Le FMI et la Banque Mondiale ne pouvaient trouver mieux que de choisir Bali pour la réunion qu’ils vont tenir conjointement dès mardi prochain. Non pas en raison de ses superbes plages mais de ses périls – séismes, éruptions volcaniques et autres tsunamis – qui sont de circonstance au vu ce qu’ils vont débattre.
Les deux organisations internationales se préparent une fois de plus à scruter l’état du monde et à lancer dans le vent de sempiternelles alertes, tandis que de partout fusent des interrogations sur la venue et l’origine d’une nouvelle crise aiguë, auxquelles l’anniversaire de son démarrage a contribué en ravivant des souvenirs un peu trop vite effacés. Le contraste n’en est que plus grand avec les discours d’autorités politiques courbés sur le court terme. Les dirigeants d’entreprises n’en ont pas l’apanage.
Les deux organisations internationales soulèvent cette fois-ci deux lièvres. Une nouveauté et un grand classique, le rapatriement des capitaux américains qui déséquilibre les pays émergents, et la forte progression de l’endettement mondial. Côté émergents, on voit combien l’Argentine et la Turquie sont sévèrement touchées. Le FMI en donne la mesure en portant à 57 milliards de dollars ses prêts à la première. Le marché des changes est parcouru non pas par des turbulences mais par de fortes secousses, prix à payer pour le relèvement des taux de la Fed quand les prêts des États et des entreprises sont massivement contractés en dollars faisant dès lors monter celui-ci. Et ce relèvement est destiné à se poursuivre, incidemment accompagné par celui de la BCE.
Nouveau record et nouveaux chiffres, le montant de la dette privée et publique mondiale, qui était estimé à 164.000 milliards de dollars en avril dernier représenterait désormais 182.000 milliards de dollars, soit plus du double du PIB brut mondial. Rapproché aux prévisions de croissance de l’économie mondiale, que le FMI a abaissé après l’OCDE, il y a de quoi être troublé. D’autant que, commentant cette baisse, Christine Lagarde a averti que « les risques avaient commencé à se matérialiser ». Ils vont continuer de le faire si la croissance ralentit en Chine, et lorsque se feront sentir en plein les effets sur tous les continents de la guerre commerciale de Donald Trump. Il en résultera un effet ciseaux de toute beauté entre décroissance de l’économie et croissance de l’endettement.
Les ministres des finances d’un G20 que l’on entend de moins en moins, faute de grandes décisions à prendre alors qu’il y en a tant qui restent non seulement pendantes mais tout simplement ignorées, font aussi le voyage de Bali. Le nez penché sur les affaires courantes qui les assaillent et les divisent, ils vont pouvoir aborder les sanctions infligées à l’Iran et la taxation des géants du numérique, sujets sur lesquels Donald Trump n’entend pas fléchir. Car, s’agissant des périls à venir soulignés par le FMI et la Banque mondiale, de quoi pourraient-ils traiter, ces derniers faisant d’ailleurs silence sur les remèdes à y apporter ?
Y a-t-il encore de la place pour une conduite rationnelle dans les hautes sphères ? Se poser la question c’est déjà y répondre.
Il sont tous perdus ne sachant à quel saint se vouer.
Trump va finir par avoir raison , lui qui veut se débarrasser de toutes ces institutions internationales !
Dette mondiale de 164’000 à 182’000 en 6 mois, cela fait 10.1% d’augmentation… une paille !
182.000 milliards divisé par 7 milliards d’humains ça fait 26.000$ par habitant.
Même si ça inclut la dette publique et que pour le reste Wikipedia m’apprend que « La dette privée d’un pays (à ne pas confondre avec la dette intérieure ou dette domestique) est la dette de l’ensemble des agents économiques privés : ménages, entreprises, artisans, commerçants, professions libérales, agriculteurs, etc. » (sans qu’on sache si « entreprises » inclut aussi les banques et autres organisme financiers) ça me semble à la fois énorme et incompréhensible!
On aimerait bien connaître de quoi cette dette est composée et sur quoi repose-t-elle : face à des chiffres aussi astronomiques…mais faisons confiance au FMI et à la Banque Mondiale pour nous administrer des politiques « d’ajustement structurel » encore plus drastiques…..Au fait cette estimation de dette comprend-elle le Sharon banking ?