Billet invité.
Si l’on en reste à la fiction du démantèlement de Fukushima, il y a deux manières d’évaluer l’avenir. En termes de calendrier ou financier. Jusqu’à maintenant, la première option prévalait et aboutissait à prévoir 40 années de démantèlement. Elle est maintenue, ce qui ne signifie pas qu’elle est mieux établie. Mais il n’est plus possible d’ignorer la seconde approche, le coût prévisionnel démesuré de celui-ci.
Le ministère de l’industrie japonais reconnaît qu’il dépassera largement les 17 milliards d’euros qui jusqu’à maintenant faisaient foi depuis 2013, doublant le précédent chiffrage, sans en avancer un nouveau. Cette incertitude reflète mieux le brouillard dans lequel les autorités japonaises évoluent. Selon Kenichi Oshima, un universitaire japonais, la particularité de ce type d’accident est que son coût augmente au fil du temps. Le ministère vient de le confirmer, ce qui laisse supposer qu’une rallonge est implicitement accordée au calendrier, car les deux sont liés.
Au coût du démantèlement, il faut ajouter les dommages et intérêts versés aux dizaines de milliers de personnes et aux entreprises de la région qui ont du quitter la région et stopper leurs activités. Additionné au coût précédent, leur chiffrage global avait été évalué en 2104 à un minimum de 96 milliards de dollars actuels par Kenichi Oshima.
L’État, devenu le premier actionnaire mais n’ayant pas pris la main sur la Tepco, l’opérateur de Fukushima, prête à fonds perdus dans l’immédiat, mais vu les sommes, celui-ci sera incapable de rembourser. Viendra fatalement le moment où il faudra tirer le trait de l’addition. Quand croyez-vous que cela est prévu ? Le plus tard possible…