Le compromis trouvé destiné à éviter l’éclatement de la grande coalition allemande a suscité une trop vive réaction au sein du SPD pour être appliqué. Promouvoir Hans-Georg Maassen à un poste de secrétaire d’État afin qu’il démissionne de son poste de chef du renseignement intérieur a déclenché un tollé.
Il a fallu deux jours d’intenses tractations, dans l’urgence, pour revenir sur cette nomination et décider d’une nouvelle affectation en attribuant un poste de conseiller spécial en charge des affaires européennes et internationales, où l’impétrant ne supervise plus l’Office qu’il a quitté. Symboliquement, l’annonce en a été confiée à Horst Seehofer, le ministre de l’Intérieur de la CSU, son grand défenseur.
Ni la CDU ni le SPD n’étant prêts à assumer l’éclatement de la grande coalition, Angela Merkel et Andrea Nahles étaient condamnées à trouver un nouveau terrain d’entente plus acceptable. Si une interrogation pèse sur l’ampleur au sein du SPD de la contestation, ainsi que sur son débouché, il n’en est pas de même de l’état de l’opinion : 67 % des Allemands interrogés ne croient plus que les trois chefs de parti puissent encore travailler ensemble, révèle une enquête de l’institut de sondage Emid.
La grande coalition est maintenue en vie artificiellement. Jusqu’à quand ? Quelle formule alternative pourra-t-elle être trouvée ? En tout état de cause, la perspective de l’adoption, même a minima, des propositions de relance et de restructuration de l’Europe d’Emmanuel Macron s’éloigne d’avantage.
De la même manière que ce dernier s’est choisi un autre terrain pour les élections européennes, Jean-Luc Mélenchon choisit d’attaquer le réarmement allemand. En faisant appel à des ressorts douteux, les deux n’en sortent pas grandis.
PS : Erreur de ma part, le projet de budget italien 2019 doit être présenté à Bruxelles le 15 octobre et non fin septembre. Des prolongations sont possibles.