LA NOUVELLE EUROPE EN FILIGRANE, par François Leclerc

Billet invité.

Un débat est engagé au vu du sort réservé à la Grèce : faut-il ou non quitter l’euro, ce piège qui s’est refermé ? Puisant ses arguments dans de précédents épisodes, la discussion rejaillit en force, l’union monétaire symbolisant une Europe rejetée. L’un des prolongements de la discussion consiste à se demander si une occasion exemplaire n’a pas été manquée.

Cette idée appelle deux remarques. La première est que l’occasion en question pourrait survenir à nouveau, si la finalisation du 3ème plan n’aboutissait pas, ou si, après avoir abouti, elle conduisait à un effondrement encore plus prononcé de la Grèce qui ne laisserait plus d’autre option. Au bout de combien de temps ? La seconde consiste à bien peser les chances de succès d’un tel choix s’il n’est pas contraint. Qu’attendre en effet d’une expérience isolée dans un environnement hostile ?

Les apparences donnent certes a priori raison à ceux qui estiment qu’il n’y a rien a attendre de la monnaie unique. La zone euro est désormais étroitement associée à une désastreuse politique d’austérité et de réformes structurelles, les tentatives répétées de faire bouger les rapports de force en son sein ayant été infructueuses et leurs résultats pas convaincants. La cause serait donc entendue : dans chaque pays de la zone euro, il ne resterait qu’à revendiquer son indépendance monétaire.

Cette approche pèche à de nombreux égards. En premier lieu parce qu’elle ne s’attarde pas à mesurer les conséquences économiques et sociales d’une sortie, ou qu’elle les conçoit comme un mauvais moment à passer. Dans le cas de la Grèce, qui importe la moitié de ses produits alimentaires, on devine ce que cela représenterait si ceux-ci devaient être achetés avec une drachme dévaluée. Mais il y a un autre sérieux inconvénient à cette orientation politique : jusqu’à plus ample informé, la Nation-refuge est la seule alternative. Or, une telle option fait fi de la constitution d’un ensemble taillé à la mesure du monde financier mondialisé et de la nécessité d’instituer avec celui-ci un rapport de force si l’on veut briser sa domination. De ce point de vue, ce n’est pas une avancée mais un recul. Dans ce monde, les États et les banques centrales sont dépassés par l’ampleur des mouvements de capitaux sur les marchés. Si l’on en veut un exemple, tournons-nous vers la Fed ou la Banque d’Angleterre, toutes deux paralysées.

Que faire alors ? Développer l’argument selon lequel l’Europe aurait été incomplètement construite, qu’il suffirait par exemple de la poursuivre là où elle a été arrêtée – dans les domaines fiscaux et sociaux – ou de la doter d’un gouvernement économique, n’est pas convaincant. Cette Europe-là a été construite sur un modèle néolibéral et doit être reconfigurée en même temps qu’élargie à d’autres domaines. L’opposition entre l’Europe des Nations et sa version fédéraliste pose quant à elle les problèmes en termes de structures et élude la question déterminante de ses fondements, de sa finalité, de sa politique pour ne retenir que le seul critère de l’abandon ou non de la souveraineté nationale. D’autant que le débat n’a jamais été totalement tranché entre une Europe calibrée comme un marché unique et une autre structurée par des institutions munies de budgets et de pouvoirs propres.

Que peut-il être opposé à ces différents conceptions qui coexistent au sein d’une Europe qui n’a pas trouvé sa cohérence ? Le moment ne serait-il pas venu de tracer les contours d’une alternative ? De s’appuyer sur les approches construites et brisant les cadres établis, qu’elles abordent la fiscalité, le travail, la santé publique, l’éducation et la formation, l’environnement, la démocratie, etc. ? De prendre en compte les profondes mutations qui sont engagées et d’en tirer les conséquences ? D’intégrer au premier plan la réflexion environnementale ? Beaucoup de réflexions sont accumulées qui ne demandent qu’à servir, à être rassemblées afin de constituer la chair du squelette.

L’Europe est entrée dans une nouvelle période où ce n’est pas son resserrement qui prévaut, mais son délitement qui menace, créant l’opportunité de faire valoir une alternative. Et, puisqu’il est désormais question de ruptures, en ne les observant qu’au sein du système capitaliste, pourquoi ne pas leur assigner un autre objectif ? La nouvelle société est déjà visible en filigrane. Quant au débat sur l’euro, il est par trop restreint et ses ambitions limitées, renvoyant à une conception étriquée de la souveraineté avec le souverainisme pour doctrine.

173 réponses sur “LA NOUVELLE EUROPE EN FILIGRANE, par François Leclerc”

  1. … »Or, une telle option fait fi de la constitution d’un ensemble taillé à la mesure du monde financier mondialisé et de la nécessité d’instituer avec celui-ci un rapport de force si l’on veut briser sa domination. De ce point de vue, ce n’est pas une avancée mais un recul ».

    J’ai commencé à lire avec appréhension votre blog lorsque j’ai appris récemment que vous aviez participé à l’élaboration du Rapport Attali sur l’Economis Positive, ce billet là ne me rassure pas, après sa lecture je pense que le mois de juillet 2015 est celui des retournements de vestes…

    1. Argument assez pauvre, et similaire, bien qu’inversé, à celui qui reproche sempiternellement aux adversaires de l’euro d’être dans le camps du FN.

      Mieux vaudrait faire valoir que même, voire surtout, sur un océan rempli de requins, il vaut peut-être mieux être seul chacun dans sa barque plutôt que tous ensemble sur un navire qui coule, dirigé par des pirates et des fanatiques. Surtout quand, comme les Grecs, on est dans le rôle du maillon faible sacrifié aux veaux d’or marins.

       

    2. Sur ce Blog ,en principe,il convient d’éviter les ambiguïtés.Or vos cinq lignes en comportent…. »j’ai commencé…..lorsque.. »(on ne sait ce qui vient avant ou après:lire  avec appréhension le Blog ou apprendre que P.Jorion participe au groupe « Attali »).En outre François Leclerc,à ma connaissance,et Paul Jorion sont deux personnes différentes!.Enfin de quelles vestes « retournées » parlez-vous?Et pourquoi ce mois de juillet en serait-il fertile?Un minimum de précision est nécessaire et utile pour tous!Prière de bien vouloir le respecter.Merci d’avance.

      1. Je lis le blog de Paul depuis très longtemps. Et à sa lecture je n’aurai jamais pensé qu’il puisse participer à un projet avec un personnage comme Attali. Que j’exècre au plus haut point (et je ne m’étalerai pas sur ce sujet). Et depuis j’appréhende d’être déçu. Avec l’espoir que « travailler avec » ne signifie « être influencé par » ou « se rallier aux idées de ». Et lorsque j’ai lu ce texte, j’ai été déçu. Maintenant, je ne suis pas quelqu’un de très intelligent, j’ai peut-être mal lu ou j’enfonce une porte ouverte (je n’avais peut-être pas perçu, tout ce temps, la ligne de pensée de ce blog).

        François Leclerc participe activement à ce blog, je pense que le duo qu’il forment avec Paul est soudé et qu’ils rament dans le même sens.

        Jean-Claude Juncker : « Il ne peut y avoir de choix démocratique contre les traités européens ». Même s’il n’a pas voulu utiliser cette phrase dans ce sens, je pense qu’il a en effet raison : Tsipras nous l’a démontré, cette Union Européenne ne sera pas, ne pourra pas être modifiée de l’intérieur. Quoique l’on fasse.

        Il ne reste que le renversement de table Lordien. Toute envie, tout projet de table démontée et remontée autrement, tout rêve de bricolage plus ou moins important est du domaine du rêve (…et me semble suspicieux car je ne peux m’empêcher de penser qu’en diffusant une de ces options, on assiste à un ralliement de dernière minute à cette organisation européenne dictatoriale, qui va se renforcer si on la fédéralise encore plus, comme le voudrait Hollande…).

        Ceux qui tirent les ficelles ne veulent pas d’une Union Européenne différente. Obama passe à la télé britannique pour prier le peuple anglais de rester dans ce panier de crabes… qui nous mène, tous, droit dans le mur, le peuple d’en bas étant à l’avant du train… Le fait qu’il s’affiche ainsi clairement montre en effet que l’heure et grave, que les enjeux sont énormes, et que l’on est, en effet, dans une période charnière.

        En espérant avoir été plus clair, et en espérant avoir tord sur les idées soutenant ce dernier billet de François…

      2. Dernière chose : mon père était un Gaulliste, il a connu la guerre. Jamais je ne voterai pour l’extrême droite. Mais jamais je ne voterai pour un politique qui soutiendra l’Union Européenne actuelle (en n’affirmant pas que la France devrait en sortir), qui est, il faudrait être aveugle pour dire le contraire, dictatoriale, anti-démocratique, vérolée par la pensée néo-libérale la plus pure et la plus nocive et enjeu de tensions politico-stratégiques d’une USA trop omniprésente.

      3. @ Learch : « qui nous mène, tous, droit dans le mur, le peuple d’en bas étant à l’avant du train… »

        Généralement, à l’avant on trouve la première Classe !

      4. @ Learch :

        « Je lis le blog de Paul depuis très longtemps. » : si c’est exact, vous le lisez à l’envers, ou le lisez selon l’ordre qui vous arrange. Car si c’était le cas, vous sauriez qu’Attali a soutenu Paul sur la publication de ses premiers opus. Quant à votre assertion sur ‘je viens de savoir …’ sur le rapport de l’économie positive, cela fait quand même plus de 2 ans qu’on en parle icite …

        Faudrait voir à se réveiller ou à éviter utiliser des mots comme ‘très longtemps’.

        De fait, vous incarnez bien plus sûrement le genre de personnes qui projettent sur le blog leurs propres attentes sur celui-ci, et ne viennent guère y chercher que la confirmation de ce qu’elles pensent.

        Quant au ‘retournement de veste’, no comment …

      5. @Zebu : Mea Culpa, en effet, je ne m’étais pas aperçu de la ligne de pensée qui était en filigrane, ou peut-être pas d’ailleurs. Pas grave, j’ai quand même appris beaucoup de choses.

  2. Le souverainiste est certes une idéologie, et donc critiquable comme toutes les idéologies. Mais comment défendre la souveraineté sans tomber dans le souverainiste ?

    La souveraineté est à la nation ce que la liberté est à l’individu. Il convient de la défendre.

    Pas pour « se replier frileusement sur soi », pas pour fuir le monde, pas par égoïsme ou xénophobie… non ! tout au contraire : pour être ce que nous sommes, pour penser et agir en accord avec nos principes, liberté, égalité, fraternité.

     

      1. Nos « élites », par le biais des médias « mainstream », nous bassinent avec leurs nécessaires réformes structurelles.

        Mais quelle est la légitimité de ces réformes?

        FL: « L’opposition entre l’Europe des Nations et sa version fédéraliste pose quant à elle les problèmes en termes de structures et élude la question déterminante de ses fondements, de sa finalité, de sa politique pour ne retenir que le seul critère de l’abandon ou non de la souveraineté nationale. »

        Il va bien falloir un jour ou l’autre aborder le problème de la finalité, des raisons pour lesquelles nous sont imposées non démocratiquement ces réformes structurelles.

        C’est un lamarckien convaincu qui parle.

      2. La souveraineté du peuple, c’est le domaine de la politique et cette souveraineté n’arrive plus à organiser un ou des contre-pouvoir à la finance toute puissante.

        Cette dernière est comparable à la domination de l’Eglise sur les souverains de l’Europe moyenâgeuse avant le schisme protestant.

        En filigrane  du filigrane, l’Europe des Régions, ( la réunification allemande est un cas isolé) destination: la configuration du Saint Empire germanique étendu à toute l’Europe et soumis à la Papesse Finance qui connaîtra mieux que vous le chemin de votre bonheur. alléluia !

      3. Le peuple est une notion un peu abstraite, sachant qu’il est composé de diverses classes, groupes d’influences, professions, corporations… aux intérêts souvent très divergents.

        On a beau parler la même langue en France, c’est assez récent d’ailleurs, les sujets de discorde au sein du « peuple » ne manquent pas et pas qu’entre favorisés et défavorisés.

         

         

         

      4. @ Learch :

        La souveraineté populaire ne se réduit pas à la seule participation des citoyens à des référendums. C’est aussi la participation active et directe à la démocratie.

        A ce compte là, on peut aussi renvoyer au référendum de 1992 sur Maastricht, certes, moins massif, mais tout aussi rentrant dans le cadre référendaire. Ou au référendum grec, plus massif encore, rejetant l’accord … tout en ayant un rejet plus massif encore d’une sortie de l’euro.

        On n’en sort pas, et c’est justement ce que veut montrer François.

      5. @BasiRabbit
        “Il va bien falloir un jour ou l’autre aborder le problème de la finalité, des raisons pour lesquelles nous sont imposées non démocratiquement ces réformes structurelles.”
        Daniel Bensaïd : “La dualisation et la segmentation entre des élites installées dans un espace-temps mondial et une plèbe condamnée à la cage d’un espace-temps local ou d’un semi nomadisme sans citoyenneté menacent la possibilité même d’une délibération démocratique sur le lendemain voulu.”

      6. @ Bain

        Les élites sur les gradins du Colysée, la plèbe dans l’arène.

        Votre commentaire ne m’indique pas pourquoi les élites font cette politique.

        Pour moi c’est la croyance en le dogme d’un néo-darwinisme social dans lequel l’évolution sociale, à l’instar de l’évolution biologique, n’a aucune finalité, dans laquelle l’évolution se fait uniquement par le hasard et par la nécessité du « struggle for life ».

        A la sélection darwinienne* par la mort je préfère la sélection lamarckienne par l’affectivité, qui a pour finalité de repousser la mort en évitant la douleur et en favorisant le bien-être. Voilà pour moi le principe alternatif d’un système social plus intelligent que le « Système » actuel. C’est le prisme (déformant?) à travers lequel je lis le PSI de PJ.

        L’affectivité apparaît donc comme un mécanisme (pour moi mystérieux) essentiel à la vie, puisqu’il permet de prévenir rétro-activement la mort. Le mystère est que cette rétro-action précède l’action (rapport avec l’effet constaté par Libet?) alors que, dans notre logique causale, la réaction suit l’action. Mécanisme anticipatif qui a de ce fait une supériorité adaptative considérable, voire écrasante, par rapport au mécanisme d’adaptation par la mort.

