La marche des Honduriens, un prélude

Ils sont 7.000 à avoir entamé une marche à pied de plus de 2.000 kilomètres pour tenter de pénétrer aux États-Unis. Hommes, femmes enfants, démunis de tout, ils préparent l’« assaut » dénoncé par Donald Trump qui mobilise 800 militaires pour renforcer la Garde nationale à la frontière afin de leur interdire l’entrée aux États-Unis. Ils viennent essentiellement du Honduras, dont ils fuient la violence et la misère, et espèrent atteindre la frontière américaine dans un mois et demi pour trouver refuge. Pour eux et les 1.500 enfants qui les accompagnent, il n’y a pas de marche arrière.

Les autorités mexicaines ne les ont pas bloqué à la frontière et ne tentent pas de les arrêter. Le Mexique vit dans l’attente de la prise de fonction d’un nouveau président de gauche, Andrés Manuel López Obrador le 1er décembre prochain, et les effets s’en ressentent déjà. Conscient qu’un demi-million d’habitants du Honduras, du Guatemala et du Salvador sont d’après lui candidats à l’exil, le futur ministre des Affaires étrangères Marcelo Ebrard a déclaré que le Mexique allait investir dans ces trois pays pour créer des emplois. Davantage de visas de travail vont également être accordés par le Mexique et de grands investissements sont prévus dans le sud du pays avec le même objectif.

Lancé dans une nouvelle campagne contre l’immigration, Donald Trump ne va pas de sitôt abandonner un thème qui lui est cher. On ne sait plus d’ailleurs s’il est en campagne pour les élections de mi-mandat, où s’il a déjà entamé celle du renouvellement de son mandat.

La marche des Honduriens préfigure les futurs déplacements de population, quand il n’est plus possible de vivre dans une région ou dans un pays, quelle  qu’en soit la raison, la violence, la misère ou le dérèglement climatique et ce qui l’accompagne. Les autorités européennes, qui n’ont pas encore réussi à rendre homogène entre elles les conditions requises pour bénéficier du droit d’asile, en conservent une vision étriquée et totalement dépassée. À moins que la fermeture des frontières, au contraire, ne reflète une prise de conscience de la dimension de ce qui les attend, dont ils ont eu un avant-goût. Mais, rappelons-nous, ni la Ligne Maginot ni le Mur de l’Atlantique n’ont tenu leurs promesses défensives.

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