La démonstration de Nicolas Hulot

La démission surprise de Nicolas Hulot a déclenché une avalanche de commentaires, dont peu ont à voir avec ce qui semble avoir été son déclencheur, la présence des lobbies au plus haut niveau de l’État. « Qui a le pouvoir  ? qui gouverne ? » s’est pourtant interrogé le ministre, considérant qu’il s’agit là « d’un problème de démocratie » après en avoir fait la dure expérience à ses dépens.

On savait déjà comment les grands industriels et banquiers avaient leurs discrètes entrées à l’Élysée. L’affaire Benalla a éclairé le fonctionnement d’une Présidence disposant avec ses conseillers d’un cabinet fantôme. Nicolas Hulot raconte maintenant comment les lobbies font valoir leurs intérêts au plus haut niveau, dans la même logique. Ce fonctionnement du pouvoir n’est pas prévu par la Constitution, il n’en est pas moins déterminant.

Nicolas Hulot a été plus loin dans ses propos lors de son intervention sur l’antenne de France Inter. « Je ne comprends pas que nous assistions à la gestation d’une tragédie bien annoncée dans une forme d’indifférence. La planète est en train de devenir une étuve, nos ressources naturelles s’épuisent, la biodiversité fond comme neige au soleil. Et on s’évertue à réanimer un modèle économique qui est la cause de tous ces désordres. » Ce qui le conduit également à dénoncer la poursuite du nucléaire, « cette folie inutile économiquement et techniquement, dans lequel on s’entête… » Le pouvoir auquel il s’est heurté est diablement solide, doit-on convenir.

La question est alors posée : quelles conditions faudrait-il réunir pour qu’un changement de ce modèle radical puisse intervenir ? Un modèle dont la succession impliquerait d’évidence de profondes ruptures ainsi que l’abandon de confortables situations acquises ? Non pas en raison de présupposés idéologiques, par ailleurs honorables, mais parce que celui qui est en cours à fait son temps sans que cela soit admis.

Les esprits ne seraient plus uniquement opposés à la marche imposée des choses mais élaboreraient collectivement des cahiers revendicatifs pour qu’il en soit autrement, dans tous les domaines et à tous les niveaux. Il ne manque pas d’éléments pour alimenter cette réflexion, dont l’université d’été « sociale et solidaire » vient de traiter. L’éducation des militants un peu oubliée voulait qu’il fallait d’abord définir le programme avant d’en faire autant de la stratégie. Aujourd’hui, la première étape a quasiment disparue.

Afin de contribuer à remettre sur ses pieds la réflexion et de se donner des points d’appui, faut-il comme le suggère Paul Jorion se donner comme dernière chance la constitution du lobby de la survie de l’espèce ?

37 réponses sur “La démonstration de Nicolas Hulot”

  1. Disons les choses simplement : le lobbyiste en chef se trouve à l’Élysée. Sa mission n’est pas de présider le pays au nom du bien commun, mais d’accélérer le transfert des richesses créées vers les seules poches de ceux qui l’ont fabriqué en tant que ministre puis président.

    Macron va maintenant faire comme son prédécesseur (l’adversaire de la finance qui au lendemain de son discours du Bourget était parti faire sa génuflexion à la City), c’est-à-dire perdre consciencieusement tous les scrutins intermédiaires, et tout aussi consciencieusement, dérouler sa politique néolibérale jusqu’à la fin de son mandat comme l’y autorise sa majorité absolue à l’AN.

    Si sa gouvernance était neutre et simplement influencée par le lobby le plus puissant, alors oui, l’idée de Paul Jorion de créer le lobby « survie de l’espèce » serait une bonne idée.

    Mais les dés sont pipés ! M. Macron travaille pour le lobby de l’argent, et en ce domaine comme en d’autres, la concurrence libre et non faussée est une fable pour les petits enfants.

  2. Oui les dés sont pipés ! Devons nous nous résigner ?
    Peut-être que j’ai envie d’y croire: l’appel hier de Nicolas Hulot s’adresse à toutes celles et ceux qui agissent et veulent agir, aujourd’hui, demain, proche et lointain, pour la survie de notre espèce.
    Peut-être aussi que les français et les européens ne sont pas encore assez dans la m…. pour se mobiliser, s’organiser.
    Est-ce un passage obligé ?
    De nombreuses personnes font les mêmes analyses: journalistes, commentateurs, intellectuels, artistes, M. et Mme Michu (comme moi), syndicalistes, etc. C’est terrible de se voir impuissants, entravés par le pouvoir de l’argent !
    C’est sûrement naïf de ma part mais très sincère pourtant.