        Thom: « Je n’ai jamais compris pourquoi ces effets de rétro-action ne pourraient être transmis héréditairement (au niveau des modes de stimulation du génome, snon sur la composition de l’ADN lui-même), ce que nie la biologie moléculaire classique. »

        Autrement dit Thom apparaît clairement lamarckien dans cet article qui date des années 1980. Les progrès récents en épigénétique semblent lui donner raison.

        * Darwin était en un certain sens lamarckien: cf. sa théorie des gemmules.

         

      7. @ BasicRabbit

        “Les élites sur les gradins du Colisée, la plèbe dans l’arène.”

        Ah, je commence à vous connaître un peu BasicRabbit, et je me doutais bien que vous alliez reprendre cette représentation symbolique de la dualité de la vie/mort, autour de cette figure de l’amphithéâtre romain : affrontement des deux principes féminin/masculin. En effet, dans ce lieu clos et circulaire, les hommes se livrent à un jeu ambigu, dont des élites et la plèbe sont les acteurs modernes. En quoi consiste donc ce jeu ?
        En une chose simple : pour les riches (élément masculin-yang) à éliminer la puissance dangereuse et masculine (les cornes) de la population (élément féminin-yin).

        Mais aujourd’hui, la “théâtralisation” de cette douleur qui ne cesse de s’exercer sur la population, est devenue aussi vaste que la terre.

        Pour moi, quelle est sa finalité ?
         
        C’est de se sentir vivre, vivre de la souffrance d’autrui ou du fardeau qu’on lui fait porter.
        Naomi Klein : “Notre modèle économique est en guerre contre la vie sur Terre.” Pourquoi ? Car, pour ceux qui se placent encore sur les gradins : “Cesser de tuer la vie, c’est cesser de vivre.” Donc, tout le contraire, si je vous ai bien lu de la sélection lamarckienne par l’affectivité, qui a pour finalité de repousser la mort en évitant la douleur et en favorisant le bien-être…

    1. Vos constats sont une fois de plus pertinents, sauf que je ne vois pas bien comment on pourrait s’extirper de la situation actuelle, où le marché et la finance font la loi, même si c’est par l’intermédiaire de l’Allemagne et des pays de l’Europe du Nord, en UE.

      En tous cas, je suis de moins en moins décidé à continuer de voter, car ça ne permet plus de changer la donne.

      Quant au mouvement sociaux, je ne les crois plus capables de changer les choses vu l’état du marché du travail et l’individualisme « moutonnier » qui prévaut de nos jours.

      J’ai bien peur que la résolution de la crise vienne par l’intermédiaire d’une crise environnementale et sociale majeure, mais alors là, bonjour les dégâts pour l’Humanité.

      Enfin bon courage, ça console de voir qu’il y en a qui y croie encore.

      Quant à la souveraineté, c’est un sujet qui est peu abordé dans ce blog (à peu près comme la laïcité).

      Peut-être parce que ces deux sujets sont devenus un élément irrémédiable de clivage à gauche et une source de conflit permanent…

       

    2. Là, ma culture politique est prise en défaut. Je ne me veux pas « de gauche ».

      Je ne confonds certes pas la nation et le peuple mais, les choses étant ce qu’elle sont, que sont-ils l’un sans l’autre ?

      la France est un peuple mais aussi une histoire, un territoire, une langue, une culture, des principes, un État. Et je crois qu’en tant que telle, à condition d’être libre (souveraine) et de le vouloir, elle a des choses à dire au monde, sur le bien commun, sur l’avenir, sur l’entente entre les peuples, sur la primauté du droit sur la force… Je crois aussi qu’elle est une des rares nations du monde en mesure de le faire, en mesure de tenir de telles paroles et de mener les politiques qui vont avec. Je crois…

    3. La souveraineté se fonde sur la conception d’état de droit.

      Les nations et états n’ont jamais été figés dans le temps.

      Les USA sont devenus un état fédéral après la guerre de sécession.

      La France actuelle est issue de conflits entre duchés. L’Allemagne fédérale correspond au regroupement de petits royaumes dans un Reich, puis de Länder.

       

       

    4. @ Denis Monod-Broca

      « La souveraineté est à la nation ce que la liberté est à l’individu » : ouaich …

      Nécessité pensée dans un sens, mais non pensée dans l’autre : la liberté n’a pas nécessité de l’individu pour exister et la souveraineté n’a pas nécessité de la nation pour exister. Comme quoi, le souverainisme est une école de pensée à sens unique …

       

  3. « A vrai dire, le comportement des autorités constituait une part non négligeable du problème »
    Mike Davis, Au-delà de Blade Runner, Los Angeles et l’imaginaire du désastre (Ed. Allia, 2010) Traduit de l’anglais par Renaud Pouillot
    http://www.editions-allia.com/files/pdf_218_file.pdf

    Bravo M.Leclerc pour la constance, le sérieux et la profondeur de vos analyses.

    L’Europe vit désormais dans un état de guerre économique, politique, financière, ethnique et sociale de « faible intensité », susceptible à tout moment d’éclater. Elle offre le tableau kaléidoscopique particulièrement instable d’une structure que le moindre mouvement est à même de redessiner au travers d’une composition géométrique nouvelle dont les éléments angulaires, bien que séduisants par leurs couleurs, pourraient bien se révéler particulièrement tranchants et dangereux.L’Europe serait-elle devenue, avec l’histoire récente de la Grèce et l’arrivée de Syriza au pouvoir, l’avant-poste d’une capitulation généralisée ? Très certainement, avec les précisions et nuances que requiert toutefois la réponse à cette question dans la mesure où – et c’est là que réside finalement la victoire des Tsipras, Varoufakis et autres, malgré leurs retraits -, les fondations de Bruxelles ont été irrémédiablement secouées par une secousse sismique annonciatrice de mouvements tectoniques beaucoup plus violents. Les sismologues savent analyser ce qu’ils définissent comme le tremor, ce phénomène sismique qui décrit avec la montée du magma une libération énergétique de longue durée précédant ou accompagnant une éruption volcanique.
    cf. une illustration sonore du processus :http://www.earth-of-fire.com/article-redoubt-les-cris-du-volcan-119150196.html

    Cette éruption volcanique arrive.Il faut s’en réjouir. Les architectes « pères fondateurs de l’Europe » ont pensé un projet qui se révèle aujourd’hui d’une duplicité et d’une tromperie telles qu’il n’est plus possible et encore moins acceptable de le parachever sans dommages. Les plans étaient mauvais. Le bâtiment a bougé. Il est irrécupérable et doit être entièrement reconstruit, sur de nouvelles fondations, avec d’autres structures, d’autres architectes, d’autres objectifs, pour être habité par d’autres dirigeants au bénéfice de tous ceux qui, consciemment ou non, attendent de l’Europe qu’elle se dote enfin de cette dimension réellement démocratique qui lui manque : une construction par les européens, pour les européens, débarrassée de tout inféodation,sujétion, parasitisme.Un nouveau cap.La nouvelle Europe apparaît en filigrane mais elle exige à mon avis un préalable: la mise hors-jeu de tous ceux qui l’ont conduite à son état actuel.Je serais à la place de M. Tsipras,je rappellerais l’historique des relations de la Grèce avec l’UE, pointant les errements respectifs imputables à la Grèce comme à l’Europe -, puis, mettant en exergue les responsabilités des fossoyeurs de mon pays, excipant de la souveraineté de la Grèce, je lancerais des mandats d’arrêt internationaux du chef de crime économique à l’encontre de toute cette clique de gangsters financiers dont certains sont inconnus du grand public et avec lesquels il serait désormais exclu de traiter : C. Lagarde, W. Schäuble, J. Dijsselbloem, J-C. Juncker, M. Draghi, D. Costello, K. Masuch, R.Goyal, R. Rueffer…Le coup de tonnerre serait tel qu’il réveillerait l’opinion européenne et retentirait dans le monde entier comme une remise en cause fondamentale d’un système mortifère. L’Europe n’est pas morte. Elle exige un changement.On ne répare pas un système et on ne résout pas un problème avec les gens et les idées qui ont contribué à le créer et à le pérenniser. On en change.

    http://www.pappaspost.com/new-york-times-paints-stubborn-picture-of-jeroen-dijsselbloem-and-wolfgang-schauble-in-greek-negotiations/

    Ennemis acharnés qui n’auraient eu aucun scrupule à pousser des cris de joie en cas de « oui » au referendum, relayés par des media qui sont pour la plupart d’entre eux les fidèles chiens de garde d’un système arrivé en butée, tous ces gens ne sauraient en effet demeurer dans la course et être considérés comme des interlocuteurs sérieux pour envisager de discuter d’un avenir immédiat de la Grèce, leur félonie commune étant à la mesure de leurs agissements proprement criminels à l’encontre du peuple Grec mais aussi de l’Europe.
    Cordialement, Renaud Bouchard

    1. Je serais à la place de M. Tsipras, […]

      Mais vous n’êtes pas à sa place. Si vous étiez à sa place, vous bénéficieriez du même rapport de force, défavorable.

       

      Vous auriez beau invoquer  » l’historique des relations de la Grèce avec l’UE, pointant les errements respectifs imputables à la Grèce comme à l’Europe -, puis, mettant en exergue les responsabilités des fossoyeurs [du] pays, excipant de la souveraineté de la Grèce, [vous ne pourriez, faute de suffisamment de pouvoir, lancer] des mandats d’arrêt internationaux du chef de crime économique à l’encontre de toute cette clique de gangsters financiers dont certains sont inconnus du grand public et avec lesquels il serait désormais exclu de traiter : C. Lagarde, W. Schäuble, J. Dijsselbloem, J-C. Juncker, M. Draghi, D. Costello, K. Masuch, R.Goyal, R. Rueffer…Le coup de tonnerre [ferait un flop]  »

       

      1. A Jérôme, Bonjour Monsieur et merci pour votre commentaire. Certes, je ne suis pas à la place de M. Tsipras mais je ne suis pas sûr pour autant que la mesure que je décris constituerait un « flop ».Ce que l’on appelle improprement mandat d’arrêt international est en réalité une notice rouge, émise par Interpol, précisément dans le cas concernant les activités des individus précités qui, quoiqu’ils en pensent, seraient définitivement disqualifiés si une souveraineté étatique (c’est le cas de la Grèce, état européen) s’avisait de les mettre hors-jeu. Que trois anciens de Goldman-Sachs se soient retrouvés respectivement  à la tête du gouvernement grec (Lucas Papadémos) , du gouvernement italien ( Marco Monti) et de la Banque Centrale Européenne (Mario Draghi) ne les met pas pour autant à l’abri de la décision d’un juge courageux. Les agissements de J-C. Juncker, eux aussi identifiés, seront un jour jugés.Personnellement, je n’aurai aucun état d’âme pour éliminer ces « prêtres d’une religion féroce » dont le présent Blog dissèque les agissements.

        Cordialement,

        Renaud Bouchard

  4. Je crois reconnaître votre tropisme en défaveur de l’ Etat, selon lequel il ne serait pas à la hauteur des enjeux: une si petite organisation politico-sociale contre le gigantisme de la finance et sa force irrésistible. Et vous ajoutez « voyez la paralysie de la BOE ou de la FED ». Bels exemples!

    En admettant que l’Etat ne soit pas mieux qu’actuellement, c’est une évidence. La doxa libérale hait l’Etat, le méprise et fait tout ce qui est en son pouvoir pour l’affaiblir. Et bien souvent, le hasard du scrutin met à la tête d’un Etat un « libéral » dont le programme implicite et sur le long terme est de montrer sa perversité. Reagan en est un exemple caricatural.
    Tirer de ce cas une généralisation est une faute…

    On peut aussi voir l’ Etat comme une structure vivante dont le périmètre d’action et l’autorité sont  variables, dépendants d’une Société consciente des combats à mener contre une finance folle. Et d’abord l’exclure par le règlementation…

    De toutes les structures héritées des temps passés, l’Etat est la seule structure régulatrice naturelle grâce à sa durée, plus de 1000 ans en France. L’Etat a « justifié » des crimes et des fautes mais il a aussi réuni la volonté nationale contre l’ennemi quand notre existence collective était en jeu.
    Jamais, il n’a empêché ou interdit au bien de prospérer.
    Enfin l’Etat est le cadre naturel de l’exercice de la démocratie, formelle sans doute, élective sûrement, mais un outil simple et efficace pour faire naître une volonté représentative.
    C’est dire sa souplesse et son adaptabilité.
    Bien peu d’organisations, ou plutôt d’inorganisations libérales,
    peuvent en dire autant.

    Dévaluer l’Etat, alors qu’à vue d’homme rien d’autre ne semble devoir le remplacer, est une mauvaise action. C’est rendre l’homme nu et sans défense, réduit à sa fonction de consommateur « rationnel » adepte du calcul coût/bénéfice, sans oublier les mirages permis par Internet, ce miroir aux alouettes.
    Paul, dans son  « Misère de la pensée économique » en parle beaucoup mieux et condamne sans appel cette pseudo-fonction rationnelle, base d’une pseudo-science.

    La notion d’Etat est certes relaté à un territoire et à une nation, avec toutes les dérives possibles, mais c’est une distorsion de l’ esprit d’y voir un retour sur soi gage d’isolation ou de fermeture.  Rien n’y oblige. On peut même penser le contraire.
    La Confédération Helvétique, bien que malmenée par l’Europe ou les USA, est un exemple éclatant de participation ouverte sur le monde, sans exclusive.

    Votre prévention contre l’Etat, si je ne me trompe pas, est un leg du passé. L’avenir peut être autre, avec l’Etat.

  5. A l’époque de la guerre d’Algérie notre prof d’histoire nous parlait du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes mais aussi des difficultés économiques insurmontables qu’aurait à affronter l’Algérie si elle devenait indépendante…

    Le conflit entre la Grèce et ses créanciers européens n’étant pas un conflit armé mais monétaire et financier la comparaison peut sembler injustifiée. La transformation de la Grèce en quelque chose qu’on pourrait qualifier (faute de mieux) de « colonie interne à l’UE » est-elle préférable ? En sortant de l’euro la Grèce serait-elle ou pas dans un rapport de force plus favorable ?

