Donald Trump a fort à faire, les dirigeants chinois n’étant pas des novices. Ils savent aussi souffler le chaud et le froid pour désorienter l’adversaire. Hier le gouverneur de la banque centrale chinoise Yi Gang se voulait conciliant, aujourd’hui le porte-parole du ministère chinois du commerce, Gao Feng, change de registre et fustige le protectionnisme et l’unilatéralisme », affirmant que « la Chine combattra jusqu’au bout ».
Gao Feng réfute que les mesures d’ouverture évoquées par Yi Gang s’inscrivent dans le cadre de l’affrontement commercial avec les États-Unis. Il tient à préciser qu’il n’y a aucune négociation en cours et qu’il n’y en aura pas tant que s’exerceront des pressions unilatérales, renvoyant au cadre de l’OMC.
Donald Trump a choisi un autre terrain pour répliquer en donnant comme instruction à son conseiller économique Larry Kudlow d’étudier le retour des États-Unis dans l’accord de libre-échange transpacifique (CPTPP) dont il était sorti en janvier 2017. Onze pays ont pour leur part adopté cet accord dont la Chine est exclue, et qui est directement visée par sa réactivation.
Les autorités européennes sont absentes, ne commentant pas les épisodes de la partie qui est maintenant sérieusement engagée, occupées par la laborieuse mise au point de leur réaction aux attaques chimiques en Syrie et ensevelies sous une montagne de négociations qu’elles ne parviennent pas à faire avancer. Les faits sont là : divisée et fragmentée, l’Europe est devenue une entité abstraite et baisse la tête par avance sous les coups qui vont lui être portés.