  3. Il y a deux ans à peine, l’idée même que la survie de l’espèce est menacée, n’était partagée que par une minorité, désormais, cette idée a fait son chemin dans les esprits, il suffit d’interroger ses amis, ses relations. La négation du réchauffement climatique apparaît maintenant comme une triste plaisanterie, le sujet n’est d’ailleurs plus traité par les médias ; il n’est plus temps de se demander si le phénomène existe – on l’a sous les yeux, mais que faire pour répondre à l’urgence ? Nous en sommes tous là, à ce stade.
    La démission de Nicolas Hulot est un jalon important dans l’évolution des esprit car elle acte l’incompatibilité du modèle capitaliste avec l’écologie, parce qu’il s’agissait d’une personnalité écoutée et respectée dans l’opinion publique, elle acte aussi le poids incontournable des lobbys dans le monde politique, mais la parole haute et forte de Hulot n’est qu’un jalon, reste à trouver les meilleurs moyens pour renverser le rapport de force, ce qui n’est pas gagné, ou alors, faire en sorte que ce rapport de force soit rendu caduc, ce en quoi il serait dépassé, fautes de combattants en quelque sorte. Malheureusement ce dernier cas de figure ressemble bigrement à celui de l’effondrement.
    On peut donc se demander s’il faut pas souhaiter un effondrement à court terme pour repartir le cas échéant sur de meilleures bases, et ainsi assurer la survie de l’espèce, ou bien attendre qu’une solution finisse par émerger, avec le risque que l’attente soit si longue, que nous soyons in fine tous cuits comme les grenouilles dans la marmite.
    Nonobstant, ce qui m’incite néanmoins à ne pas désespérer totalement c’est que l’évolution des esprits se fait finalement assez rapidement si l’on considère ces dernières années, car les choses s’accélèrent.
    La dégradation de l’environnement devient palpable, si bien qu’un nouveau choc, économique, financier, ne serait plus traité de la même manière qu’après 2008. La structure capitaliste ne s’amende pas, mais le milieu dans laquelle elle évolue se transforme, les réactions ne pourront donc pas être la réplique de ce qui fut fait après la crise de 2008. C’est juste un exemple, pour dire que le système global Terre-Humains évolue actuellement de manière très instable. Nous ne connaissons pas avec exactitude où se trouvent les effets de seuil, ce qui ajoute de l’incertitude et provoque indubitablement de l’angoisse.
    Mon pari c’est que les ritournelles sur la croissance, sur les premiers de cordée vont à leur tour apparaître pour ce qu’elles sont : des erreurs grossières, de tristes farce dont on se demandera comment on a pu si longtemps gober les attendus. Bien entendu, en situation instable les choses peuvent aussi partir en vrille.
    A minima, chacun à son poste, devrait se considérer en quelque sorte comme le gardien de la vie sur Terre, et agir comme ce qu’il pense être le mieux. Ce qui n’exclue pas l’action collective, cela va de soi.

    1. PS. Pour les curieux, j’ai continué de dérouler le fil de cette pensée sous « La grande leçon de Hulot », 30 Août, 00h04, sur un blog ami 🙂

  4. Bon c’est pas que je souhaite casser ce bel emballement de retraités chez Jorion en faisant mon Sancho Panza, mais tous ces « Don Quichotte » ne sont pas crédibles un instant.

    Les mêmes à qui ont va enlever leurs pilules pour le coeur, la tension, et autre pile à pacemaker dans cette futur adaptation seront les premiers à freiner des 4 fers pour profiter encore un peu de la douceur du soleil sur leur peau… Et comme je les comprends. Savent-ils ces gentils papy que toutes leurs potions et médications ne sont quasiment plus faîtes en Europe ? Qu’il n’y a plus de quoi satisfaire la sécurité alimentaire de la population, alors que c’est le rôle PREMIER et PRIMORDIAL d’un Etat digne de ce nom ?

