Billet invité.
Dès le mois prochain, 50.000 à 70.000 réfugiés pourraient être coincés en Grèce, a averti Yannis Mouzalas, le ministre grec chargé de la politique migratoire. Ils seraient déjà 22.000 selon lui, dont 6.500 faisant face à la frontière avec la Macédoine qui ne les laisse plus passer qu’au compte-gouttes pour ne pas avoir à dire que la frontière leur est fermée. En cela, elle applique les décisions des pays de la Route des Balkans organisée par le gouvernement autrichien, en contraction avec ses propres engagements européens précédents.
Dans l’immédiat, engagés dans une course vitesse perdue d’avance afin de garantir matériellement la satisfaction des besoins élémentaires des réfugiés, les autorités grecques ouvrent des camps militaires désaffectés aux frontières avec la Macédoine. Afin de gagner du temps, elles ont depuis vendredi dernier ralenti le trafic des ferry-boats qui transportent les réfugiés des îles vers le Pirée. Une nouvelle catastrophe humanitaire se dessine, cette fois-ci sur le sol européen, à laquelle la Commission de Bruxelles se prépare faute de maitrise de la situation.
Sur quoi peut-il être compté pour éviter que la situation n’empire encore ? Angela Merkel attend de la prochaine réunion européenne du 7 mars, où le gouvernement turc est invité, que les engagements de ce dernier se concrétisent en se traduisant par une diminution des arrivants. Le gouvernement grec fonde plus d’espoir dans l’intervention de la force navale de l’OTAN aboutissant au renvoi en Turquie des embarcations des réfugiés interceptées en mer.
Il espère également que la nouvelle de la quasi-fermeture de la Route des Balkans va dissuader les réfugiés de continuer à traverser la mer Egée, et pour y contribuer annonce préparer une campagne d’information à destination de la Turquie. Les réfugiés, eux, sont à la recherche d’autres voies de passage via la Bulgarie ou l’Albanie, le Monténégro et la Bosnie-Herzégovine. Bientôt, une nouvelle route italienne pourra être mise en place, nécessitant la traversée de la mer Adriatique….
Tout nouveau commentaire serait superflu.