    1. Il me semble que la dette de l’Algérie est à 0, ou peu s’en faut….(2,4 % du PIB en 2012) soit dit juste en passant….

  6. Puisque nous en sommes à une période non pas de retournement de veste mais plutôt à une période charnière, ne serait-il pas utile de réviser la notion de « souverainisme » et de se poser la question : que peut signifier ce mot aujourd’hui. Et pour ce faire je vous renvoie aux idées de Lordon(sur son blog) et à PS du Jonchay, sur ce même blog.

    A une époque où le basculement de la société dans un mode de désagrégation accélérée, prévisible, prévue même et analysée par un tas de gens sérieux / rapport Meadows/ Modèle HANDY/Jorion(le capitalisme à l’agonie), le tout étant lié tout autant au dérèglement financier qu’au dérèglement de l’écosystème planétaire, ne conviendrait-il pas de se poser des questions dignes de sens : quels droits le vulgum pecus  peut-il réclamer, que dis-je exiger ?

    Et selon quelles méthodes ?

    A mon sens, la démocratie représentative ayant montré ses limites face à la financiarisation, quelle peut-être la porte de sortie ? Si l’Humanité veut s’en sortir il faut qu’elle prenne sont sort en main…même s’il a de la casse !

  7. Bonjour!

    En France, la Vième République part de la souveraineté nationale, et non du peuple, et fait une prompte et subtile passation:

    « La souveraineté nationale appartient au peuple qui l’exerce par ses représentants… »,   suivi de « ..et par la voie du référendum. » (élément démocratique)

    Hélas, (ou heureusement?)  Robespierre n’a pas vécu assez longtemps pour nous faire connaître les bienfaits de la (pleine et véritable) souveraineté du peuple.

    Avec considération!

     

    1. SAUF QUE:

      La V° République est morte au profit d’une Monarchie Élective par la décision d’élire un Monarque abusivement appelé « Président de la République » au suffrage universel sans avoir au préalable défini les pouvoirs respectifs et équilibrés du Chef de L’État et du Parlement, laissant au Palais de l’Élysée des pouvoirs démesurés, dominateurs.

      Le Parlement actuel est une « Chambre d’Enregistrement », soit par « Panurgisme » de sa majorité soumise, soit par la « démocratie révolver sur la tempe, calibre 49/3 ».

  8. Après l’Alexis Tsipras post-referendum, Pablo Iglesias (« nous pensons que l’euro est incontournable ») et Pierre Laurent (« négocier démocratiquement son insertion dans cette Europe de solidarité »), François Leclerc ! On est dans de beaux draps ! 😎

  9. QUE VEUT LE COUPLE INFERNAL MERKEL/SCHRAUBE ?

    Plus je lis, plus je regarde, plus j’apprends, moins je comprends, il me faudrait reprendre ma vie à l’envers, trop tard !

    J’en suis venu à la conclusion que, s’ils ne sont pas de Grands Malades évoluant dans un délire toléré, il y a là dessous une stratégie, que j’exprime, avec brutalité peut être : La Guerre Économique a succédé à la Guerre de sang en 1945, et le projet du « couple infernal » est de reconstituer un IV° Reich Économique dominant les pays d’Europe.

    Pour cela, il leur faut écrabouiller tout espoir d’une Europe Alternative, en soumettant les petits pays vassaux, en éliminant les velléités de rébellion, donc: la Grèce, en utilisant l’ arme de  Destruction Massive : les traités élaborés par les Financiers Prédateurs, « Maîtres du Monde ».

    Leur modèle est la constitution d’un armée de nouveaux esclaves pour mettre en œuvre leur nouvelle Barbarie d’oligocrates.

    L’ennui, pour nous, membres de l’humaine multitude, c’est que cela nous entraîne vers vers le Chaos, la Destruction Écologique, l’Extinction de l’Espèce Humaine.

    Mais ceci ne répond pas à une question : qui détient le vrai pouvoir, sinon ceux qui détiennent les capitaux et qui favorisent tel ou tel projet selon le profit qu’ils en attendent, prêts à aider tel ou tel cheval politicien s’il s’avère mieux adapté à leurs buts.

    La Finance Prédatrice a supplanté les Politiques, elle se sert d’eux et orchestre cette danse macabre.

    PARTICIPERONS-NOUS À CE SUICIDE ANNONCÉ ?

  10. Ce texte est abscons car il manque singulièrement  de structure et  d’arguments mais juxtapose des opinions et des jugements de valeurs trop nombreux à propos de sujets certes liés mais qui mériteraient chacun des développements (Les marchés financiers sont ils maitrisable, si oui par quelle entité.Comment transformer l’Europe et dans qelle direction? Le cas spécifique d’une sortie de la Grèce.)   . Quant à la conclusion qu’elle est elle? Que proposez vous concrètement?  Ce n’est pas clair ;au delà d’une pétition de principe ( constituer un ensemble capable d’affronter la finance mondialisée…)

    Par ailleurs  pourquoi   ne pas citer ceux que vous critiquez (j’en suis à supposer qu’il s’agit de Lordon et de Sapir entre autres) ce serait plus clair et cela ferait avancer le débat en vous forçant à répondre sur des propositions qui elles sont véritablement argumentées que l’on soit d’accord ou pas avec eux.

    En passant vous ne pouvez taxer Lordon de souverainiste.

     

     

    1. Je ne l’ai pas fait. Sous le coup de « l’infamie » dont la Grèce a été la victime, Frédéric Lordon prône sur son blog « un internationalisme bien compris », car « un autre euro n’est pas possible », expliquant que « on peut sortir de l’euro de bien des manières, et par bien des côtés, qui ne se valent pas du tout ». Définitif, le propos n’en laisse pas moins sur sa faim, sauf à opposer « une monnaie commune » à une monnaie unique…

      1. sauf à opposer une monnaie commune  à une monnaie unique.

        Exactement. La manip n’est pas si difficile à mener à bien. Ce serait une façon de prendre acte que dès lors que la solidarité est un vain mot dans ce contexte, il vaut infiniment mieux laisser faire les particularismes locaux pour se tirer d’affaire comme ils pourront, en dévaluant si nécessaire.

      2. François, pour ma part c’est comme cela que je l’ai lu et cela parait être la voie du milieu.

        Sortir mais pas avec n’importe qui, rester mais pas avec n’importe quoi!

        Rester tout en voulant changer le cadre, semble être une illusion.

        Sortir en cassant tout ne le changera probablement pas non plus.

        La voie du milieu est parfois la meilleure stratégie. 🙂

    2. Quelles propositions argumentées ? Dans son dernier texte par exemple, ‘La gauche et l’euro : liquider, reconstruire’, Lordon liquide certes mais que reconstruit-il ?

      La monnaie commune ? Mais on sort, juste avant l’euro ! Et on en revient sans cesse sur la même ritournelle qui ferait de cette monnaie la panacée de la sortie de l’euro quand déjà en 1992 elle avait signé son échec ! 23 ans plus tard, ce serait un triomphe, avec une finance mondialisée ? Sûr !

       

  11. D’accord avec vous François Leclerc, et je suppose avec votre hôte Paul Jorion, dont j’apprécie, sans doute comme vous, la trajectoire de pensée et d’action. Rien ne me semble plus urgent que d’affronter en toute transparence ce que comme vous je qualifie de « souverainisme » et qui trace comme seule perspective pour échapper à la domination sans partage du capitalisme financier à travers les institutions de la zone euro telle qu’elle est, un retour aux monnaies nationales et à un contrôle bancaire du même acabit.

    Mais il ne suffit pas à mon sens de le faire en filigrane et laisser les thèses de Frédéric Lordon ou Jacques Sapir, pour ne nommer qu’eux, servir de caution scientifique aux tentatives politiques françaises des Dupont-Aignan ou Marine Le Pen. Vous ajoutez ici à l’argument que la dévaluation compétitive ne serait pas la panacée que l’on laisse accroire dans une économie tournée vers l’importation comme la Grèce, celui de la taille insuffisante des économies nationales européennes prises isolément. Pourquoi diable ne serait-il pas possible, au-delà de ces arguments restés qualitatifs, de prendre une à une les thèses développées par les souverainistes et les démonter de manière argumentée dans un document synthétique faisant date, et sur lequel les billets de circonstance pourraient s’appuyer ? Vous me semblez parfaitement outillé pour le tenter à la lumière de l’actualité grecque et, n’étant pas moi-même de taille à le faire, je vous y encourage vivement, car il n’est pas sain que le débat se limite à des échanges de billets conjoncturels n’affrontant jamais le corps de doctrine du « souverainisme ».

    Merci en tout cas de toutes vos contributions et de votre infaillible suivi de la bataille perdue d’Alexis Tsipras pour une Europe délivrée de la tenaille de l’Eurogroupe. La bataille est peut-être perdue mais le combat continue en effet.

  12. Sortir de l’Euro ou ne pas sortir me paraît un faux problème, Nous sommes en train de nous faire écrabouiller par le « tandem infernal » Schräube/Merkel, dans ce débat en impasse mortifère.

    C’est la définition de l’Europe qu’il nous faut concevoir et proposer, l’Europe de la Multitude Solidaire contre L’Europe des Néo-Barbares Oligocrates Prédateurs, la Démocratie contre l’Austérité Autoritaire.

     

    1. « Qu’il nous faut concevoir…..et imposer » Je dirai plutôt. Parce que toute proposition sera vidée de sens en passant dans la moulinette légiférante en place.

      Et pour imposer, faut que le rapport de force évolue énormément….

  13. Désolé. J’ai rédigé mon précédent commentaire avant d’avoir pris connaissance de ceux qui l’avaient précédé, et dont certains ont aussi nommément désigné Lordon ou Sapir comme les auteurs dont les thèses  dites « souverainistes » seraient implicitement contestées dans le billet que nous commentons. L’emploi du terme à propos du premier semble provoquer des réactions horrifiées, ce qui me porte aux précisions suivantes.

    Laissez-moi donc simplement ajouter que « souverainisme » signifie ici (ou du moins dans l’emploi péjoratif que j’en fais) mésusage de la notion de souveraineté et non une dénégation de sa pertinence. De même qu’internationalisme opposé à nationalisme ne signifie pas (ou ne devrait pas signifier) dénégation de la pertinence de la catégorie de nationalité. Il est aberrant et nocif de faire de LA souveraineté une sorte de principe absolu, alors que toute souveraineté est logiquement et historiquement nécessairement limitée, soit par d’autres souverainetés concurrentes, soit par celle de sur-ensembles ou entités supérieures que la première reconnaît comme telles, soit au nom de principes dits universels ou fondamentaux, version laïcisée et politique des « dix commandements » transformés en droit international. LA souveraineté d’une organisation politique ou territoriale quelconque est donc limitée par les institutions démocratiques dont elle relève. Le « souverainisme » consiste à nier cette limitation et à conférer  à l’ensemble politique nommé Nation la totalité des attributs de la souveraineté, taxant tout abandon partiel de souveraineté à une entité enveloppante d’illégitime. En l’occurrence pour la zone euro il s’agit de la souveraineté de battre monnaie et de contrôler le crédit. Pour juger si un abandon de souveraineté d’une nation à un ensemble politique dont il fait partie est légitime ou non, il convient d’apprécier la légitimité de la délégation de ce pouvoir. En l’occurrence pour la zone euro, il n’est ni plus ni moins légitime que le pouvoir de la nation ayant entériné cette appartenance. C’est pourquoi, je trouve agaçants et souvent ridicules les sempiternelles dénégations de toute légitimité démocratique aux institutions et autres traités européens, sauf par qui nierait le droit de signer de tels traités aux chefs d’état ou parlements nationaux. En ce qui me concerne l’Europe telle qu’elle est en ses institutions n’est ni plus ni moins légitime que les états qui la composent, et bien entendu je ne me prive pas de critiquer l’état français et de trouver nombre de ses lois et dispositions attentatoires à ma conception des libertés démocratiques. Mais la légitimité (ou plutôt ici la légalité car il convient de distinguer comme chacun sait) c’est autre chose.

     

  14. Les souverainistes se croient toujours dans les années 60, de Gaulle le grand-homme, qui n’avait pas les mains si propres, les Bamileke s’en souviennent.

    Leur thèse centrale est celle du protectionnisme « intelligent », mais cette thèse est très fragile compte tenu de la structure de coûts des services et produits de plus en plus complexe dans lesquels de nombreux pays interviennent, sauf peut être dans le secteur agricole.

    Un Grexit par ailleurs risque de fragiliser toute l’UE et l’économie mondiale, ce qui ne sera pas une aide pour l’économie grecque.

    Les souverainistes s’imaginent mal les liens systémiques, y compris écologiques, et croient pouvoir faire leur petite popote dans leur coin.

     

     

     

    1. Pas d’accord du tout avec ce raisonnement

      Si on raisonne en terme de liens systémiques, de structures complexes, etc, on peut aussi considérer que la suppression des frontières détruit toute les complexité locales permettant de par leur originalité, de produire les idées nouvelles qui peuvent changer le monde. Seul survivent les cultures à tendance expansionniste

      La révolution française n’aurait surement pas pu se produire dans la Prusse de Merkel et Schauble.

      Y a t il encore des penseurs en France depuis les années 80 et la colonisation par la culture anglo-saxonne de notre pays ?

      1. « La révolution française n’aurait surement pas pu se produire dans la Prusse de Merkel et Schauble. » : oO

        Vous lisez ce que vous écrivez, ou pas ?

        Quant à la révolution de mars 1848, sûr, connaît pas …

    2. Rien n’empêche actuellement de mener des politiques locales, de nombreuses initiatives sont en cours en Espagne où ils n’attendent pas un retour à une assez illusoire souveraineté protectionniste pour mener des projets locaux.

      http://www.courrierinternational.com/article/2012/10/05/des-cooperatives-pour-affronter-la-crise

      « Vos affirmations sont encore plus gratuites que celles que vous combattez. »

      Ah bon… A part affirmer lapidairement, quelle est votre argumentation ? Manifestement, vous n’en avez aucune.

