Demain, les robots tailleront nos vêtements sur mesure.

La grande mutation se précise petit à petit dans tous les secteurs d’activité. Passé l’engouement excessif du départ, l’impact des nouvelles technologies se confirme dans de nombreux secteurs d’activités, en premier lieu la finance et la santé. Mais la disruption qui s’annonce suscite de fortes réactions de nature conservatrice, les banques n’entendent pas disparaitre et brident les performances de la blockchain et le corps médical y veille. Tout va être question de temps, mais les choses vont vite.

Dans d’autres secteurs, la même mutation se présente. Sans parler des activités militaires, les transports, l’agriculture ou la construction sont parmi d’autres atteintes. La liste n’est pas limitative et doit aussi comporter l’industrie de l’habillement, qui y échappera ?

Levi Strauss prépare pour demain l’usine globale d’après-demain. Une légion de robots va être mise en place afin de remplacer, dans le monde entier et dès 2020, les employés chargés de la coupe et de la finition des jeans de la marque.

Soumise à une forte concurrence et voyant ses marges se réduire, le management de l’entreprise va radicalement faire évoluer son processus de production. En termes de productivité, l’objectif est d’assurer la finition d’un jean en 90 secondes là où il fallait auparavant de six à huit minutes. Mais il est attendu plus de la robotisation de la production. En premier lieu une diminution des stocks, se résumant aux tissus nécessaires au façonnage des multiples coupes et modèles de la marque dont la production va être délocalisée dans le monde entier, au plus-près des consommateurs. En second lieu, cette production qui ne parvenait pas à suivre la mode deviendra plus réactive au bénéfice de la vente de nouveaux modèles.

La présentation du projet ne va pas jusqu’à répondre à une question subsidiaire : que va-t-il advenir des travailleurs qui assurent ce travail, depuis le Bangladesh jusqu’au Mexique ? Selon l’Organisation internationale du travail (OIT), plus de 40 millions de personnes travaillent rien qu’en Asie dans l’industrie de l’habillement qui va connaître une nouvelle grande mutation. La réindustrialisation des pays avancés est inséparable de la robotisation. Et Levi Strauss n’est qu’un précurseur. Certains rêvent déjà au retour du sur-mesure pour tous au prix de la confection…

12 réponses sur “Demain, les robots tailleront nos vêtements sur mesure.”

  1. On peut penser que tous les domaines de production où l’on  » confectionne » quelque chose , que ce soit une voiture ( déjà du passé) ou un vêtement ou une paire de lunettes ou … , seront vite gagnés par la vague , d’autant plus vite que le lieu de production est déjà connu .

    Sans en être exempt , ce sera moins facile dans les « productions » en relations aléatoires aux individus , même si , en matière de médecine par exemple , j’ai appris de la bouche d’une infirmière qui en rigole ,mais à moitié , qu’on avait vu apparaître aux USA des unités de prises de sang entièrement automatisées où il « suffit » d’offrir son bras ( et sa confiance) à l’appareil . J’imagine que ça coûte « moins cher » .

    1. En tous cas les analyses médicales sont faites de manière très automatisée depuis de nombreuses années. Je ne connais pas les chiffres mais il me semble évident que cette automatisation a rendu le recours aux analyses médicales (qui permettent aux médecins des prescriptions mieux adaptées) bien plus courant qu’il ne l’était il y a quelques dizaines d’années. C’est le bon côté de l’automatisation, de même que l’industrialisation de la fabrication des chaussures a permis à des millions puis des milliards de gens de ne plus marcher pieds-nus…

      Dans les pays industrialisés au contraire la quantité de vêtements « consommée » dépasse probablement très largement les besoins…

