Confrontés aux assauts commerciaux de Donald Trump, les dirigeants européens doivent réviser leur jugement à propos d’un déclin américain qui leur semblait acquis et qu’il personnifiait.
Certes, le pays le plus riche du monde abrite des poches grandissantes de pauvreté et les inégalités sociales s’accroissent, mais sa puissance militaire reste intacte et sa force de frappe financière sort renforcée de la crise qu’elle a initiée. Dans leurs tractations préliminaires, les européens en font la douloureuse expérience, ne disposant que d’une marge de manœuvre très réduite.
En Europe, on parle d’un projet de fusion Unicredit et Société Générale, mais c’est le énième épisode d’une série qui n’en finit jamais. Un autre projet de rapprochement entre Commerzbank et BNP Paribas a tourné court l’année précédente, cette dernière ayant auparavant montré ses ambitions dans les années 2000 avec le rachat de la banque italienne BNL et de la banque belge Fortis. Afin de rendre compte de cette poussée qui ne trouve pas pour l’instant à s’exprimer, rappelons qu’il est aussi question au Royaume-Uni de la fusion de Barclays et Standard Chartered.
Dans l’immédiat, la déconfiture de la Deutsche Bank exprime le mieux l’état des mastodontes allemands. Cette dernière est en train de lentement sombrer pour avoir voulu jouer dans la cour des grands sur les marchés des dérivés et s’être permis tout et n’importe quoi. Le contraste qu’elle offre est grand avec le visage que présentent les grandes banques américaines qui prospèrent.
Le déclin américain est donc relatif, n’altérant pas sa puissance financière, d’autant que l’on peut compter sur l’administration Trump pour desserrer les contraintes de la régulation aux États-Unis et sur les autorités européennes pour ne pas finaliser l’Union bancaire et aplanir les obstacles à la création de mégabanques rivales des américaines par leur taille. Par parenthèse, il est étonnant de voir le poids de ce critère de taille, qui signifie que dans le monde financier hypertrophié d’aujourd’hui il faut être capable de jouer très gros si l’on veut ramasser la mise. La compétition financière oppose des intervenants de mieux en mieux pourvus, et si les banques européennes veulent ne pas être exclues de la partie, elles n’ont pas d’autre choix que d’augmenter leur taille en fusionnant.
La disproportion entre la taille de leur bilan et le PIB de l’État les accueillant n’en sera que plus déséquilibrée. Leur sauvetage deviendra à la fois indispensable et hors de portée…
D’accord pour la teneur de cet article(faiblesse bancaire européenne en général , allemande en particulier), mais avec une réserve de taille concernant « la puissance intacte » de l’armée américaine.
Cf les trois liens suivants, dont deux sont directement américains.
https://www.dailysignal.com/2016/05/17/6-facts-highlight-why-we-need-to-rebuild-our-military/
tps://taskandpurpose.com/army-and-marines-checking-for-glitch/
https://blogs.mediapart.fr/emilie-durand/blog/080218/jsf-35-un-fiasco-pour-les-usa-et-un-danger-pour-leurope
Il y a des liens constants entre puissance militaire et puissance financière . On peut se souvenir que l’empire romain s’est surtout effondré mécaniquement quand il n’a plus pu « payer » ses armées ou ses mercenaires .
L’élément nouveau , c’est peut être que la puissance financière maintenue via le « dollar- monnaie d’échange international » , ne permet pas complètement , technologie et puissance des armes aidant , de garantir la suprématie militaire totale .
Faut il regretter que les banques européennes jouent » petits bras » , ou que le monde ébahi laisse Trump jouer les gros bras en lâchant la bride aux banques américaines , en défaisant le peu que Obama avait tricoté ?
Tant que le client ( nous ) accepte le casino , une des règles incontournables pour qu’il gagne contre la banque , c’est qu’il soit au moins aussi riche qu’elle au départ du jeu .
Ou qu’il braque le casino .
Ou qu’il triche sans se faire repérer , ce qui suppose le plus souvent qu’il a des complices à l’intérieur .Il peut d’ailleurs s’inspirer des tricheries de la banque .
Ou qu’il joue à autre chose et autrement .
Face à des banques nord-américaines to big to fail la seule alternative serait de faire grossir les européennes ?
Quand est-ce alors que l’on change de cadre ?
Ya quelque chose qui cloche la dedans, j’y retourne immédiatement !
« le monde financier hypertrophié » par la liberté donnée à la spéculation, d’où son interdiction , une belle et grande idée de Paul Jorion.