LES MANIPULATIONS DES BANQUES, UNE SECONDE NATURE ? par François Leclerc

Billet invité.

Elles n’ont pas pu s’en empêcher, la tentation était trop forte ! Celle d’en rendre compte également ! Quinze grandes banques font face à une menace de poursuites aux États-Unis dans une nouvelle affaire de manipulation. Cette fois-ci, il s’agit du taux ISDAfix, la référence pour les produits dérivés de taux d’intérêt.

Sept d’entre elles, dont Bank of America, JP Morgan, Crédit Suisse et Deutsche Bank, vont utiliser la formule classique permettant d’éviter ces poursuites en payant une amende globale de 324 millions de dollars. Les plaintes de plusieurs investisseurs et fonds de pension avaient été déclarées recevables par un juge de l’État de New York. Huit autres, parmi lesquelles figurent BNP Paribas, Goldman Sachs, HSBC et Morgan Stanley n’ont pas fait partie de cette transaction. La crème, comme d’habitude.

Ces quinze banques sont soupçonnées de s’être entendues entre 2009 et 2011 afin d’intervenir sur le marché en multipliant les ordres juste avant que le taux en question ne soit fixé, retardant d’autres opérations en cours et modifiant les taux d’intérêt auxquelles elles se faisaient. Les outils électroniques de transaction peuvent être très performants pour qui sait s’en servir de manière créative.