de ses démons. En Allemagne, les Verts prennent la place du SPD.
Les Verts devancent le SPD et doublent leur score en le portant à 20%, et l’AfD d’extrême-droite triple le sien avec 13%, confirmant un phénomène déjà enregistré aux élections régionales de Bavière. Dans ce contexte, le maintien de la Grande coalition est en sursis à Berlin. La réélection d’Angela Merkel à la tête de la CDU en décembre prochain n’est plus assurée.
Le SPD a-t-il encore sa place au gouvernement ? Afin de le justifier, sa présidente Andrea Nahles, qui doit honorer en septembre 2019 un rendez-vous pris avec les membres de son parti, exige qu’une « feuille de route » énumère les mesures destinées à améliorer le quotidien de la population. Et les détracteurs d’Angela Merkel dans son propre camp demandent un coup de barre à droite afin de contrer l’essor de l’AfD. La chancelière aura-t-elle encore les moyens, n’ayant pour seule politique que de passer des compromis, de satisfaire tout le monde ?
La formule de la Grande coalition a ses jours comptés, et avec elle la stabilité politique allemande. Cela n’augure pas de grandes décisions au niveau européen. La marche en avant est stoppée, le coup d’arrêt est durable, la dynamique est favorable au démantèlement et au chacun pour soi. Une époque se termine.
Que préconiser à l’Allemagne, en cas d’éreintage persistant ?
Une cure de magnésium ?
Un apport important de sang frais ?