Les réunions de Washington ont été un véritable dialogue de sourds, Donald Trump qui décide seul côté américain n’y participant pas. Les suites de la guerre commerciale qu’il a engagé tout azimut dépendent exclusivement de lui et l’alarmisme a en conséquence monté d’un cran. Tout repose désormais sur les missions de la dernière chance d’Emmanuel Macron et d’Angela Merkel.
L’industrie européenne est en état d’alerte, les prix de l’acier et de l’aluminium ont grimpé en flèche et leur approvisionnement devenu problématique sous l’effet des sanctions américaines contre le producteur russe Rusal. Les autorités européennes n’ont plus comme seule objectif l’annulation des sanctions américaines les concernant, mais également l’assouplissement de celles qui atteignent les Russes, car Rusal est le plus grand producteur d’acier et de la poudre d’aluminium non chinois. Or l’usine irlandaise de Rusal, qui utilise cette poudre pour produire de l’aluminium, serait sur le point de réduire sa production. On est là au cœur du problème causé par la rupture des chaînes d’approvisionnement dans le monde industriel d’aujourd’hui. L’industrie automobile européenne touchée en bout de celles-ci. Comme si elle n’avait pas déjà fort à faire, en Allemagne et au Royaume Uni, avec la crise du diesel.
Si elles interviennent, les sanctions américaines qui sont proches d’atteindre la Chine vont à nouveau placer certains secteurs de l’industrie européenne sous un feu croisé, occasionnant alors de mêmes ruptures des chaînes d’approvisionnement. L’incidence sur la faible croissance européenne qui donne déjà des signes de faiblesse après avoir à peine récupéré est redoutée.
Le tableau est facile à dresser : la relance de l’Europe est compromise et la guerre commerciale en cours va l’atteindre sous ses feux croisés. Une normalisation des rapports commerciaux n’est pas à attendre, la démondialisation s’annonce chaotique sous les coups de butoir américains.
Que font donc les autorités européennes pour s’y préparer, si elles ne parviennent pas comme il est prévisible à obtenir de Donald Trump qu’il s’amende significativement ? Elles s’opposent dans des conciliabules à propos des conditions de mise à l’épreuve qu’elles veulent imposer à la Grèce ! Il leur faut à tout prix prouver que le calvaire qui a été infligé aux Grecs était justifié et que le pays, exsangue, va pouvoir rembourser une dette de 300 milliards d’euros. Quel aveuglement, ou quelle hypocrisie si elles savent qu’il n’en sera rien !
Il faudra peut-être arriver à comprendre que la guerre commerciale enclenchée par la mondialisation, soi-disant heureuse, se traduit par des déséquilibres commerciaux à travers le monde. Il n’y a qu’une solution pour y parer, me semble-t-il, c’est un changement de politique visant à ce que les pays s’entendent pour que leurs balances commerciales visent le point d’équilibre zéro. Non pas en réduisant les excédents mais en comblant les déficits.
PSDJ a des idées là dessus .
Pouvez-vous être plus clair ? Qui est PSDJ ?
On ne peut pas à la fois être clair et expliquer qui est PSDJ. Ce serait trahir sa pensée.
Génial.
(Mdr, si j’osais.)
Tout n’est pas perdu !
Ce sont les initiales de Pierre Sarton du Jonchay .
Vous trouverez à la fois ses billets dans les archives du blog de Paul Jorion , mais aussi un lien vers son propre blog .
Son écriture nécessite ( comme Renard et Taotaquin le suggèrent ) un peu d’initiation , mais sa pensée a paru suffisamment originale et puissante à Paul Jorion pour qu’il soumette pas mal de ses billets au décodage des lecteurs . François Leclerc saura sans doute décodé les textes de PSDJ si vous le souhaitez , dès que le montant de la donation mensuelle sera atteint .
On manque cruellement de PSDJs .
L’idée exposée sur le Blog de Paul Jorion est d’étatiser le marché des changes internationaux dans une chambre de compensation keynésienne publique de la liquidité internationale. La compensation des monnaies et du
crédit international instaure une régulation
internationale des masses monétaires garantie par la fiscalité des États et la fiscalisation concertée des paiements internationaux. Le principe de compensation adopté est l’adossement des primes de change assurant les parités de change à une fiscalité financière internationale assurant les dettes publiques qui assurent à leur tour la solvabilité des banques. Le droit de tirage actuellement léonin et gratuit des banques privées sur les
ressources fiscales des États pour assurer la solvabilité des banques devient officiel, transparent, onéreux et contrôlable.
La monnaie qui rendrait sa liberté à l’Allemagne européenne
Plus long et épais sera le tapis rouge déroulé sous les pieds de Macron, plus nous pourrons nous attendre à ce qu’il revienne bredouille.