    Non, ces gentils gâteux plein de verve et de verbe, dont on peut légitiment douter de la réalité de l’engagement concret, ne sont pas suivi un seul instant par la grande majorité de la population. En esprit peut-être mais en acte certainement pas, et c’est vieux comme la Bible ce truc là.

    Non, ce qui va se passer quand cela sera le moment, ce n’est pas une révolution comportementale globale, sérieux autant attendre la venue de Jésus sur les nuées accompagné des anges et des trompettes du ciel pendant que les nuages s’ouvre sur un soleil majestueux le tout sur une musique de Hans Zimmer. Non, c’est que le progrès technique permettra un massacre de masse terrifiant et gigantesque ainsi qu’une mise au pas et au pli partout des survivants que vont perpétrer les nantis et couches moyennes supérieures des quelques grosses puissances planétaires afin de s’accaparer les richesses naturelles restantes, le tout en regardant ailleurs car on a quand même une conscience aiguë purée, et en serrant très fort leurs petits nenfants contre leur coeur parce que c’est pour eux, pour qu’ils connaissent aussi, un jour, la douceur du soleil sur leur peau flétrie. Bref. Alors un lobby pour changer ça ? Vous pensez !

  5. La survie de l’espèce en danger ?
    Idée farfelue, vendeuse tout comme l’annonce de l’apocalypse. Un pognon de dingue à se faire sur le sujet dirait Jupiter.

    Certes, l’environnement se dégrade, des catastrophes humanitaires pire que celles que nous avons sous nos yeux auront lieu. De 7 milliards d’habitants, nous atteindrons ou pas les 11 milliards en 2050. Puis la population devrait décroître lentement disent les démographes. Et si des catastrophes arrivent – comme annoncées – il ne restera qu’un milliard d’humains voire moins selon le dernier rapport… de je ne sais plus qui. Mais même à 500 millions d’habitants sur terre, l’espèce humaine ne disparaîtra pas à moins une apocalypse nucléaire.
    Par contre, nous nous dirigeons vers des temps très durs au delà de l’imaginable.

    François, vous écrivez :
    La question est alors posée : quelles conditions faudrait-il réunir pour qu’un changement de ce modèle radical puisse intervenir ?

    Il faudra une catastrophe « radicale ».
    Un cyclone catégorie 5, 6, 7,.. 100 peut-être qui ravage le sud des Usa ?
    Lors d’une prochaine canicule en Europe, 500000 morts en 2 mois ?
    Tout comme Saint Thomas, nous ne croyons que ce que nous voyons et peut-être avons nous besoin d’un terrible choc pour prendte conscience que nous n’avons plus de joker.

    En attendant, Nicolas Hulot à soutenu la réforme ferroviaire – imposée par Bruxelles via son Maître Jupiter – qui à terme conduira à la privatisation de la SNCF. Fermeture de lignes, suppression de dessertes non rentables, transfert massif sur la route, voici ce qu’a soutenu Nicolas Hulot… par solidarité gouvernementale, critiquant une entreprise exangue financièrement alors que la Sncf est sous sa tutelle.

    Oui, un changement radical de modèle est nécessaire mais notez que même Nicolas Hulot s’est fourvoyé lorsqu’il s’est agit de la réforme ferroviaire. C’est à désespérer.

    1. Les espèces sont mortelles, et les grandes extinctions de masse nous prouvent que même celles dont la population croît et se diversifie peuvent être annihilées rapidement. À cela comme vous le remarquez d’ailleurs, notre espèce rajoute le danger des armes nucléaires qui font peser par l’immensité de leur stock une menace totale sur l’humanité (menace d’autant moins maitrisable comme le prouve la longue suite de simples accidents ayant failli déboucher sur des tirs réels par erreur).

      Si vous rajoutez à ces évidences que les scientifiques cherchent maintenant à déterminer l’emplacement des points de bascule susceptibles de bouleverser aussi brutalement que rapidement le visage de la planète, l’hypothèse de la disparition de l’espèce humaine n’a rien de farfelue.

