Quelle « feuille de route » les gouvernements allemands et français vont-ils pouvoir présenter au prochain sommet de juin ? Que va-t-il rester de l’accord a minima qui se profilait dans le contexte de la crise italienne montante ?
Cent cinquante-quatre économistes allemands viennent de réclamer l’abandon de facto de toutes les mesures préconisées par Emmanuel Macron, sans exception, et la tonalité dans les rangs de la CDU et de la CSU n’est guère plus positive. Il n’est pas question, est-il expliqué, que l’Allemagne contribue d’une manière ou d’une autre au payement de la dette italienne, et que les débiteurs soient en position d’exercer un chantage sur les créditeurs. Le conseil économique de la CDU critique même Angela Merkel pour avoir laissé la situation en arriver là et s’interroge sur la fin de partie de la zone euro.
Ce n’est pas de l’Eurogroupe qu’il faut attendre une ouverture. En son sein, il émerge l’idée de doter le Mécanisme européen de stabilité (MES), en guise de filet de sécurité, d’une capacité de 60 milliards d’euros sous forme de ligne de crédit. Un montant insuffisant pour faire face à la défaillance d’une seule grande banque.
Alors d’où vient la relative sérénité que l’on observe dans une classe politique toute occupée à ses petites affaires ? De l’idée erronée que la BCE est en mesure avec son programme OMT – qui n’est pas adapté – d’enrayer la hausse du spread entre le taux allemand et italien ? Ou de l’incapacité à faire face à un processus qu’elle a décidé et qui décidément la dépasse ? L’essor du « populisme » qui en résulte la révulse mais ne la réveille pas.
En fin de mandat, le vice-président de la BCE Vitor Constâncio délivre son testament pour la gloire. Sans surprise, il a décrit le cadre incomplet et porteur de « menaces existentielles » de l’union monétaire pour réclamer la poursuite de sa construction. Et il défend la création d’un actif européen garanti par les États.
Lorsqu’il se posera de manière cruciale le choix entre la sortie de l’Italie de la zone euro et la création d’un tel instrument financier, que décideront les élites allemandes au regard de leurs réactions présentes ?
et in fine, que va décider Macron ? Rester dans l’Euro sans l’Italie et donc suivre les allemands ou sortir de l’euro avec les Italiens ?
La seule chance – pas nécessairement énorme au demeurant – d’obtenir des dirigeants allemands qu’ils BOUGENT plutôt que d’accepter la sortie de l’Italie de la zone euro, c’est de prévenir que la sortie de l’Italie impliquera du point de vue de la France la dissolution de l’ensemble.
Il n’est pas certain que Macron ait la liberté d’esprit et la détermination pour cela. Ce n’est pas exclu non plus.
C’est en tout cas la toute dernière chance de survie de l’euro.
Cette manie d’agir, investie sur cet homme. Comme si la marche arrière en était une caution.
« Il n’est pas de problème dont une absence de solution ne finisse par venir à bout » Henri Queuille. Pas une référence en matière d’efficacité et de volontarisme…
Mais pour l’Italie, attendre le spread et le nein. On peut accélérer le travail de sape avec le populisme, variété rouge-brun garantie agissante et inusable.
Et in fine, que va décider Macron ?
Suivre la voie du milieu.
-1 Wer ist dieser Mann?
-2 Ni gauche, ni droite, ni haut, ni bas. En arrière, marche!
Les allemands n’attendent qu’un occasion pour saborder la zone euro. L’Italie la leur fournira.