En revanche les multiples indices montrant que l’Allemagne prépare un réel rapport de force avec Trump sont intéressants. Angela ne semble pas partie, elle, pour se laisser convaincre par des grands tralalas et des colifichets.
« Découplage » est un mot que nous risquons de croiser de plus en plus souvent.
Quelles sont les forces d’Angela Merkel dans la bataille qui s’annonce avec Trump ?
Quelles sont les forces d’Angela Merkel dans la bataille qui s’annonce avec Trump ?
Vladimir Poutine, Wolfgang Schäuble, Jens Weidmann, Engie, OMV, Uniper et Wintershall.
Renard veut compléter ?
Je n’ai pas parlé de bataille mais de rapport de force. Et il convient peut-être davantage dans ce cas de faire l’inventaire des faiblesses de chacun que de ses forces. Car les deux parties sont pleines de maillons faibles et de pailles dans leur acier. Et il suffit d’une brisure à l’endroit le moins attendu pour que tout un système s’écroule, que le plus savant des mécanismes se bloque.
Tous deux sont faibles politiquement : elle dirigeant une coalition hétéroclite, dernier carré du camp libéral face à la montée d’un courant fort de rejet de la mondialisation ; lui, qui au contraire prétendait incarner ce courant, se retrouve en bute aux élites administratives et politiques ainsi qu’aux grandes capitalisations boursières nées du libre-échange planétaire.
Tous deux se retrouvent à jouer à front renversé, elle, née en RDA, travaillant à une détente avec la Russie ; lui ayant du troquer son discours anti-chinois contre celui anti-russe et anti-iranien des néoconservateurs.
L’Allemagne est riche, mais extrêmement dépendante du commerce mondial qui lui procure ses richesses ; les Etats-Unis sont ruinés et endettés au-delà du raisonnable mais disposent d’une puissance militaire qui les autorisent encore pour « quelques temps » à dicter aux autres leurs règles et leurs comportements.
En fait, plus j’écris et plus je me rends compte à quel point la situation est confuse, véritable sac d’embrouille dans lequel les deux partenaires-adversaires sont indissociablement mêlés. Et je ne parle pas de l’U.E. où les élites atlantistes commencent à s’agiter dans leurs niches en même temps qu’elles s’alignent sur l’orthodoxie de la Bundesbank.
Je ne sais pas qui sortira vainqueur de leur tête-à-tête, ni même s’il en sortira un. Je constate simplement qu’à mesure que la zone de prédation que leur laisse la Chine va se réduisant, les deux super-parasites occidentaux voient leurs intérêts diverger.
Outre de leurs forces et faiblesses, tout dépendra également de l’analyse qu’ils ont de ces « quelques temps » dont j’ai parlé plus haut, qui pourra les mener à temporiser ou à accélérer le mouvement.
Le rapport de forces ( qui n’est jamais qu’une bataille civilisée …) semblait moins « confus » dans votre premier commentaire , surtout si vous lui substituez un rapport de faiblesses …
J’espère pour Angela qu’elle a les idées plus claires que vous ( et moi ) , mais ça n’est pas sur.
J’espère de même pour Macron .
On fera une partie des comptes quand tout le monde se sera expliqué son rapport de forces et de faiblesses ( dont rencontre Poutine -Macron )
Effectivement l’Europe est sous des feux croisés .
Mais s’il ne s’agit pas d’une bataille
et tout ça dans une grande unité politique (vision ?) européenne bien sûr !
qui pourrait m’expliquer
-1 comment les annonces de taxation de Trump peuvent faire flamber les prix de l’alu et acier en Europe ?
-2 rendre les appros problématiques pour lesdits métaux ?
moi trop bête, pas comprendre !
Je tente que les productions d’aciers et alu « transformés »
( utilisables par les fabricants ) européens sont très largement dépendants d’approvisionnement en matières premières déjà grossièrement transformés , en provenance de pays qui auront à subir la taxation forte de leurs exportations … qui auront aussitôt le réflexe d’augmenter leurs tarifs en direction de l’Europe pour reconstituer leurs marges .
Après , l’organisation des pénuries ( ou le contraire ), qu’il s’agisse de pétrole ou de produits alimentaires , est un sport bien rodé , parfois dangereux pour les joueurs , mais toujours pénible et coûteux pour le consommateur . Mais le jeu est toujours joué quand les conditions du match varient fortement .
Mais je me plante peut être et n’ai l’aval , ni de l’OMC , ni de François Leclerc qui sera plus pertinent que moi .
Grand méchant Trump pas seulement avoir posé taxes. Lui aussi avoir décrété sanctions contre Russie.
Si vous pas respecter sanctions, vous tricard aux US et vous cracher tout votre de fric.
Donc sanctions kifkif embargo, donc acheter poudre d’alu ruskof strict verboten, donc pénurie, donc flambation des prix.
Ca y en a-t-i avoir été clair ?