À la lumière des évènements, il est permis de se poser une question dérangeante. Et si Donald Trump exprimait, par ses outrances et sa vulgarité, la démesure d’une Amérique non pas déclinante mais relevant la tête et allant l’emporter ?
Certes, les images de la pauvreté et du délitement de la situation des classes moyennes ne peuvent être effacées. Mais elles n’illustrent qu’un seul déclin, celui de l’économie, auquel le président américain s’attache présentement à répondre au détriment de ses alliés. La domination américaine sur le plan financier et militaire, qui vont de pair, n’ont pas été atteints. C’est même en raison de la première que Donald Trump parvient à faire plier ses adversaires.
Le tout puissant système financier américain est sorti quasi intact et renforcé de la crise, pouvant même espérer profiter du Brexit rampant, s’il finit par se réaliser. New York ne sera toujours pas le seul pôle de la finance mondiale, mais la City aura partiellement perdu de son poids. Le descriptif de la puissance militaire américaine n’est plus à faire, sa principale faiblesse étant plus que jamais l’engagement au sol de ses boys. Au protectionnisme répond donc l’isolationnisme, à moins que les engagements soient comme c’est le cas de plus en plus téléopérés, car la guerre a changé de nature.
Les dirigeants européens, japonais et canadiens font une nouvelle expérience. À la recherche d’un consensus qui jusqu’à maintenant prévalait lors des rencontres a succédé un affrontement sans concession. L’âpreté des conflits qui s’y déroulent justifie pleinement qu’il soit fait état d’une guerre commerciale.
Une idée parfaitement désagréable mais à ne pas évacuer comme cela s’insinue, selon laquelle les midterms de novembre prochain pourraient à ce compte-là ne pas être défavorables à Donald Trump, à entendre la réponse qui lui est faite dans le pays profond, dont l’opinion a été longuement modelée. Et, pour rebondir, qu’il pourrait être finalement réélu pour un second mandat de quatre ans…
Une auto-absolution de Trump, dont il se prévaut de manière provocatrice, révulse les esprits au sein même de l’état-major républicain, mais celui-ci n’en est pas à sa première couleuvre à avaler. Tant que le président fera comme c’est le cas la politique des grandes banques, pourquoi ne continuera-t-il pas à bénéficier de leur soutien, qui est somme toute déterminant ? C’est ça l’oligarchie dont Donald Trump donne une image très américaine et qui se décline avec moins d’ostentation ailleurs.
Cette l’hypothèse est en effet a prendre très très au serieux (se souvient-on encore des pronostics au moment des élections présidentielles américaines?). Pour moi, et vu d’ici (donc de très loin), le seul espoir pourrait venir de la jeunesse, et dans ce cadre, une petite lueur avec Sanders. Sinon, il y a de grandes chances pour que la politique de rapport de forces s’accentuent….jusqu’à où ? Et à ce jeu là, l’Europe notamment a beaucoup à perdre….A moins qu’elle soit capable de s’inventer de nouvelles stratégies (mais ce n’est pas du tout gagné…).
plan B du mâle alpha …
» les Américains ont un temps d’avance »
1- ou un train de retard.
2- Admettons « un temps d’avance ». La question est: vers quoi? dans quelle direction? Réponse possible: le précipice, l’effondrement.
Et tout cela parce que Trump se comporte comme un éléphant dans un magasin de porcelaine. Que la solidité relative des relations politico-économiques soit dépendante de ce grossier personnage condamne ces superstructures sans résilience.
Trump? c’est la porcelaine qui est en cause. Pas même les électeurs US, populistes enragés. Le ‘système’ ne pré-sélectionne que les médiocres.
Le système, à bout de souffle, est prêt à l’aventure pour tenter de se maintenir. C’est sans espoir. Mais nos lendemains risquent d’être misérables…. Je n’arrive pas à contacter François Leclerc pour lui transmettre mon manuscrit « Krachs, spasmes et crise finale – L’impossible valorisation du capital ».
Alors s’il voulait bien…
Je vous contacte directement.