       

      1. le local d’hier n’est pas celui d’aujourd’hui. Avec les océans qui inondent, les températures qui brûlent et les bébêtes qui montent, celui d’aujourd’hui n’est pas celui de demain matin. Tel que vous l’énoncez ce agir local sans le penser global ressemble bigrement à une aubaine ponctuelle et opportuniste ou bien un sauve qui peut au seuil du survivalisme.

        Nous avons reçu quelques commandements à payer nos conneries nous laissant escompter des délais. Nous les ouvrons et classons dans l’ordre des choses sérieuses juridiques, géographiques, historiques, culturelles, concevables et raisonnées, acceptables. Procès et tribunaux régionaux, nationaux continentaux soutiendront nos efforts pensons nous …. localement … tout en abandonnant ceux qui déjà sont condamnés juridiquement, géographiquement, historiquement.

        Nous avons reçu aussi des avertissements des océans températures et bébêtes. Planétaires. Sauvages. Sans délais ni procès. Secs.

        Il est beaucoup question de rapport de forces dans ce blog, entre « on », entre membres de l’espèce humaine. Notre préférence.

        Celui entre nous et la nature, pas celle du spectacle, des zosiaux qui chantent et des arbres qui bruissent mais celle de l’action, celle avec laquelle nous devons lutter pour survivre par sa menace de nous éliminer. Ce rapport de force entre nous est la nature est étouffé ou presque parce qu’il n’est pas classé dans l’ordre des choses sérieuses juridiques, géographiques, historiques culturelles concevables raisonnées, acceptables, d’une part, et parce que nous sublimons la nature comme une relique intouchable d’autre part.

        Ce rapport de force planétaire est conspué ridiculisé refusé, inacceptable. Il est dans l’ordre de l’imaginable.

        A laisser ou à prendre :

        Laisser = inimaginable, disparaître sans lutter, prématurément.

        Prendre = imaginable, vivre et in fine …. mourir.

        Aquoibonisme démographique de sociétés conservatrices vieillissantes ? Un peu d’audace ne nuirait pas, dont celle de se reconnaître soi-même conservateur. Nous ne descendons ni de sage ni du singe. Nous sommes des singes.

      2. @ pil

        Local et global. Pour moi le problème du fédéralisme.

        Si je me réfère aux mathématiques, ma formation initiale, c’est un problème difficile qui y est abordé de deux façons. La première est celle des fonctions analytiques qui sont vues soit localement sous forme de jet de Taylor, soit globalement

  15. Merci au blog de Paul Jorion d’ouvrir ce billet aux commentaires.

    Il ressort aujourd’hui clairement, du tour que prend la discussion (sur ce blog, mais aussi ailleurs, y compris dans la presse mainstream), que le week-end des 11 et 12 juillet dernier a été un moment charnière dans l »histoire de l’Europe. Pour autant, il n’y a pas d’unanimité sur la manière d’interpréter les événements.

    1. Certains y voient l’affirmation d’une ambition impériale de l’Allemagne.  La thèse fait florès et peut compter sur un fond de germanophobie latent. On ne compte plus les commentaires criant à l’instauration d’un IVe Reich, à la politique de la canonnière, à la restauration d’une doctrine brejnévienne de souveraineté limitée.

    C’est sans doute une lecture possible, mais elle ne me convainc pas. Deux facteurs doivent être pris en considération à ce propos : le premier est que le résultat du sommet des 11 et 12 juillet n’a pas été dicté par l’Allemagne, mais par une coalition de pays qui partagent ses vues. Même la France et l’Italie, censés être en opposition avec l’Allemagne, ont finalement admis l’accord. Le second factuer qui incite à relativiser cette analyse est que la Grèce s’est vu offrir un choix. En effet, elle pouvait choisir entre la sortie (temporaire-définitive) de la zone euro et le maintien dans cette dernière : tout cela est quand même peu compatible avec les explications en termes de souveraineté limitée, de néo-colonialisme. Il y a sujétion de la Grèce, c’est certain, mais c’est une sujétion consentie, non point imposée. Cette sujétion ne pourrait être considérée comme imposée que si la sortie (temporaire-définitive) de la zone euro n’était qu’une option de façade, impraticable. Assez curieusement, pourtant, les partisans de l’analyse impériale sont ceux-là même qui préconisent cette sortie. On ne se l’explique pas, sauf à admettre qu’à leurs yeux, la seule sortie qui vaille soit une sortie conflictuelle. Cela ne semble cependant pas être le cas, puisque ces partisans de l’analyse impériale sont les premiers à appeler à une déconstruction ordonnée de l’euro…

    2. Une autre lecture des événements est possible. Elle consiste à considérer que le sommet des 11 et 12 juillet dernier a en réalité servi à ce que la majorité des Etats européens adressent une fin de non-recevoir aux demandes, formulées plus ou moins explicitement par certains Etats membres, en vue d’une intégration fédérale européenne.

    Le gouvernement grec, depuis son entrée en fonction, a répété ce que tout le monde sait : la dette grecque n’est pas tenable et ne sera pas remboursée. Ils ont dès lors fait campagne en vue de l’obtention d’une remises de dettes.

    Cette demande a cette fois été formulée de manière suffisamment pressante et claire, elle est devenue un enjeu suffisamment précis, pour qu’il ne soit plus possible de l’esquiver.

    Les Grecs ont donc reçu une réponse claire. Là où ils espéraient pouvoir obtenir une remise de dettes en conservant le bénéfice de l’appartenance à la zone euro, il leur a été signifié qu’il fallait choisir : soit la remise de dettes hors de la zone euro, soit l’appartenance à la zone euro sans remise de dettes.

    C’est un choix politique, bien sûr, même si Schäuble le justifie par rapport au texte des traités (ben oui, un texte de traité, cela peut être changé si la volonté politique est là pour le faire…)

    Ce choix peut s’expliquer de différentes manières, mais je crois personnellement que la lecture de Lordon est celle qui est le mieux susceptible d’expliquer la situation : ce choix traduit un consensus dans certaines populations sur les modalités du vivre ensemble.  C’est, pour le dire autrement, l’expression de la souveraineté populaire de certains Etats européens.

    Or, le saut fédéraliste n’est par hypothèse possible que de l’accord des populations des pays concernés.

    Les consensus nationaux peuvent changer, Lordon l’indique lui-même en incise dans son analyse, mais à des horizons de temps qui ne sont pas compatibles avec l’urgence de la situation… Et j’ajouterais que ces consensus peuvent changer aussi dans un sens qui n’est pas celui souhaité : demain, tous les Français pourraient fort bien partager les obsessions monétaires allemandes…

    Si l’on retient cette analyse, le sommet des 11-12 juillet dernier marque non pas la naissance du VIe Reich, mais la pierre d’achoppement de l’intégration européenne.

    3. Enfin, une dernière lecture voit dans les événements du week-end des 11-12 juillet l’expression de la dominance des conceptions néo-libérales. C’est la conception traditionnelle des oppositions de classe, grille de lecture des militants de gauche divers. Le plan d’action est alors tout tracé : il faut changer l’Europe, s’allier avec la gauche allemande, etc…

    *

    **

    Que conclure ?

    Fr. Leclerc pose la question d’une alternative européenne.

    Ce faisant, il s’inscrit, je crois, dans la ligne de l’analyse développée sous le point 3.

    Le pari est osé et, à vrai dire, risqué.

    Car si l’analyse sub 1 ou celle sub 2 ont le moindre fond de pertinence, toute tentative de changer l’Europe est vouée à l’échec.

    Et on ne perdra pas de vue que les analyses sub 1, 2 et 3 ne s’excluent pas mutuellement.

    Auquel cas, il ne reste plus qu’à se replier dans les cadres susceptibles de dégager des consensus populaires communs sur les modalités du vivre ensemble : soit les limites étatiques traditionnelles, soit des zones d’intégrations suprationales plus restreintes.

    1. L’Allemagne n’est pas impérialiste au sens où vous l’entendez : elle bénéficie de conditions sur mesure pour elle, exorbitantes mais acceptées par les autres pays lors des différentes étapes de la création de l’UE pour obtenir son accord à son intégration.
      Elle entend en profiter au maximum sans rien partager en raison de ces conditions, c’est son droit. L’électeur allemand ne se soucie pas de ce qui se passe ailleurs tant qu’on ne lui enlève rien.
      Pour que l’Euro fonctionne il suffit que tout le monde respecte les conditions acceptées au départ, Merkel ne demande rien de plus, et surtout pas de devoir gérer d’autres pays. Qui donc doivent l’être comme l’Allemagne mais ce n’est pas son problème à elle. Si on lui demande plusse que prévu, le contrat sera brisé et elle partira, c’est tout.

      Le problème n’est pas l’Allemagne, ni d’ailleurs la Grèce, mais les modalités de base de l’UE et de l’Euro.

  16. A monsieur LECLERC

     

    Sur la souveraineté du peuple – Article 7 de la constitution de 1793 : le peuple souverain est l’universalité des citoyens français.

    Il y a  deux aspects de la souveraineté :

    – la nationale ( qui est pour la démocratie représentative)

    – la populaire (qui est pour la démocratie directe)

    Toutefois la souveraineté peut être parfaitement bafouée l’exemple le plus flagrant maintes fois exprimées sur ce blog est celui du rejet en 2005 du traité constitutionnel de l’Union européenne par le peuple français mais voté par le parlement.

    La France n’a plus de souveraineté économique (BCE) elle doit obéir  à la règle d’or ce qui a fait disparaitre des services publics d’Etat et c’est ainsi que les DRASS (directions régionales des affaires sanitaires et sociales) et les DDASS) ont disparu dans la plus grande indifférence remplacées par des Agences régionales d’hospitalisation chargées de réguler et de contrôler tous les acteurs de santé.

    Ce n’est pas aux intellectuels de ce blog que j’apprendrai la paupérisation grandissante des budgets de la recherche (règle d’or aussi oblige) notamment en matière de recherche biomédicale par exemple.

    Où est la souveraineté quand les dettes de la France appartiennent pour 65% à des « non français » ?

    Il y a encore assez de richesses en France assez de compétences, de savoir faire pour qu’une fois de plus la France montre l’exemple . Il faut d’abord résoudre les problèmes dans notre propre pays; Mettre tout à plat.  Ensuite, les autres suivront comme on l’a vu dans l’Histoire.

    La royauté paraissait éternelle. L’Allemagne hitlérienne avait promis 1000 ans de bonheur pour les seuls Allemands… Pourquoi les financiers règneraient sur le monde ad vitaeternam….

    Pour l’instant vous ne convaincrez peu de gens pour la reconstruction d’ une nouvelle Europe.

     

    1. « Ensuite, les autres suivront comme on l’a vu dans l’Histoire. » : pas vraiment, en 1789. Plutôt même l’inverse. La France a même longtemps refusé de suivre les autres quand il fut question de décoloniser : 2 guerres, toutes les deux perdues (et encore, heureusement que PMF était là pour négocier la sortie de l’Indochine et DG pour sortir de l’Algérie …).

      1. Les premiers temps de la Révolution française ont suscité de grands enthousiasmes chez les partisans de la démocratie en Europe. Des constitutions inspirées du modèle français ont d’ailleurs été mises en place . Et n’oubliez pas ceci : l’idée neuve et forte de la révolution française : le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Si ce n’est pas une idée qui a  germé dans le monde entier…. La preuve les peuples des colonies……

        Je vous rappelle également que la Résistance française (la seule unifiée dans toute l’Europe en guerre)  dans son programme du Conseil national de la Résistance intitulé « les jours heureux »  a prévu la mise en place de la Sécurité sociale » qui était effective dès après guerre  et a inspiré d’autres pays européens. Cette sécurité sociale qui nous est enviée par les retraités états-uniens

        Donc ne dites pas que la France dans ce qu’elle montre de meilleur, n’est pas suivie par d’autres..

      2. Non, je ne dis pas que tout est mauvais (frenchbashing) mais je dis juste qu’il faut faire attention à ne pas généraliser, y compris quant au choix des exemples. Lorsque la révolution française éclate, les pays européens y sont plutôt hostiles, sans pour entrer en confrontation ouverte immédiatement. L’accueil du peuple allemand sera à priori favorable aux idéaux révolutionnaires, jusqu’à ce que les armées napoléoniennes ne viennent occuper les territoires. Il est vrai aussi que les colonisés ont pu se servir des idéaux proclamés par la République, idéaux mis de côté pour les écraser. Mais ce serait faire injure à l’intelligence humaine que de croire que ces colonisés n’ont su briser leurs chaines que grâces à ces idées, et avoir un vision nombrilistique de l’universalisme à la française, dont je me méfie.

  17. Partout la démocratie est pipée du fait que les peuples sont « éclairés » par des médias reflétant les seuls points de vue des dominants…

    Donc :

    1 – nous ne sommes nulle part en démocratie. Même les grecs ont du se plier.

    2 – il est peu probable que les médias, qui éclairent le peuple, ne soient plus sous contrôle quasi exclusif des dominants, ne serait ce que dans 1 des 28 pays.  Dans 14 des 28, c’est totalement impossible.

    3 – il n’y a donc aucune chance pour que cette Europe soit un jour démocratique…

    4 – chaque pays doit donc reprendre sa liberté, de sorte à permettre le rétablissement progressif de la démocratie dans chacun d’eux, (rêvons un peu) et qu’ils s’associent ensuite.

    5 – ceci va prendre tellement de temps, que des catastrophes sociales ou écologiques auront lieu bien avant…

     

  18. Merci pour la réouverture des commentaires, bon nombre de sujets actuels titillent nos neurones.

    Paul Jorion et François Leclerc (et bien d’autres), nous ont suffisamment interpellés, depuis le début de cette crise financière 2007-2008, pour arrêter de tourner autour du pot.

    Il n’y a plus de doute sur l’orientation prise et la valeur de nos constitutions, proche du zéro pointé (cela vient de nous être une nouvelle fois rappelée avec ladite « loi du renseignement « ) ne sera d’aucun secours.

    Le manque de contre-pouvoirs qui ont prévalu au début de cette construction européenne explique en partie la déraison actuelle.