      Vénus, sœur jumelle de la Terre connaissant des conditions infernales alors que son orbite ne diffère de la nôtre que de 42,5 millions de km (epsilon au regard des distances astronomiques calculées en UA, AL, ou parsecs), ou même le passé climatique de notre planète totalement recouverte de glace à au moins trois reprises, prouvent que la chute d’un simple grain de sable peut dans certaines conditions provoquer d’énormes bouleversements.

      https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/au-coeur-de-la-recherche-les-points-de-bascule-du-climat_109877

      https://lejournal.cnrs.fr/articles/quand-la-terre-etait-une-boule-de-neige

      1. Euh Roberto faut pas raisonner en espilon xyz machin pour l’écart de distance Terre Soleil 149,6 millions km ou Vénus Soleil 108,1 millions km, ce qui fait 27,5% d’écart ce qui n’est pas une paille sachant que rien n’est linéaire en plus en la matière !

        1. Justement CloClo, c’est parce que rien n’est linéaire en la matière que des différences énormes peuvent subvenir à partir d’écarts qui peuvent nous apparaitre faibles. Nous sommes bien d’accord.

          Dans ce cas précis, les points de bascule définissant la zone continuellement habitable, là où la vie telle que nous la connaissons demeure possible, correspondent à quelques dizaines de millions de kilomètres. Distance négligeable au regard de la taille du système solaire, mais faisant toute la différence entre un monde tempéré et un autre à plus de 400°.

          Où se trouvent les points de bascule pour le climat, à partir de quels écarts se déclenchent-ils ? En sommes-nous éloignés ou bien tout proches ? Ce qui est certain en tout cas au vu des publications du Giec, c’est que si nous ne savons pas exactement où ils se trouvent, nous nous en rapprochons à toutes vitesse…

      2. Merci Roberto pour ces liens.
        Il est certain que dans certaines zones du globe, certains points de bascule semblent être déjà atteints poussant les populations locales à l’exode soit dans leur propre pays soit vers d’autres continents.

        Pour ce qui est de la disparition de l’espèce humaine dans sa globalité – sous réserve que le scénario du pire se réalise – je pense qu’il y aura bien quelques zones de survie quelque part pour quelques survivants. Sans certitude.

        Cependant, sans faire du catastrophisme excessif, autour de moi mes interlocuteurs sur le sujet sont plus sensibles à la stabilité menacée du monde, aux ressources naturelles sur le déclin, etc… Bref, ce qui les touche à court terme.

        Un probable point de rupture est atteint dans les esprits. C’est déjà un grand pas de fait. Reste maintenant à passer aux travaux pratiques permettant de changer de modèle.
        Il y a 20 ans, ce type de discours, d’échanges n’aurait pas été possible, jugé farfelu.
        Cela évolue… lentement et seul un traumatisme majeur fera – à mon sens – accélérer la prise de conscience.

  6. Merci Pierre Yves pour votre commentaire ici et chez Paul Jorion.
    Ma journée commence bien.
    Et encore merci à François Leclerc pour la qualité de son blog !

  7. @Roberto
    Si les six EPR remplacent la quinzaine de centrales actuelles en activité (45 réacteurs ?)…
    Sinon, Haroun Tazieff dénonçait déjà à l’époque, « cette folie inutile économiquement, techniquement, dans laquelle on s’entête »… 😔

    1. Remplacer de vieilles centrales à bout de souffle dont la prolongation va coûter aux contribuables la bagatelle d’une centaine de milliards d’euros, par de nouvelles centrales bâties sur le même principe hautement dangereux ? Mais avec l’avantage que nous ne savons plus les construire, les savoirs des ingénieurs, techniciens et ouvriers des différents corps de métier s’étant perdu avec leur départ à la retraite…

      L’EPR de Flamanville était censé coûter 3 milliards d’euros pour une mise en service en 2012. Nous en sommes à 11 milliards pour une date prévisionnelle de fin 2019, début 2020. Et pour faire bonne mesure, avec une cuve certifiée hors risque de ruptures… mais avec quelques légers défauts !

      C’est du délire ! Cette planète devrait constituer un stage obligatoire pour tous les extraterrestres étudiant la psychiatrie !

      1. Peut-être que c’est bien un hôpital psychiatrique en pleine air sans soignants aucun…
        A la réflexion, moi même je ne me sens pas toujours dans mon assiette question neurones et cette consanguinité initiale sans cesse maintenue à flot par un léger brassage dure depuis plusieurs milliards d’années si on veut bien regarder en face, alors quelque part c’est même déjà extra-ordinaire qu’on soit encore tous là !

        On découvre chaque matin et soir que le monde est absurde puis on vaque à ses occupations d’aliéné.

