Billlet invité.
Les élections législatives italiennes se rapprochent – elles se tiendront le 4 mars prochain – et le jeu des partis politiques s’anime. La clarté n’en sort pas.
Le score du Parti démocrate de Matteo Renzi s’annonce si mauvais qu’il pourrait faire obstacle à la constitution d’une alliance post-électorale avec Forza Italia de Silvio Berlusconi, sous la forme d’une grande coalition à l’italienne. Celle-ci représenterait une solution de rechange, si la Ligue du Nord et Forza Italia n’atteignaient pas le seuil de 40% des voix permettant de remporter la majorité des sièges.
Dans ce contexte, le Mouvement des 5 étoiles et la Ligue du Nord pourraient passer un accord post-électoral, ayant quant à eux des chances notables de disposer ensemble de la majorité à la Chambre. À cet égard, le quotidien La Stampa fait aujourd’hui état de démarches entreprises en ce sens par Luigi di Maio, le leader parlementaire du Mouvement.
À l’appui de cette solution, on se souvient que Silvio Berlusconi s’est déplacé à Bruxelles pour donner toutes garanties quant au maintien de l’Italie dans la zone euro, une position qui n’est pas partagée par la Ligue du Nord et qui pourrait susciter en son sein une scission ou même faire éclater l’alliance.
À les examiner, les programmes du Mouvement et de la Ligue sont compatibles avec un rapprochement. Les deux formations sont en faveur d’un impôt à taux unique, d’un abandon de la réforme des retraites, de mesures de réduction de l’immigration, de l’adoption d’un revenu minimum… et d’un rapprochement avec Vladimir Poutine !
Dans un pays qui en a vu d’autres, ces jeux politiques se déroulent dans une ambiance sereine, en raison du sentiment dominant que Paolo Gentiloni pourrait continuer à exercer les fonctions de premier ministre. Mais si un accord Ligue du Nord et Mouvement des 5 étoiles aboutissait à la formation d’un gouvernement, les plans de relance de l’Europe, qui sont déjà soumis aux aléas de la politique allemande, le seraient également à ceux de la politique italienne…