    Les équilibres n’étant plus, le basculement s’opère dans le sens contraire du rétablissement de la raison démocratique et, ce n’est plus un scoop, de l’ordre républicain.

    Parler de souveraineté devient has-been, tant nos constitutions sont dans les mains de la corruption et autres lobbys.

    La finance mondiale, en faillite de surcroît, fait la pluie, mais jamais plus le beau temps.

    Pour résumer, nous explosons en plein vol.

    Paul proposait de sortir du cadre, avec un coup de pouce extra-parlementaire si nécessaire… Il n’y a pas d’autres leçons à tirer de cette vieille conclusion qui reste hélas d’actualité.

    Que de temps perdu !

    Et n’oubliez jamais,  » je suis sur écoute « .

  19. De la sémantique que tout cela…

    Qu’avait promis le traité constitutionnel : de l’emploi pour tous dans une Union Européenne. Force est de constater que cet objectif n’est pas rempli et a pour conséquence un manque de développement pour certains groupes humains de cette Union Européenne. Et cela devait se réaliser avec l’Euro comme monnaie unique ; cette monnaie unique n’a pas rempli davantage l’objectif.

    Comment peut-on envisager poursuivre de fonctionner avec un système qui ne remplit pas son rôle?

    Comment bouleverser le système? Chacun (chaque pays) a son niveau dans son état puisque c’est là que réside la loi démocratique (les élections).

    Le bouleversement doit venir de l’Union de partis qui doivent trouver une idée supérieure et qui les dépassent. Jean-Pierre Chevènement a proposé un arc allant de Jean-Luc Mélenchon à Nicolas Dupont-Aignan. A eux d’entrevoir cette idée. Comment voulez-vous réduire les partis au pouvoir alternativement s’il n’y a pas ce dessein et de coalition bien identifiée.

    On peut se demander si ce sont des partis qui doivent le faire ou une génération spontanée qui se lève demain matin. A ce jour, seul des partis politiques peuvent le faire car cela demande des moyens, une stratégie, des relations en interne comme à l’extérieur de la nation.

    Voter : oui c’est toujours utile car c’est exprimer une opinion et l’addition d’opinions exprimées ça fait des changements.

    Souverain : voir la Constitution actuelle.

     

     

     

  20. Monsieur Leclerc,

    Je suis tout à fait déconcertée par votre dernier billet, et je ne sais plus trop quel drôle de filigrane(s) on doit pouvoir entre-apercevoir dans vos récents propos qui manquent très bizarrement et inhabituellement de clarté pour moi… Je vous lis avec attention depuis un moment et à propos de la crise grecque j’étais contente de vous compter parmi mes sources privilégiées d’informations et d’opinions bienvenues car permettant de respirer un peu dans un contexte médiatique assez pauvre (pour ce qui est des media mainstream) et assez « monolithique ». Force est de constater qu’un étonnant tournant vient d’être pris, j’espère me tromper…

    1. J’en suis désolé !

      Il ne suffit pas de jouer en contre, sauf à se condamner à commenter. Dans le grand débat qui s’engage à propos de l’Europe, que veut-on ? A cette question, des éléments de réponse doivent être apportés, permettant de dégager un rapport de force, cette question essentielle. Briser le cadre dans lequel nous sommes enfermés à comme corollaire d’en construire un autre en rupture.

      L’élaboration collective en a commencé, avec comme enjeu de montrer qu’il existe une alternative à l’Europe dont nous assistons au naufrage. En posant ses pierres par domaines d’intervention : quelles sont les bases d’une véritable transition énergétique ?  d’une fiscalité européenne ? d’une redistribution de la richesse et de la garantie d’un revenu ? sur quelles bases démocratiques peut-elle être refondée ? etc..

      De nombreuses réflexions existent dans ces domaines et dans d’autres tout aussi importants, des pratiques sociales novatrices se développent, le moment est venu de s’atteler à leur trouver une cohérence. Parler d’une autre Europe, c’est décrire une autre société. La notre est en mutation accélérée, en restons-nous spectateurs ou en devenons-nous les acteurs ?

      1. « Dans le grand débat qui s’engage à propos de l’Europe, que veut-on ? »

        « sur quelles bases démocratiques peut-elle être refondée ? »

        « Parler d’une autre Europe, c’est décrire une autre société »

        Ben déjà, comme vous posez les questions, vous orientez le débat. Car vous avez écrit Europe avec un E majuscule et en plus vous optez pour sa refondation

        Donc ok, débattons, mais dans ce cas ne soyons pas partisans d’entrée. Donc à remplacer par :

        « Dans le grand débat qui s’engage à propos de l’europe (péninsule européenne), que veut-on ? »

        « sur quelles bases démocratiques peut-elle être éventuellement refondée ? »

        « Parler d’une autre Europe, ou d’une autre France redevenue seule, c’est décrire une autre société »

        Sinon ce n’est pas un débat mais une tribune.

         

         

      2. Je suis né un peu avant la fin de l’autre Europe (né en 1978, la fin après le retournement de Mitterrand) il faudra encore combien de temps? 30 ans et j’aurai passer ma vie à rêver d’une autre Europe… (j’ai envie de dire: »de la merde on n’est pas des chiens », quoique c’est pas sympa pour des chiens de leurs laisser croire à une gamelle pleine tout en leurs donnant des coups de pieds).

        Si on prend les sondages les opposants à l’Europe ont quels âges?, L’Europe c’est la mort (certes lente).

        Et si on part de la France (mais c’est un luxe, la France a plus d’avantage à l’indépendance que la Grèce) il y a tellement à faire de nos frontières (vis-à-vis du Brésil, il y a des Français par défaut qui aimeraient que des pillards ne passent pas les frontières, où dans certaines îles qui doivent ce dire tant mieux si la métropole ne gère pas les migrants échoués, eux non plus).

        Il y a tellement à faire dans nos frontières historiques, en étant un peu malin, bien sur les Français sont arrogants, bien sur ils sont pédants, mais ils sont moins vicieux que d’autres ils ne résument pas tout aux chiffres, ils s’en veulent et puis… et puis… même quand ce sont des salauds, ce sont un peu nos salauds.

        L’Europe c’est la mort, mais n’est-ce pas la meilleur chose possible si on veut la paix?

      3. « des pratiques sociales novatrices » 

        Quoi ? Où ?  comment?

        Les amap? ou autres trucs à bo.bo. branchés ? (sur internet bien sûr) quand les producteurs laitiers ou bovins crèvent la dalle.

        Des collectifs d’ appareils ménagers ? Pas chez moi, et avec moi les 60 occupants de mon lotissement HLM à 5 km du centre, sans transport en commun.

        « des pratiques sociales novatrices »

        sont hors de proportion face aux enjeux immédiats et même urgents.

        « des pratiques sociales novatrices »

        sont simplement dérisoires. Fonder des espoirs sur ce truc cotonneux , c’est imaginer une vie urbaine entourée de tous les services publics dont on veut ignorer le prix, et la rareté partout ailleurs. La vie de la majorité des gens est un combat exténuant contre des « choix » imposés, en fait une absence de liberté pour simplement parer au plus urgent.

         

         

         

      4. Quelle cohérence durable peut bien se construire sur de telles incohérences : http://seenthis.net/messages/392769 ?  Il se peut effectivement que la spoliation soit un terreau fertile, mais pour l’avenir de qui, quel cercle vertueux peut-on voir se mettre en place dans ces conditions ? Et cette questions des aéroports de Grèce n’est qu’un exemple parmi d’autre…

      5. @ Learch :

        Pfuhhh …

        C’est vrai qu’un débat avec vos questions, c’est mieux : plus ‘neutre’, puisque ce sont vos questions, n’est-ce pas ? Europe s’écrit avec une majuscule, comme la France : si cela vous gêne, n’hésitez pas à vous expliciter. Enfin, un débat sans partisans, c’est plus un débat : c’est un salon de danse. C’est quoi votre danse à vous ?

         

      6. @Zebu. Je vous trouvais amical et plutôt sympathique mais je vois que vous préférez attaquer plutôt que débattre. Je vous laisse seul avec vos petits nerfs.

        (avec l’Europe et son e minuscule, je voulais simplement mettre en relief le tour de passe-passe qui a consisté à faire passer une péninsule géographique en une organisation politique… mais je ne suis pas arrivé à me faire comprendre. Excusez de ne pas être à votre hauteur.)

  21. Le communisme trahit le bien commun, le libéralisme trahit la liberté, le nationalisme trahit la nation, l’individualisme trahit l’individu, le souverainisme trahit la souveraineté, etc. Tout cela est vrai. Mais il faut faire avec, ne pas jeter le bébé avec l’eau du bain.

    Sans souveraineté, il n’y a plus de république, plus de démocratie, plus de « liberté, égalité, fraternité », plus de politique française. C’est un choix. Mais pas un bon choix.

    L’idéologie européenne, dans sa grande générosité, nous laisse notre « identité ». La belle affaire !…

     

  22. Je me pose simplement une question après lecture des commentaires précédents et du texte de F Leclerc. Nous avons donc attendu la bataille perdue par Tsipras, qui était chose entendue avant le référendum déjà, et les délires de l’Europe pour oser aborder ce qui me semble être une suite logique : à changement de climat, changement de démocratie, de souveraineté ? Je trouve étrange que les termes idéologiques liés à la catastrophe environnementale soient toujours ceux à partir desquels il s’agirait de penser… Exemples : le premier cri contre l’obsolescence programmée date de 1925, la réaction de la CE de 2014 (si je ne m’abuse)… Régulièrement, nous pleurons les inondations au Bangladesh, inondations qui ont décuplé avec la prohibition du cannabis, prohibition qui affecta profondément la culture de ce pays (le cannabis/chanvre se mange, permet de se soigner, de se vêtir, … et de rire sans le vouloir), sa déprohibition n’est pensée qu’en termes économiques… Le plan Marshall suite à la WWII est toujours perçu comme une aide, aide qui permit d’écouler des stocks de guerre, d’influencer l’agriculture, de lutter contre les syndicats grâce à la pétrolisation de notre société (les mineurs, c’est dangereux, ça peut arrêter de travailler, tandis que les travailleurs du pétrole sont moins nombreux et plus diversifiés)… Est-ce que penser autour et à propos de la souveraineté ne fait pas l’économie d’un débat quant à notre histoire qui est une histoire de dépossession d’abord des personnes, puis des Peuples et Nations ? Une dernière chose, en Belgique, le Roi est le symbole de la souveraineté populaire (qui n’est pourtant pas). Beaucoup le considère comme garant des lois et ensuite de la liberté de chacun-e. Là est peut-être le problème. Une liberté « réelle » et pratiquée dans la reconnaissance mutuelle (ou réciprocité) est la base des lois et de la justice. Le Roi est le symbole d’une « perte » consentie de liberté/pouvoir au nom d’un bien commun plus grand que la somme des « pertes » personnelles. Si la lecture est faite dans le sens Roi, loi, liberté, on ne peut que chérir des institutions et ses instruments et ainsi omettre personnes et Peuples (peuple qui est un moment de la Nation, rien de figé donc… tant qu’on lit dans le bon sens).

    Prenez soin de vous.

    1. Ce qui est drôle dans votre post, c’est votre prétention incommensurable de représenter une majorité, la vôtre bien sûr, et d’en déduire les termes forts démocratiques du débat qui devrait se tenir, selon vous, sur ce blog.

      Une certain idée de la démocratie populaire-souverainsite sans doute ?

      1. surtout une certitude que vous ne savez pas lire. Je n’ai dit nulle part ni même suggéré que le camp « atlantiste » était moins respectable que le camp « des rouges » 🙂

        Juste qu’à un moment, il faut savoir où on veut aller,avec qui et le dire clairement.

        Mais manifestement c’est encore trop insupportable pour vous.

        une certaine idée de la démocratie élitiste sans doute, faut pas trop informer les pauvres, ils pourraient comprendre ^^

  23. ce qui est drole dans tous ces posts, c’est ce qui est tu et qui sous-tend pourtant 90% des posts…

    indice : USA d’un coté, Chine/russie de l’autre. Je ne distribue pas de bons/mauvais points godwin/staline, c’est pas le sujet. Mais on sait de quel coté penchent P.Jorion/J.Alexandre/F.Leclerc pour prendre les tetes de pont, la seule question qui vaille est : de quel coté se trouve la majorité de leurs lecteurs ? Une fois que ce sera établi, soit le blog pourra avancer, soit il fera mieux d’arreter les frais, de faire semblant d’essayer de resoudre la quadrature du cercle hexagonal et de nous eviter ce genre de papiers vaseux sur l’air de « bon d’accord le supplice grec donne envie d’aller voir ailleurs mais comme je deteste cet « ailleurs » et que je peux pas le dire clairement… » ^^.

    C’est ça ou finir comme Serge July à insulter ses lecteurs en attendant d’avoir cotisé assez de points-retraite 🙂

     

     

  24. l allemagne   demeure un sattelite us dans l europe  regardons l histoire du xx siecle et sachons en tirer les lecons

  25. L’exemple de la Suisse ou de la Grande-Bretagne montre que monnaie locale et Euro peuvent coexister tout en sauvegardant une bonne part de liberté et d’initiative et sans les sacrifices imposée par Bruxelles.

    L’Euro est devenu une machine à détruire l’emploi en général et détruire les Services Publics pour satisfaire un minotaure avide de subventions publiques.

    Répondre aux dysfonctionnements du machin européen par plus de machin européen  ( « une union sans cesse plus étroite ») est une faute contre l’esprit.

    L’Europe et l’ Euro n’ont tenu aucune de leurs promesses.
    C’est une constatation simple et irréfutable.
    Les peuples ont été trompés. Aucune idée ne vaut les sacrifices imposés actuellement. Ne pas en tenir compte est simplement inhumain. Et rien dans l’avenir n’annonce une amélioration quelconque.
    Au plan de la politique extérieure, le soutien aveugle à une organisation ouvertement pro-hitlérienne en Ukraine montre que l’Europe n’est pas la paix. Elle se comporte comme une puissance sans boussole, gouvernée par des réflexes issus d’une guerre froide qu’elle semble ne pas savoir ni oublier, ni pardonner. En Novorussie des milliers de pauvres gens sont morts, et meurent encore, avec le soutien de l’Europe. C’est un crime contre l’Humanité dont elle est responsable par son ingérence revancharde et son aveuglement idéologique.