        Bonne journée et pardonnons nous, personne ne le fera à notre place et ce sera le premier signe en voie d’une guérison.

      2. @Roberto
        Oui, l’EPR de Flamanville (rien que le nom c’est pas rassurant 😃) finira peut-être comme Super Phénix, mais alors il faut décider maintenant des machins energivores dont il faut se débarrasser, le four ou le fer à repasser, le radiateur électrique ou la climatisation, le lave-linge ou le lave-vaisselle, la douche ou la baignoire, la tv ou le micro-ondes, etc. 😃
        Car comme disait Desproges, « sans pile on perd la face » ! 😛

        1. D’un point de vue purement technique, l’EPR de Flamanville (et ceux d’Hinkley Point) par leurs surcoûts, vont tout simplement faire exploser nos factures d’électricité. Double peine donc, puisqu’il s’agira également pour le contribuable français de régler la faillite d’Orano (ex Areva), d’EDF… et des pénalités pour les retards qui ne manqueront pas de surgir sur les chantiers anglais

          Ce qui finalement serait le scénario le moins coûteux ! L’autre étant que ce soient les cuves qui explosent, rendant la péninsule du Cotentin inhabitable pour quelques petits milliers d’années (sans oublier les gigantesques bassins de population parisiens et londoniens qui devront compter sur le hasard des vents et des précipitations pour ne pas être évacués. Chose totalement impossible par ailleurs).

          Alors le nucléaire ou la bougie ET tous coupables ?

          Pour la première assertion, je renvoie à mes posts sur la filière des réacteurs à sels fondus.
          Pour la seconde, il me semble que la question ne se pose pas, puisqu’elle sous-tend l’idée que la populace a par son vote plus de pouvoir que les lobbies.

          1. Mais le machin au ‘sels fondus’ n’est-il pas aussi un autre leurre technique !?
            C’est notre folle avidité énergétique qu’il faut diviser par deux pour commencer, et c’est parfaitement possible, sans technique supplémentaire, et même avec moins de technique en fait… Je sais, y a du boulot, dans les têtes surtout ! 😃

          2. Non la filière à sels fondus n’a rien d’un leurre technique et étasuniens, chinois, indiens et autres, travaillent actuellement sur des prototypes. Elle fut d’ailleurs première historiquement, mais fut abandonnée car incompatible par sa taille avec l’installation dans la coque d’un sous-marin.

            Et puis il ne s’agit pas de choisir entre tout et rien. Non seulement la sécurité économique veut que l’on diversifie ses fournisseurs, mais la résilience contre les cygnes noirs veut également qu’il est préférable de faire appel à une palette de filières assez large.

            Et bien sûr, tout cela n’est pas incompatible avec la recherche d’un moindre gaspillage énergétique. La technique n’est qu’un outil. Si l’outil est trop dangereux ou pas assez efficace, on l’abandonne. Mais dans tous les cas pour être en capacité de faire face à l’imprévu, mieux vaut avoir une grosse boite à outils.

          3. @Roberto
            Ah pas la « recherche d’un moindre gaspillage », nous n’en sommes plus là, mais la réduction drastique !
            La technique, l’innovation, et la déréglementation financière, n’est-ce pas ce qu’on nous propose depuis plusieurs décennies pour résoudre à chaque fois des problèmes plus complexes…?
            À priori, ça marche pas trop…

          4. Réduction drastique du gaspillage énergétique, vous avez raison. Dont acte.

            Cependant, je ne pense pas que l’on puisse mettre La technique (laquelle ?) et l’Innovation (idem, dans quel secteur ?) sur le même plan que la dérégulation financière. La première est à la base même de nos sociétés, sans technique, pas d’agriculture, pas même de biface taillé… La seconde ne vaut que pour ce qu’elle apporte au genre humain – ou pas -, et ne concerne pas que l’économie et la finance, mais tous les aspects de la vie comme les arts et les lettres par exemple. La troisième enfin, et nous en sommes bien d’accord, est une monstruosité détruisant les hommes, leurs sociétés et les écosystèmes.

          5. Et même réduction de la conso tout court !
            Et la technique ou la ‘technologie’ ne nous aidera pas forcément…

  8. Ah rien de bien nouveau et original ! 😃
    Utiliser des techniques ou technologies moins gourmandes en matière première et énergie, mais néanmoins efficaces et en plus réparable facilement, y’a du taf non ?
    Et -50% me paraît un bon palier !
    Hors, nous faisons exactement le contraire… Jusqu’à quand ??