  2. Bientôt plus de prises de sang du tout. Un petit capteur relié par WIFI…à votre usine santé et votre assurance. Mais que va-t-il capter? Des résultats de mesures biologiques, que nous croyons être pertinentes pour la santé des gens…
    Car la robotisation des analyses médicales – un fait depuis longtemps déjà – n’a pas entrainé d’amélioration de la santé, mais plutôt une inflation d’examens inutiles et coûteux, de mauvaises décisions en aval, à soigner des chiffres plutôt que des gens. L’intelligence artificielle sera-t-elle capable de limiter les décisions médicales dangereuses ? Par exemple, un robot qui lit des mammographies empêchera-t-il les mastectomies inutiles? Recommencera-t-on à enlever les prostates (bien sûr par un robot dont les conséquences iatrogènes ne sont pas moindres qu’un chirurgien entrainé) des hommes qui ont des PSA élevées ? N’oublions pas que la médecine et les services de santé ne sont à l’origine que de 10 à 20 % de l’amélioration de la santé publique… Alors la robotisation ne serait alors que « plus de la même chose » plus facile d’accès et plus généralisé encore ?
    Et puis, vivement le robot qui enfournera les médicaments directement dans l’estomac des malades récalcitrants (on dit « non observant »).
    Est-ce du conservatisme que de ne pas désirer cela ?

    1. Je ne sais pas , mais c’est aussi ce que dis(ai)ent et pens(ai)ent sincèrement pas mal de professions et métiers complètement laminés , ou en voie de l’être .

      Dans l’indifférence générale .

  3. Personne n’a l’air de s’inquiéter ici des conséquences de la robotisation sur le chômage.

    A chômage de masse, il faut prévoir des mesures de masse pour y remédier.

    Je reste très dubitatif sur le revenu universel que certains appellent de leurs vœux.

    En revanche, il ne serait pas inutile de réviser la politique de la famille pour redonner à la femme, ou à l’homme selon le choix, la place qui lui revient dans l’éducation des enfants. Et rétribuer par un salaire minimum celle ou celui qui s’en chargerait. Par ce moyen, il me semble possible d’inverser la courbe catastrophique du chômage.

    Autrefois, un salaire suffisait pour subvenir aux besoins de la famille. Aujourd’hui, deux salaires suffisent tout juste dans la plupart des ménages et l’éducation des enfants n’a jamais été aussi pénible et source de dépenses supplémentaires.

    1. Faut il rappeler que le travail , pour les femmes , a été peut être le principal instrument d’émancipation et de prise d’indépendance vis à vis des hommes ?

      En France le détonateur de cette révolution a été … la guerre de 1914-1918 , qui a appelé les femmes dans les usines pour l’effort de guerre et parer à l’absence des hommes partis au front . J’ai eu une grand tante qui  » tournait des obus » à Saint Etienne en 1916 .

      Le travail n’a pas été ( s’il faut parler au passé ) qu’un pourvoyeur de revenus .

      La rémunération n’était pas que le seul apport de ce type d’organisation humaine . L’ouverture qu’il occasionne sur les autres ( socialisation , compréhension des rapports économiques et de forces , équipe ,la machine à café, solidarité , responsabilité , maîtrise du langage , égalité des sexes . ..) , et sur le monde ( outils , techniques , nouveaux process , créativité manuelle ou intellectuelle …) étaient et restent un creuset de formation qui valait et vaut beaucoup plus que la seule « formation professionnelle » que se contente de retenir le capitalisme optimisé .

      Travail disparaissant , ce n’est donc pas le seul sujet du « revenu » qui importe ( c’est peut être d’ailleurs l’impact le plus « simple » à résoudre : il sufit de prendre la ressource là où elle s’accumule ), le défi , c’est aussi et peut être surtout , l’organisation , les concepts , l’adhésion ..en direction de tout ce qui nous fera retrouver les éléments vitaux dont nous deviendrons orphelins :
      – la liberté
      – l’égalité
      – la fraternité
      – la créativité
      – la sécurité par un ordre relatif non sclérosé
      – l’envie d’aller plus loin « parce qu’on le vaut bien « .
      – l’apprentissage de l’autre et du monde .

      Déjà trop d’entre nous sont orphelins .

  4. Ouaip. Je vois.
    1°) On délocalise en Chine les emplois US.
    2°) On relocalise aux US des robots chinois.
    M’est avis que c’est pas ça que Trump il rêvait.

  5. Pas sur qu’on en arrive la, le modèle sera standard, c’est les matériaux qui s’ajusteront, comme ça tout le monde pourra porter n’importe quel vêtement, fini les tailles 😉

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