    Nous ne devons pas donner la main à une entreprise ayant aussi peu de succès tangibles à son actif.

  26. La nouvelle Europe, c’est heureusement la fusion pleine et entière des USA et de l’UE ! Ca va prendre encore du temps, mais on est bien partis !  Puis de bloc en bloc tout sera unifié. Partout, sur tout le globe. Alors à quoi tout ça va ressembler, un United States of World, une ONU améliorée ? C’est pas facile à dire, mais un foutu de gigantesque marché à peu près sécurisé et hamonisé… Bref, c’est l’avenir, le reste c’est pour les peigne-cul nostalgiques de leur Peuple et de leur Nation, à savoir juste une nouvelle forme du provincial au mieux, ou du bouseux au pire. Les types pensent s’en tirer avec leur monnaie locale et en dévaluant à tour de rôle ? Ces mecs sont de grands malades. Pourquoi pas une bonne guerre aussi pour remettre les compteurs à zéro, comme au bon vieux temps des Grands Nationalismes de pépé ? N’importe quoi.

    Le souverainisme est à la grande masse ce que survivalisme est à l’individu.

    Bon en fait, vu les délais impartis avant l’effondrement général, c’est pas gagné de réussir le grand chelem des 7 continents pour tout passer en douceur.

      1.  
        @ Michel Lambotte dit : 26 juillet 2015 à 09:47
         
        Allons Michel, vous nous avez habitués à retenir de vous une image bien plus collaborative.  Pourquoi ne pas poursuivre sur le plan des idées ce que vous pratiquez au plan plus matériel, dans vos jardins ?
         
        Puisqu’il faut de tout pour faire un monde, pourquoi, en vous  inspirant de ce que vous faites dans le domaine du travail de la terre, ne le faites vous pas dans celui du travail des idées ?
         
        C’est le travail qui fait progresser et évoluer positivement les humains. Cela permet de tirer des expériences du passé, ce qui guide dans le choix des conduites possibles face aux défis du futur, lesquels sont maintenant devenus ceux du présent.
         
        Je vous souhaite, Michel, ainsi qu’à vous CloClo, un excellent dimanche de réflexion dans la paix.
         

      2. @Jducac

        Puisqu’il faut de tout pour faire un monde, pourquoi, en vous  inspirant de ce que vous faites dans le domaine du travail de la terre, ne le faites vous pas dans celui du travail des idées ?

        Bonjour Jacques

        Et bien c’est ce que je n’arrête pas de faire!!

        Je vais d’ailleurs essayer de présenter ceci à ma manière à l’occasion des portes ouvertes dans le potager collectif le premier week de septembre, je vous y invite.

        En ce qui concerne les propos de Cloclo, il frisent des propos orduriers qui n’ont pas leur place sur ce blog et permettez moi de m’être senti visé.

    1. Les fantasmes d’unité planétaire sont tout au plus de la niaiserie disney-iénne pour ados prépubertaires . Cette unité ne pourra se faire que par la dictature complète et incontestée de l’élément le plus violent de l’ensemble . La nature et l’espèce humaine ont besoin de constituants hétérogènes et en conflits pour établir un équilibre dynamique . Cette recherche d’unité mondiale est le pendant de la recherche d’unité ou d’harmonie au niveau personnel, vendue en packages plus ou moins abordables par tous les gourous-psy de la planète aux âmes troublées par leurs propres contradictions, avec pour seul résultat la dictature d’un seul constituant au détriment de la richesse de l’ensemble .

      1. Je suis d’accord avec vos propos

        Quest-ce qui pourrait unifier la planète entière sinon sa sauvegarde, encore faudrait-il que la majorité en ai conscience. Un truc comme le TTIP serait un retour à Cro-magnon

    2. @Clo clo: la plus grande ligne de pente me semble aussi aller dans le sens du resserrement des liens atlantico-européo-americains ( du nord certainement , du sud aussi peut être si la Chine le permet ).

      La souveraineté des peuples ne s’exerce que si le peuple prend l’initiative de sa Constituante , car il n’y a pas de peuple sans Constitution.

      Le problème du capitalisme est tel qu’une ou des nations dotées de leurs seules propres Constitutions , sont dans un rapport de force perdant .

      Les peuples tentés de lutter contre le capitalisme ,s’il en existe,n’ont pas encore manifesté d’intentions de s’unir dans une même Constitution.

      Peut on assimiler le TAFTA à une sorte de « filigrane »de cette Constitution à venir ? Non ,car le défaut de fabrique serait double : même erreur que le traité de Maastricht qui ambitionnait de fédérer les marchés avant les peuples , et règles du jeu strictement capitaliste maintenu .

      Géopolitiquement , je « sens » davantage quatre blocs :

      -Atlantico européen et australien ,du capitalisme branche historique ,éventuellement Indien

      – Chinois asiatique ,éventuellement Indien,néo-capitalisme plus ou moins étatisé,

      – Le reste qui pour le moment n’a que des atouts parfois forts mais partiels et qui ne sait pas trop encore quel système suivre ou imaginer :Russie , Afrique..

      – États voyous ou terroristes :s’accommodent très bien du capitalisme de la »libre concurrence « .

      Selon moi ,le « système capitaliste » à l’agonie ne trouvera son successeur que dans le cadre du rapport de forces ( et des « peuples ») entre ses quatre « regroupements d’affinité ».

      Ce qui n’empêche pas , au contraire ,d’essayer de renforcer les traits du « filigrane » qui en a bien besoin .

      It’s a long way to Tiperary.

      Mais , crise environnementale aidant , it’s not a long time …

      L’arbitre rationnel des rapports de forces , pour qu’ils se transforment en nouvelle Loi,est bel et bien cette épée de Damoclès là .

      Mais tout ceci n’exclut pas que l’étincelle se produise là où on ne l’attend pas ,sur l’exaspération des pauvres ,ou sur la ruine des demis riches sur un tsunami financier.

  27. Tant que l’on ne prendra pas en compte ce qui se trame en coulisse, c’est à dire l’écroulement de l’écosystème planétaire dont le réchauffement climatique n’est qu’un des aperçus, la mort par apoplexie du capitalisme pour s’être trop gavé, le fait indéniable que la réflexion des individus a été paramétrée de façon à ne pas troubler l’ordre voulu par le 1%, l’analyse du fonctionnement de l’Europe (CDU/CSU/sociaux libéraux de tout poil) et plus particulièrement de l’impasse grecque, la pensée libératrice n’avancera pas.

    Arrêtons les pinaillage sur le souverainisme / internationalisme, même si une redéfinition est nécessaire et les « bien pensants » de la gauche arrêtez de confondre abusivement souverainisme et fascismes divers. La pensée de Lordon sur le sujet est lumineuse, mais il est vrai que des années de blocage idéologique dans une pseudo gauche dont FH est le digne représentant ne se s’efface pas d’un claquement de doigt. Et arrêtez d’opposer souverainisme et internationalisme.

    Mais avant tout documentez-vous sur l’état d’avancement actuel du rapport Meadows, relisez les articles publiés sur ce blog à propos du rapport de la NOAA , allez lire le développement du modèle HANDY.

    Et, là, vous comprendrez peut-être que certains pinaillages n’ont pas de sens en regard de ce qui pend au bout du nez de la civilisation.

    Pourtant si vous lisez Paul, vous devriez lever un sourcil ou dresser une oreille : certes Paul a tendance à dire que c’est cuit, je ne crois pas sauf si la majeure partie de ceux qui se permettent d’avoir un avis politique entendent vraiment ce qui est important. Sinon, et la je suis de l’avis de Paul, c’est cuit !

  28. J’ai parcouru les 51 commentaires (actuels) et l’article. Merci donc pour l’article et pour l’ouverture aux commentaires. Et pour la série d’articles qui ont précédé ceci. L’analyse du débat qui s’ouvre avec les décisions du 11 juillet est utile. Mais la conclusion et l’invitation à rêver une alternative est un peu courte. Mon pronostic est d’abord que les idées simplistes du populisme et du nationalisme prendront le dessus dès que nécessaire, et que des forces politiques s’y rallieront (leçons historiques du XXe). Le succès de Syriza et celui (à confirmer) de Podemos font figure d’exception, et dans des contextes particuliers. Il faut un profond recul social, jusqu’à la misère, et l’absence de solution populiste, pour construire autre chose. Un mouvement populaire et un homme charismatique, et une détermination de l’opinion à entamer une autre aventure (et plus qu’une simple émeute).

    Réunir des idées d’alternative en fonction de divers constats de crise est utile, mais le champ est trop vaste et vague pour être fructueux.

    Jean Monnet a composé vers 1960 un projet sur une page blanche, répondant à un besoin et appuyé par des dirigeants politiques et financiers, comme une opportunité. On voit mal quel homme providentiel peut écrire un autre texte sur la page noircie (ô combien !) de l’UE,et pouvant réunir 27 opinions publiques où le populisme peut devenir majoritaire à tout moment,  sans appuis politiques et des financiers qui n’en sentent pas le besoin. D’autant plus un texte qui serait ‘alternatif’.

    Ce genre de projet ‘généreux’ ou alternatif se construit généralement (par des cercles politiques proches des partis) durant les guerres et est adopté à la fin des guerres, pour calmer des opinions dégoûtées, désabusées. Dans le but de ‘tout changer pour que rien ne change’.

    (Réflexions un peu décousues, et perplexes).

  29. Le souverainisme n’est évidemment pas un but en soi, c’est un outil pour rester son propre souverain, disons son maître. Ce qui n’empêche pas de faires des conneries seul, mais ce n’est pas la question. On peut voir que la souveraineté permet des accords et alliances, donc des contraintes, mais au moins elles sont choisies et décidées, pas imposées de l’extérieur. Russie et Chine discutent beaucoup pour faire front uni face à l’hégémonie américaine, malgré leurs différences et différents. Hégémonie que l’Europe a totalement accepté sans qu’aucun européen n’ait eu l’occasion de donner son accord. Toute l’Europe? Oui, toute, on n’est pas dans Astérix.

    La société qui se dessine est un retour vers le passé, toujours moins de droits sociaux et de classe moyenne, toujours plus d’inégalités et de pauvreté, et je ne vois pas trop ce qui pourrait changer cette direction avant longtemps. L’Euro en est un vecteur puissant mais pas le seul, ni même nécessaire. Les Britanniques ont l’austérité sans l’Euro.

    Ne pas changer le principe de la monnaie unique et garder les institutions telles quelles, pour ne pas casser d’oeufs?
    Juste changer de… point de vue sur l’avenir, ça au moins ça ne fait pas de vagues et permet de peindre de jolies utopies pour le bon peuple?
    Si maintenant même la gauche radicale craque et devient européïste socio-démocrate sans démocratie ni socio on n’est pas sorti d’affaire.

    Je comprends bien la décision de Tsipras de vouloir rester dans l’Euro, d’ailleurs Mélenchon et Podemos sont sur la même ligne : la sortie de l’Euro serait très pénible à court et moyen terme (2 ans). Les conseilleurs pour une sortie, comme Lordon ou Sapir, ne seront pas les payeurs.

    Reste que la Grèce est sur une trajectoire mortelle et il faudra bien qu’elle sorte de l’Euro, que ce soit en claquant la porte ou poussée dehors. La première façon étant nettement plus honorable, et moins pénible quant on est l’acteur plutôt que la victime.

    Pour l’Europe comme pour l’Euro, il devient évident qu’on ne pourra pas les changer de l’intérieur, il sera nécessaire de les casser pour pouvoir reconstruire sur de bonnes bases.
    Plusse de coopération et moins de centralisation, fini la monnaie unique mais une monnaie commune, une fiscalité inter-européenne cohérente, des barrières douanières sélectives pour équilibrer les pressions au niveau national, de bonnes relations avec la Russie et les autres « axes du mal » et moins de soumission à l’Hégémonie, et bien d’autres.
    L’essentiel sera de maintenir ou créer des instances de discussion permettant à chacun de limiter les tensions sans imposer le poids, parfois écrasant, de la majorité.

    François mon ami, ne restez pas bloqué contre le bord du cadre parce qu’il a l’air protecteur, il est trop petit et mal foutu, il faut le casser.

    1. – <i>Le souverainisme n’est évidemment pas un but en soi, c’est un outil pour rester son propre souverain, disons son maître.</i>
      C’est bien là l’erreur ! Comment peut-on encore penser à l’échelle des nations dans un monde globalisé ? Y chercher refuge est illusoire. C’est à une autre souveraineté qu’il faut se dédier, à un affranchissement à une autre échelle.
      – <i>La société qui se dessine est un retour vers le passé, toujours moins de droits sociaux et de classe moyenne, toujours plus d’inégalités et de pauvreté, et je ne vois pas trop ce qui pourrait changer cette direction avant longtemps.</i>
      En premier lieu qu’elle est au bout de son rouleau, ne bénéficiant plus de ses points d’appui et à la recherche de son équilibre.
      –  <i>Les Britanniques ont l’austérité sans l’euro.</i>
      Exact, mais cela tendrait à montrer que c’est l’Europe qui est a refonder et qu’il ne suffit pas de quitter l’euro !
      – <i>Si maintenant même la gauche radicale craque et devient européïste socio-démocrate sans démocratie ni socio on n’est pas sorti d’affaire.</i>
      La social-démocratie est morte et que veut dire être radical ? Aller à la racine des choses et prôner une action décisive. Changer la société ne vous suffit pas, vous faut-il en plus les mots qui claquent au vent ?

      1. « C’est bien là l’erreur ! Comment peut-on encore penser à l’échelle des nations dans un monde globalisé ?  »

        Mais comment peut-on penser autrement qu’à l’échelle des nations ? A fortiori dans un monde globalisé. Pourquoi avoir fait la Société des Nations puis l’Organisation des Nations Unies » ?  Les acteurs sur la scène du monde sont bien les nations. Le nier c’est laisser la place aux entreprises privées, spéculateurs  et autres banques. C’est d’ailleurs bien ce qui se passe depuis quelque temps déjà, et de plus en plus. Il n’y a vraiment pas lieu de s’en féliciter…

        Croire au rôle des nations c’est croire en la politique et en ce qui va avec : le droit, les institutions, la justice… Ne pas y croire c’est s’abandonner au règne de la force et de l’argent.

