TOUJOURS À L’AVANT-GARDE, LA CHINE, par François Leclerc

Billet invité.

Le Parti-État vient de se doter d’un nouvel outil de contrôle d’Internet. Baidu, le géant chinois aux multiples offres de service – moteur de recherche, forums de discussions, plate-formes de blogs et de micro-blogs – s’est associé avec la police au prétexte de combattre les « fausses nouvelles » et les « rumeurs ».

Une nouvelle étape est franchie, après l’interdiction de la vente des Virtual Private Networks (VPN) qui permettaient de se jouer de la Grande muraille électronique interdisant l’accès à de nombreux sites internet prohibés, dont les serveurs sont à l’étranger. La mesure est cette fois-ci à usage interne, destinée à surveiller les contenus mis en ligne par les internautes chinois grâce aux techniques de l’intelligence artificielle dont sera doté un système informatique perfectionné, accessible aux agences policières.

Cette nouvelle plate-forme « encouragera le partage d’informations entre cyberpolice et firmes internet dans tout le pays, et améliorera la fiabilité des contenus en ligne », selon un haut responsable du ministère de la sécurité publique cité par Baidu. Les contenus jugés suspects seront envoyés à des « organismes de référence » qui rectifieront les informations erronées en fournissant des réponses argumentées. Baidu alimentera une base de données recensant les rumeurs récurrentes.

Cette « collaboration » est à rapprocher de l’adoption, en juillet dernier, d’une loi sur la cybersécurité qui inflige des sanctions à tout contenu « portant atteinte à l’honneur national », « troublant l’ordre économique et social » ou ayant pour but de « renverser le système socialiste ».