    1. Utiliser des techniques ou technologies moins gourmandes en matière première et énergie, mais néanmoins efficaces et en plus réparable facilement, y’a du taf non ?
      Et -50% me paraît un bon palier !

      Les partisans du diesel et de la filière nucléaire à eau pressurisée vous diront que leur technologie correspond parfaitement à ces critères…

      C’est justement pour éviter le yakafokon du discours électoral où chacun peut comprendre ce que bon lui semble (et si mon adversaire dit -50, moi je dis -55% !), qu’il faut être précis et prendre des cas concrets. Et si possible sur des secteurs stratégiques comme les transports ou l’énergie.

      1. Discours électoral ? 😀😀😀
        Non, pas des cas, tout…
        Diesel, filtré ou pas, essence, injection ou pas, détails…
        Mais bon, un détail par exemple, est-ce indispensable d’avoir des linéaires de divers produits laitiers ou de diverses lessives de 50 mètres ?
        Secteurs ‘stratégiques’ d’accord bien sûr, mais ça ne suffira peut-être pas…

        1. En notant que les rejets liés aux transports sont tout sauf un détail (tout comme la part desdits transports dans nos économies), il convient de préciser que si le niveau tactique peut permettre de belles et spectaculaires victoires, seule la stratégie – le chemin et les moyens pour atteindre ses objectifs -, peut permettre de gagner la guerre.

          Réduire le linéaire de lessives de quelques mètres, ou lutter contre l’obsolescence programmée est certes nécessaire, mais rentre dans la catégorie micro-tactique: des améliorations cosmétiques qui ne changent rien au final aux projections du Giec. Tout comme le yakafokon de -50% aussi global qu’imprécis, et par là même totalement irréaliste sans modèles alternatifs crédibles à nos fonctionnements actuels (la variante écologiste de la règle des 3% écrits sur un bout de nappe après un repas bien arrosé ?)

          1. Oui da, les cosmétiques aussi ! 😃
            La technique aidant les bagnoles consomment moins, mais quasi tout le bénéfice est perdu avec l’augmentation de la taille et du poids… Sans parler de la quantité , deux voitures par famille voire plus, donc hormis la ‘restriction’, je vois pas comment faire…
            Comme dit Juannessy  » mort à la bagnole » ! 😃

          2. hormis la ‘restriction’, je vois pas comment faire…

            Je propose de commencer par regarder par l’autre bout de la lorgnette !

            De ce dire que le problème n’est pas le métrage des linéaires mais la Distribution, qu’il ne se trouve pas dans la lessive mais chez les lessiviers comme Procter and Gamble, Henkel, et Colgate-Palmolive, organisés en trusts, où que le tout-diesel en France fut l’œuvre du lobbying de Jacques Calvet pour sauver les parts de marché de PSA des constructeurs japonais au début des 90’s, etc, etc.

            Bref, de penser écologie POLITIQUE et non écologie tout court.

          3. Systémique parce que la corruption n’est plus un élément étranger et pathogène pour le système, mais un de ses principaux constituant, indispensable à son fonctionnement. La corruption EST le système.

          4. Et tiens question pratique, avez vous pensez à porter vos chemise 2/3 jours au lieu d’un ? Sauf pour les slips et les chaussettes on peut gagner un paquet de lessive ! Les jeans tiennent facilement 1 mois dans nos contrées avec un boulot de bureau climatisé ! Un pull tient facile 15 jours !

            Bref, en allant plus loin accepter de puer un peu, enfin puer faut pas déconner non plus, permet de gagner grave niveau lessive.

            Puis surtout être moins pressé, marcher, tranquille, attendre, contempler, regarder, moins travailler ça gagne beaucoup beaucoup de temps et d’énergie. Si on le fait tous, ça commence à régler pas mal de problèmes et de comportements déviants.

            Ce que j’en dis c’est parce que je me sens bien ici hein, sinon, aucun intérêt.

          5. Oui da CloClo, et même les chaussettes, avec la canicule… 😃
            Ah le bureau (où la bagnole, le train) climatisé, et même sur-climatiser, ou sur-chauffé, idéal pour choper un rhume !
            Atchoum.

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