      2. « C’est bien là l’erreur ! Comment peut-on encore penser à l’échelle des nations dans un monde globalisé ? Y chercher refuge est illusoire. C’est à une autre souveraineté qu’il faut se dédier, à un affranchissement à une autre échelle »

        Oh non pitié ! Pas cette vieille ritournelle stupide sur le monde globalisé duquel il faut se protéger en créant une union ! Pfff marre de l’entendre celle-là. De plus elle est fausse et c’est un non sens, par exemple :

        A cause de l’UE nous ne pouvons plus nous protéger des produits fabriqués par les pauvres chinois ou les pauvres thaïlandais payés une misère, du coup nos entreprises délocalises, du coup on a des produits de piètre qualité qui inondent nos grandes surfaces, que les anciens employés des entreprises délocalisées sont obligés d’acheter, car il n’ont pas les moyens d’acheter autre chose vu qu’ils sont au chômage ! On marche sur la tête ! Si la France était sortie de l’Europe, on pourrait protéger nos entreprises de ces importations… Tandis que là, on nous dit (via les médias qui sont complaisants avec ces idées) que les employeurs français payent trop de charge, qu’il faut les baisser car il ne sont plus compétitifs, donc pour rattraper la différence avec les chinois, on demande aux travailleurs d’avoir le salaire d’un chinois et on demande à l’état d’effacer des charges ! ! Donc d’effacer ce pour quoi certains ce sont battus avant nous et qui fait tout l’attrait de notre pays ! Tout ça pour quoi ? Par peur d’être seul ? Franchement ça relève de la pathologie (la plupart des pays sur cette planète sont seuls et s’en portent très bien) OU de la volonté non affichée de certains groupes d’influences d’imposer ces idées.

        A lire certains commentaires ici même après ce billet, à lire le dernier papier sur le blog de J. Attali, je crois que la plupart des politiciens et des  « intellectuels »de ce pays qui influent sur les décisions politiques, sont totalement déconnectés du réel, ils n’ont absolument aucun pragmatisme, ils ont de belles idées en tête (une fédération européenne avec les allemands et les pays du nord) et ne voient pas les souffrances et la calamité qu’engendre déjà ces idées. Ou ils ne veulent pas les voir car cela flatte leur pensée politique très orientée vers le modèle anglo-saxon.

        Je continuerai à vous lire quand même, cher François, car vos billets sur l’accident dramatique de Fukushima, qui n’en fini pas de continuer, sont toujours excellents !

        PS : se fédérer avec l’Allemagne, ça va pas être du gâteau, déjà il faudra passer par le référendum (modification des traités européens) et là, à moins que l’on nous refasse le coup de Sarkozy en 2008, ça risque de coincer. Ensuite il va falloir dire aux français qu’il devront s’aligner sur l’Allemagne en ce qui concerne le droit du travail (car les allemands ne voudront pas l’inverse), et là ça risque aussi de coincer quand on retournera aux 38h et que l’on autorisera un bien plus grande fléxibilité… voir que l’on capitalisera les retraites… Et enfin l’Allemagne exigera encore plus fermement des réformes pour résorber notre dette… En plus il va y avoir bientôt une nouvelle crise grecque (fin 2015, début 2016 ?) qui va accélérer tout ça et ensuite l’élection présidentielle, bref va y avoir du sport ! 🙂

      3. @ Denis Monod-Broca

        Mais comment peut-on penser autrement qu’à l’échelle des nations ?   Les acteurs sur la scène du monde sont bien les nations. Le nier c’est laisser la place aux entreprises privées, spéculateurs  et autres banques

        Les nations étaient le niveau de décision de l’ère industrielle qui agonise sous nos yeux, il faut faire preuve d’imagination pour établir un autre niveau de décision, C’est l’ojet de ce billet, de succiter l’imagination.

      4. « Les acteurs sur la scène du monde sont bien les nations. Le nier c’est laisser la place aux entreprises privées, spéculateurs  et autres banques »

        C’est vrai qu’au XIX ème siècle, puis XX ème siècle, les nations ont remarquablement empêché la spéculation, le pouvoir des banques et des entreprises…

        Les familles possédant les groupes militaro-industriels n’ont évidemment jamais fait œuvre de lobbying auprès des gouvernements nationaux, la compétition entre nations à travers le colonialisme n’a pas du tout participé à la guerre de 14-18.

        Vous avez  une narration légèrement romancée de l’histoire des nations et de leurs liens avec l’économie qui étaient tout sauf imprégnés de probités ou  sans connivences diverses avec les gouvernements nationaux.

        Par ailleurs, les nations et royaumes étaient liés entre eux par toutes sortes de traités, d’accords commerciaux, de mariages nobiliaires et d’alliances diplomatiques dont vous auriez reprochez d’être des atteintes à la souveraineté.

        Les souverainistes feraient bien d’ouvrir des livres de recherche historique pour éviter de fantasmer un passé merveilleux qui n’a jamais existé que dans des propagandes simplificatrices.

        Lordon est économiste mais assez ignare sur le plan des réalités concrètes de l’histoire.

         

         

         

         

         

         

      5. @ Denis Monod-Broca :

        Ah.

        Le droit, la justice, les institutions, pourquoi la vie sur terre tankonniais, tout ça : c’est la nation ?

        M’en direz tant.

      6. Cher François Leclerc,

        je vous suis sur vos réactions de bon sens. Le cas Lordon me semble maintenant clair. Autant il m’a semblé pénétrant dans ses analyses techniques des produits dérivés et autres subprimes autant il me lasse par son chapelet d’invectives pour quiconque comme nous s’entête à vouloir en résumé sortir de l’UE actuelle par le haut, soit sans concéder qu’il n’y aurait de salut possible qu’en entonnant le chorus de l’anti-européisme comme hymne. La défausse d’une monnaie commune me paraît particulièrement scabreuse puisqu’on en a une, dont les règles de fonctionnement, approuvées hélas par la coalition des chefs d’état que nous avons majoritairement élus, sont aberrantes. Qui nous garantira que la nouvelle monnaie commune adoptera des règles  correspondant à nos désirs ? Et si nous avons un catalogue de nouvelles règles sous la main pour cette monnaie commune (avec quels autres pays ?), que ne les proposons-nous pas en remplacement des actuelles en cherchant les moyens de l’union entre les pays « communs » pour les imposer ou au moins les proposer aux autres ? Bref, que qui est pour le bancor lève la main ! Or sur ce terrain, il ne me semble pas que Lordon propose quoi que ce soit, contrairement à ses anciennes propositions de régulation bancaire. Il se contente de nous fusiller à bout portant, ce n’est pas gentil et encore moins collégial !

    2. Juste changer de… point de vue sur l’avenir, ça au moins ça ne fait pas de vagues et permet de peindre de jolies utopies pour le bon peuple?

      Oh que non, un autre point de vue dérange beaucoup trop sutout le bon peuple.

    3. @ Michel :

      Susciter l’imagination chez certains va demander d’autres niveaux d’efforts que de seulement susciter, vu le peu d’entendement qu’ils laissent exprimer quant à l’imagination !

      1. Ben oui, mais on ne peut pas imaginer à leur place, reste le bon pied au cul par un certain effondrement.

        Pour ma part, je considère que cet effondrement a commencé en 1973 avec la crise pétrolière, d’abord la disparition de sa croissance (on est presque à zéro) ensuite la diminution de la production qui est prévue aux alentours de 2020. C’est comme un jeu de chaise musicale et la Grèce s’est retrouvée sans chaise, les autres vont suivre.

  30. « LA NOUVELLE EUROPE EN FILIGRANE »

    Mais qui ne veut pas une « nouvelle Europe » ou une « autre Europe » ?

    Nous construisons l’Europe mais sans savoir ce que nous construisons, puisque chacun veut autre chose que ce qui se construit. C’est absurde à la fin.

    Au moins cela n’empêche pas chaque État-membre de continuer à exister (penser, parler, agir) tout en participant à une bénéfique (plus ou moins) concertation collective européenne.

    Avec l’euro c’est différent : le cadre devient carcan. Il n’y a pas d' »autre euro » ni de « nouvel euro » possible. Avec l’euro, c’est marche ou crève.

    Je n’en reviens pas que tant d’européens acceptent, soutiennent, justifient une telle tyrannie !…

    Je pensais que la crise grecque ouvrirait les yeux de beaucoup. Il n’en est manifestement rien. Le tyran euro a encore de beaux jours devant lui…

     

    1. Eh oui! vous connaissez Saint Thomas.

      Il faudra que cela nous arrive pour que cela soit cru. Pourtant c’est clair, nous avons combien de chômeurs en France? Mais non ce n’est pas encore assez. La démonstration n’est pas encore assez claire, évidente.

      1. « Notre maison brûle et nous regardons ailleurs » admirable discours de l’auteur du célèbre « les promesses n’engagent que ceux qui y croient »: tout l’esprit de l’époque réside dans ce paradoxe.

    2. @Denis Monod-Broca

      « Avec l’euro, c’est différent, le cadre devient carcan ». Pouvez-vous aller au-delà de simplement l’affirmer. C’est qui l’euro, c’est 19 pays avec une monnaie, une BCE et un MES et des règles aberrantes sur les déficits budgétaires à respecter que personne ne respecte sauf quand cela lui convient. En quoi est-ce un carcan alors que l’UE serait un cadre ? Bon Dieu, quand quitterons-nous le registre des affirmations gratuites ? Qu’est-ce que le cas grec prouve, sinon que un pays contre 18 autres ne fait pas le poids, surtout quand les deux gros sont ligués ? N’est-ce pas cela qu’il faut changer ? Syriza et Podemos l’ont compris. Melenchon aussi mais il n’y arrive pas, car FH, NS et MLP sont majoritaires. Lordon toujours pas.

  31. Que peut-il être opposé à ces différents conceptions qui coexistent au sein d’une Europe qui n’a pas trouvé sa cohérence ? Le moment ne serait-il pas venu de tracer les contours d’une alternative ? De s’appuyer sur les approches construites et brisant les cadres établis, qu’elles abordent la fiscalité, le travail, la santé publique, l’éducation et la formation, l’environnement, la démocratie, etc. ? De prendre en compte les profondes mutations qui sont engagées et d’en tirer les conséquences ? D’intégrer au premier plan la réflexion environnementale ? Beaucoup de réflexions sont accumulées qui ne demandent qu’à servir, à être rassemblées afin de constituer la chair du squelette.

    Bonjour François

    Je suis parfaitement d’accord avec ce paragraphe. Il y en a qui vous reproche ne pas être assez précis avec des objectifs déterminés alors que nous ne sommes encore qu’au stade de nous poser les questions. On reproche aux pères fondateur de l’Europe d’avoir construit l’Europe des marchands, mais qu’auraient pu faire d’autre? Il n’y avait pas d’alternative et la gauche ne voulait rien d’autre que des emplois c’est à dire encore plus de marché, c’est encore le cas aujourd’hui.

    La finitude de la planète nous demande comme vous le suggérer de mettre la question environnementale au premier plan et nous demande un tout autre mode de pensée qui englobera des question telles que la place de la propriété privée, la relocalisation de l’économie, l’autonomie du citoyen etc…

  32. La question de la sortie de l’Euro est-elle réellement première ? La stratégie grecque est-elle la seule voie possible et du coup son échec présent implique-t-il automatiquement une sortie de l’U€ ? Je sais bien que Sapir et Lordon, cités plus haut, en font un préalable fort bien argumenté.

    Eric Toussaint dans un récent entretien paru dans l’Humanité des 17, 18, 19 juillet 2015 disait : « …/… Le choix n’est pas entre le Grexit et le maintient dans la zone Euro assorti d’un nouveau plan d’austérité, en continuant à payer la dette. Il était possible de rester dans la zone Euro en désobéissant aux créanciers …/… »

    C’est la stratégie défendue en son temps par Jacques Généreux, notamment dans cet article sur europaforum.lu

    C’est Boris Vian qui disait, il me semble, qu’il y a une infinité de tonalités de gris entre le noir et le blanc.

  33. Pour discuter, il faut des interlocuteurs, autre que les représentants de rentiers décervelés.

    Doit on attendre que chaque pays ait fait sa révolution, pour commencer après que tout soit carbonisé,

    ou ceux qui l’auront faite ne devraient ils pas commencer seuls ?  (pour l’instant il n’y a que les grecs, et encore on est pas sur!)

     

     

     

      1. Je ne comprends pas cette exclusive.

        « le peuple d’en bas, les sans dents » existe. Il est sans doute une majorité. N’est-il pas une composante majeure dans le processus d’élaboration des idées  ?

        Ils est beaucoup plus légitime que le groupe  « des rentiers décervelés ».

      2. J’ai parfaitement conscience que c’est avec les gens d’en bas qu’on construira le futur, je me fiche des » rentiers décervelés » . Nous sommes dans un système, une technosphère acceptée par la majorité qu’elle soit d’en bas ou d’en haut et c’est ce système auto-organisé qui décide pour nous.

        Qu’on soit riche ou pauvre, il faudra dépasser ce système, et il me semble que c’est ce dépassement encore très mal défini qui fait l’objet de ce billet.

  34. Bonjour,

    Avez vous conscience que le peuple d’en bas, les sans dents sont à des années lumières de tout cela et s’en moquent royalement ?

    Que leur horizon est le paiement de leur heures sup du samedi ?

    Que leur source d’information est Téléréalité ?

    Que quand ils sortent de l’usine (ceux qui on encore un boulot) ne veulent pas « se prendre la tête » avec des trucs auxquels ils s’estiment ne rien comprendre?

     

    Admirons tous ces blogs de la contestation douce mais dans les faits quoi ? D’ailleurs la contestation populaire a déserté les rues au profit de la contestation corporatiste.
    Dire que sur France Culture, je viens d’entendre dans la bouche de Bourlange des propos marxistes.

     

     

  35. @ M.Dario CIPRUT :  « …c’est pourquoi je trouve agaçant et souvent ridicule les simpiternelles dénégations de toute légitimité démocratique aux institutions… »
     
    J’ai passé 50 ans de ma vie en Suisse, pays fédéral, et je puis vous dire que les élus du conseil des états, (Sénat) de même que les parlementaires, ne sont pas des élus cantonaux.
    Les élus cantonaux sont élus dans le cantons, et les élus du conseil des états sont élus séparément, pour aller au fédéral….
    Bref, qui a donné mandat au président de la République d’aller gouverner l’Europe ?
    Et les commissaires ?   Tous auto- proclamés, et sélectionnés inter-pares.
    Un président de la République signe un traité, en vertu duquel il devient un des gouverneurs de l’Europe…..
    Non, non, non, l’Europe n’est pas du tout démocratique.
     
    @ M.Luxy Luxe :   « …si la sortie …de l’euro (de la Grèce) n’était qu’une option de façade, impraticable…. »
     
    Effectivement, elle est impraticable : car les américains on actionné leur marionnette Hollande
    pour empêcher la sortie, car ils y ont trop d’intérêts pour laisser partir la Grèce à vau-l’eau, pour qu’elle reprenne sa liberté. Ils y ont une grande base militaire, et les intérêts stratégiques sont trop importants avec l’instabilité du Moyen-Orient et des Balkans. Avec le nouveau gazoduc de Gazprom qui est programmé, les grecs pourraient avoir l’idée de sortir de l’OTAN…
     
    @ M.F.Leclerc :    « Comment peut-on encore penser à l’échelle des nations dans un monde globalisé ? Y chercher refuge est illusoire. C’est à une autre souveraineté qu’il faut se dédier, à un affranchissement à une autre échelle. »
    Oui François, c’est ce que disent continuellement ceux qui veulent désespérer les peuples,
    Car une révolution européenne est impossible, et encore moins mondiale….
    Mais voilà, la Grèce est déjà ce petit grain de sable qui fait grincer la machine, et si d’autres pays s’y mettent, on arrivera à casser cette machine infernale qu’est U.M.E.
    Ce mot de souverainisme est une invention récente des médias.
    Il n’y a qu’une seule souveraineté en démocratie, c’est celle du peuple formant nation.
    Il n’y a pas de peuple européen !
     
     

    1. Il n’y a pas de peuple tout court, ça ne veut rien dire le peuple, c’est juste une idolâtrie religieuse pour hypnotiser les foules dans la ferveur de la foi des lendemains qui chantent.

      Tous les démagogues se reconnaissent au fait qu’ils prétendent parler au nom du peuple dont ils seraient l’incarnation vivante.

      De Gaulle, Mélenchon, Poutine ou M Le Pen s’expriment tous au nom du peuple, c’est une bonne vieille rhétorique de bateleur de foire. Le pire c’est que ça marche encore, les gens n’apprennent rien des arnaques de l’histoire et des effets de langage.

       

       

       

    2. Non, non, non, l’Europe n’est pas du tout démocratique.

      Il n’y a qu’une seule souveraineté en démocratie, c’est celle du peuple formant nation.
      Il n’y a pas de peuple européen !

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      …Mais il y a une monnaie sans état.

       

  36.  
    La lecture de tous ces commentaires m’inspire des « ressentis » contradictoires. D’un côté, je les apprécie parce qu’ils m’aident à progresser dans l’intelligence des enjeux et des mécanismes qui sont à l’oeuvre dans notre Europe. Mais d’un autre côté, ils m’irritent quelque peu, car je ne peux m’empêcher d’y voir des exercices de discussions un peu désincarnées, où, dans un jeu purement intellectuel, tel argument tenterait de répondre à tel autre argument, le tout me paraissant, sans doute à tort, comme un exercice cérébral qui tournerait sur lui-même. Et plus grave, me semble-t-il, dans le cas présent sur l’Europe, l’effervescence intellectuelle enferme les débatteurs dans une arène annexe, en dehors du centre du débat, du fond du problème. Quand on parle de refonder l’Europe, de quoi parle-t-on en réalité ? Pour les citoyens européens, de quoi s’agite-il dans le concret de leur vie, eux qui sont …  citoyens, travailleurs, consommateurs,  producteurs, parents, enfants, seniors … ? Dans le fourre-tout d’une prospérité apparente se nichent le chômage, la pauvreté, le salariat, le burn-out, l’immigration et tout un cortège de maux sociétaux comme l’individualisme et la violence. Là se situe le vécu des gens.
     
    Prenons le salariat. Lors d’une rencontre avec Paul Jorion au Vicomte à Ixelles, j’ai osé mettre le salariat « sur la table ». La réaction du maître de cérémonie m’a laissé entendre que mon questionnement était rétrograde, car le salariat avait de tout temps existé. Point, « punt » !Est-il réellement rétrograde  de s’interroger sur la nature même du salariat tel qu’organisé dans nos sociétés industrielles qui le fait dépendre du marché du travail, de la planification imposée par de grands groupes multinationaux? La dignité humaine y trouve-t-elle son compte ? La soif de créer qui nous habite tous y trouve-t-elle un terrain réceptif ? Nous sommes sur terre quelques dizaines d’années, est-ce pour en vivre trois ou quatre sous la coupe de la dictature du travail, des dividendes, des plans de restructurations, de délocalisations, de mondialisation ? Pour moi, le salariat est un problème bien plus existentiel que les structures de l’Europe. Quant à l’immigration, quel est « le penseur » qui en intègre la réalité dans son discours ? Comment peut-on parler de l’avenir de l’Europe en faisant abstraction de cette réalité qui s’impose à nous, qu’on le veuille ou non ? Et qui se penche aujourd’hui sur le vécu quotidien de tous ces expatriés qui quittent leur pays parce qu’ils y meurent de faim, victimes qu’ils sont des prédateurs extérieurs qui nous vendent notre propre confort sur le dos des pays exploités, aidés en cela par des prédateurs intérieurs complices et « arrosés » ? 
     
    Oui, « je veux bien » que l’on parle d’Europe, mais intégrons toujours dans notre réflexion, ayons toujours devant les yeux les priorités humaines du sens de l’existence, de toutes les existences qui sont en jeu. En un mot pour faire simple, comme Lordon sait parfois l’être, les gens souffrent plus de leurs conditions de travail et de leur dépendance au marché du travail que de la richesse étalée scandaleusement par des nantis et des mafieux.
     
    Ma conviction est que pour poursuivre ces objectifs humanistes et humanitaires, il faut s’attaquer de front au système qui les nie; ce système c’est le capitalisme dans lequel, tout -y compris, l’homme et son environnement- est sacrifié au bénéfice du profit financier individuel. Et les structures ne sont que le nid dans lequel nichent les prédateurs. Changer les structures ne suffit pas, c’est le système qui nourrit les prédateurs qu’il faut combattre et abattre. Comment ? Les tentatives de « moralisation » du système n’atteignent que la marge et elles montrent tous les jours leur  inaptitude à modifier le rapport des forces. Quant aux projets politiques, ils ne parviendront pas à le tuer : les acteurs s’en nourrissent eux-mêmes; et plus fondamentalement encore, sa résilience est énorme , car  « tout le monde à la cul dedans » ( Paul Jorion, François Leclercq et moi). Le cas de la Grèce est révélateur … et une grande source de déception, mais conforte mon constat : l’Histoire nous apprend que le peuple doit atteindre, malheureusement, un niveau de malheur « suffisant » pour qu’il se révolte. La seule force que la finance redoute, c’est la révolte populaire. Avec toutes les dérives qu’elle peut  engendrer. L’Europe dans tout cela ? Après, s’il-vous-plaît.
     
     
     
     
     

    1. Je ne peux qu’approuver ce point de vue.

      Pour que les choses changent, il faudrait arriver à ce que, mettons, un agent immobilier qui consacre 100% de son intelligence à vendre des taudis comme si c’était Versailles ou un OS qui passe la journée à se torturer pour trouver la suggestion d’amélioration de performance du jour dans son usine toyotisée puissent sortir la tête de leur sac et s’extraire des souffrances qu’ils subissent ou infligent.

      Je doute fort qu’on en prenne le chemin, avec une population active qui se scinde entre chômeurs en état de mort sociale et hyperactifs pressurés toujours plus scientifiquement au point que chaque parcelle d’énergie consacrée à autre chose que d’effectuer la tâche assignée est un risque littéralement mortel (au sens social, donc).

      A mon avis le truc le plus utile à faire ce serait de favoriser la prise de conscience du fait que le modèle du travail au sens d’activité sociale dans lequel la planète entière vit est mortifère.

      J’ai essayé de suivre pas mal d’initiatives de changement du genre Attac, appel des appels ou blogs comme celui-ci, mais une des choses qui a toujours coincé, c’est la question de savoir ce que ces mouvements ont à dire à cet hypothétique agent immobilier véreux ou cet esclave de Toyota. Qu’est-ce qu’ils lui proposent comme alternative ?

      1. Dans le système capitaliste actuel,  il n’y a pas d’alternative, si ce ne sont des améliorations marginales  bien insuffisantes, compte tenu des enjeux.

        Par contre, j’ai proposé (d’autres y ont surement aussi pensé) un système alternatif, qui non seulement permettrait aux agents immobilier, et autres OS de chez Toyota, de donner un sens digne de ce nom à leur vie, mais aussi permettrait de réparer la planète.

        Cela suppose un tel changement de paradigme que nous sommes à des années lumières de pouvoir le mettre en application. Les esprits sont prisonniers (le terme n’est pas excessif) du système actuel.

        Le point central de ce système est que la propriété des Ressources primaires revienne aux humains dans leur ensemble, et que celles ci ne soient donc plus gérées de manière irresponsable, – pour en tirer un maximum de profit privé – , au mépris de tout le reste. (ceci reste compatible avec les entreprises privées, etc. Seulement leurs domaines d’activité seraient très différents …)

        Cela pose évidement quantité de questions, mais toutes ont des solutions réalistes. Le point bloquant est de faire naître une  volonté politique, … aux antipodes de ce que nous subissons… Des cataclysmes climatiques sont nécessaires pour nous réveiller.  (s’ils ne provoquent notre disparition)

        J’en ai abondamment parlé sur de nombreux fils…

         

         

    2. A M. PETITJEAN

      La dernière phrase de votre intervention me fait penser à ceci :

      tout d’abord le début d’une  lettre de Voltaire datée de 1764 :  « Tout ce que je vois jette les semences d’une révolution qui arrivera immanquablement et dont je n’aurais pas le plaisir d’être témoin. Les Français arrivent tard à tout, mais enfin, ils arrivent. La lumière s’est tellement répandue de proche en proche qu’on éclatera à la première occasion et alors se sera un beau tapage. Les jeunes gens sont bien heureux, ils verront de belles choses. »  En court : ce qui se fait selon l’esprit se fera un jour par la force des choses.  Comme vous le dites si bien il faut beaucoup de misère pour qu’un peuple entier se révolte.

      Ensuite vous dites  la seule force que la finance redoute c’est la révolte populaire.

      Cela me fait penser (car la finance est le vainqueur actuel de tous les peuples c’est un milliardaire états-uniens qui le dit lui même sa classe a gagné sur toutes les autres) à un autre vainqueur : Allemand celui-là et des discussions que j’ai eues avec d’anciens résistants.

      Les Allemands ont commencé à avoir peur seulement quand les maquis ont pris un  peu plus de d »importance malgré le manque d’armes. Les tracts, la propagande anti-allemande, les soldats s’en moquaient complètement… mais ne pas voir l’ennemi, ne plus maitriser la situation….   Cela n’allait plus avec le statut de grands vainqueurs qu’ils croyaient pouvoir conserver facilement par la terreur s’il le fallait. Le rapport avec la capitalisme financier ? Mais la peur du peuple qui finit par s’indigner d’abord de la situation qu’on lui fait puis ensuite se bat car il n’y a rien d’autre à faire si on ne veut pas être réduit en esclavage…. oui décidément ce qui se fait selon l’esprit se fera un jour par la force des choses.

       

       

    3.  » La seule force que la finance redoute, c’est la révolte populaire. « 

      Je suis assez d’accord avec l’ensemble de votre propos. Mais « la révolte populaire », si elle peut gêner « la finance », ne peut suffire à retourner le système économique.

      Il y a des millénaires que l’idée de compétition, associée à celle de la « survivance du plus apte », est ancrée dans nos cellules, de sorte que même ceux qui subissent fonctionnent avec les mêmes algorithmes que leurs bourreaux.

      Ce qui échappe, à tous, et particulièrement aux puissants, c’est la structure actuelle porte sa propre fin, car se consumant sur ses propres ressources (désormais) limitées.

      Il faudra attendre que l’épuisement soit assez conséquent pour qu’il ne soit même plus possible d’envisager de faire perdurer ce système.

      Alors, à ce stade, nous serons contraints d’en venir au fondamental, à savoir faire en sorte que chaque humain dépasse la « loi de la jungle » et (re)commence à utiliser cet attribut très original qu’est la conscience… permettant ainsi le changement de paradigme indispensable à la survie d’une humanité, digne.

      Il est effectivement dommage que nous devions passer par cet effondrement extrême du fait que nous ayons laissé se mettre en place un loi de la jungle plus dure que celle naturelle, alors que nous aurions dû faire l’exact contraire.

      Je ne vois pas d’autre issue, et/mais, je la vois arriver à grands pas 😉

    4. La question du salariat est effectivement une excellente question, peut-être LA question

      Je dois avoir l’age de PJ et je n’ai toujours pas compris ni admis que l’on puisse travailler pour de l’argent.

      Mais cette question doit être le point aveugle de nos sociétés comme l’esclavage était le point aveugle dans l’Antiquité (et bien après, et même aujourd’hui sous forme du « salariat – prolétariat »)

      C’est Bernard Stiegler qui souligne que le prolétaire c’est celui qui est dépossédé.

  37. ‘@ Zebu

    « M’en direz tant ! »…

    Argument un peu court…

    Chaque nation n’a-t-elle pas ses lois, sa justice, ses institutions ?

    Les traités et autres accords internationaux, y compris les traités européens, ne sont-ils pas signés par les nations ?

    Je veux bien faire preuve d’imagination. Je veux bien envisager un dépassement des nations. Mais si le modèle de substitution c’est l’Europe, non merci ! