Billet invité.
Selon Médecin sans Frontières, environ 200 réfugiés ont été soignés aujourd’hui pour des problèmes respiratoires, et 30 autres à la suite de tirs de balles en plastique à la frontière à Idomeni, où plus de 11.000 d’entre eux se sont fixés. La police macédonienne a utilisé massivement des gaz lacrymogènes et procédé à ces tirs, lorsque trois groupes d’environ 500 réfugiés chacun ont tenté de détruire en des endroits différents la clôture frontalière pour la franchir. Ils ont été repoussés. Des tracts en arabe avaient la veille fait état de son ouverture.
Une autre manifestation de plusieurs centaines de réfugiés a eu lieu au port du Pirée, où 4.500 d’entre eux refusent obstinément d’être transférés dans les camps prévus à leur intention, craignant d’être enfermés ou expulsés. En tête du cortège, une banderole en Anglais et en Arabe proclamait « Non aux camps-prisons ! ».
La situation se détériore dans les îles. À Samos, 150 réfugiés ont fui le camp avant d’accepter de le réintégrer. À Chios, les 600 réfugiés qui avaient fait de même la semaine dernière se sont installés sur le port. À Samos et Lesbos, des dizaines de réfugiés auraient entamé une grève de la faim afin d’empêcher leur expulsion.
Deux groupes composés pour l’essentiel de Pakistanais ont été renvoyés en Turquie vendredi, les autorités grecques ayant fait valoir qu’ils n’avaient pas demandé l’asile. Une très grande partie des 6.000 migrants arrivés sur les îles depuis le 20 mars dernier ayant demandé l’asile, les autorités grecques ne disposent plus de réfugiés à expulser si elles s’en tiennent à ce principe qui contrevient aux accords passés avec la Turquie. Et les arrivées se poursuivent quotidiennement, bien qu’à un rythme inférieur à précédemment.
Des dizaines de milliers de réfugiés sont dispersés en Grèce. Animés par l’énergie du désespoir, ils n’ont plus rien à perdre après ce qu’ils ont déjà enduré. Se refusant à user de méthodes violentes jusqu’à maintenant et tentant la persuasion, les autorités grecques sont démunies. Les renforts de police européens envoyés dans les îles vont-ils employer la manière forte et traiter ces réfugiés comme des criminels ?