Le sommet européen commence demain et rien n’est réglé. Angela Merkel est toujours sous la menace de son ministre de l’Intérieur de la CSU de fermer les frontières aux réfugiés. Si cela devait se concrétiser, on ne voit pas comment la chancelière pourrait le conserver à son poste et la coalition survivre. Au sein de celle-ci, la situation est très tendue.
La tentative d’apporter une solution « européenne » aux réfugiés du Lifeline – un débarquement à Malte suivi d’une répartition entre pays de la zone Schengen – est toujours bloquée, le même ministre allemand n’ayant pas donné son accord.
Emmanuel Macron a accepté d’accueillir un quota de réfugiés, une fois ceux-ci débarqués à la suite d’une rencontre avec le Premier ministre italien, dans l’espoir que cela ne créera pas de précédent. Cela a été l’occasion pour lui de mettre à son tour en cause les ONG qui ont agi « en contravention de toutes les règles et des garde-côtes libyens » et « fait le jeu des passeurs ». Il en a conclu – fidèle à l’hypocrisie tenace qui l’anime – que « on ne peut pas accepter durablement cette situation car au nom de l’humanitaire cela veut dire qu’il n’y plus aucun contrôle ». Ce qui revient à reconnaître celui de la Libye.
L’ONG Lifeline lui a répondu dans un communiqué que « le seul ordre auquel le bateau a refusé d’obéir est celui de remettre ces personnes aux prétendus garde-côtes libyens car cela aurait été en contravention avec la Convention de Genève sur les réfugiés et donc criminel ».
Après les déboires rencontrés en Libye par Matteo Salvini pour y installer des camps de réfugiés, le projet de les installer en dehors de l’Union européenne bat de l’aile. Le Premier ministre albanais Edi Rama a déclaré au quotidien allemand Bild que « nous n’accepterons jamais de tels camps pour réfugiés européens, ce qui reviendrait à décharger n’importe où, comme des produits toxiques, des gens désespérés dont personne ne veut. »
Le gouvernement italien n’acceptant l’implantation de camps fermés sur son territoire que si un accord de répartition entre pays européens intervient, la mise en œuvre de ce dispositif alternatif est aussi mal partie. Les camps ne pouvant être ni à l’intérieur ni à l’extérieur de la zone Schengen, il ne reste comme solution que le bouclage des frontières auquel il s’emploie sans attendre. D’où les attaques qui font des émules contre ces gêneurs d’ONG qu’il faut écarter.
Sur l’autre grand sujet du sommet, le renforcement de l’Union, les choses ne sont pas plus claires. Un puissant front du refus s’est constitué pour s’opposer au principe d’un budget de la zone euro. Le gouvernement hollandais emmène avec lui onze autres pays européens déterminés à ne pas l’accepter. Et on attend des précisions sur les modalités et le calendrier de l’Union bancaire auxquels les Allemands et les Français sont parvenus.
Tout cela a une odeur tenace de fin de règne.
Macron vient de dire qu’il ne veut pas, en accueillant des migrants, favoriser les affaires des trafiquants d’êtres humains, il oublie cependant très opportunément que ce sont le France et l’Angleterre qui en bombardant la Libye ont crée ce marché. Ainsi va le monde.
La réponse du premier ministre albanais sonne juste. Cette histoire de « hotdpot » est en effet de pure hypocrisie. Comme il est dit précédemment, il faudrait s’attaquer à la racine du problème, et comprendre les motivations des personnes qui en sont rendues à quitter leur pays et leurs proches pour risquer leur vie. Changer de modèle de développement et promouvoir la coopération…..ici comme là-bas…..