Billet invité.
Angela Merkel et le premier ministre turc Ahmet Davutoglu ont annoncé vouloir faire appel aux moyens de l’OTAN pour intervenir en mer Égée aux côtés de l’agence européenne Frontex et des garde-côtes turcs. Il serait question de « surveillance en mer », mais cela pourrait prendre l’allure non plus du sauvetage des réfugiés mais d’une campagne de dissuasion appuyée, tout du moins tant qu’ils seraient encore dans les eaux territoriales du pays.
Deuxième mesure, déjà effective, la clôture érigée en Macédoine afin de couper la Route des Balkans a commencé à être doublée afin de la rendre plus difficilement franchissable, tandis qu’il est question d’aides militaires bilatérales de certains pays afin d’isoler la Grèce, la Macédoine n’étant pas membre de l’Union européenne. Troisième disposition, les réfugiés irakiens vont devoir demander des visas d’entrée en Turquie, afin de ralentir leur arrivée.
Enfin, les autorités turques ne donnent aucun signe d’ouverture de leur frontière au sud du pays, laissant dans une situation de grande précarité les réfugiés syriens dont le nombre s’accroit. « Nous estimons qu’il y a 31.000 nouveaux déplacés dont 80% de femmes et d’enfants », a déclaré Linda Tom, la porte-parole de l’ONU pour les affaires humanitaires.
En déclarant que 600.000 réfugiés syriens pourraient se présenter à court terme aux frontières turques, le vice-premier ministre Numan Kurtulmuş cherche à justifier le maintien de leur fermeture et la création de campements en Syrie. Car si elles devaient être ouvertes, comme le demandent les autorités européennes, le premier ministre a prévenu que la Turquie ne supporterait pas à elle seule tout le fardeau…
Ils sont condamnés à s’entendre et les réfugiés à attendre.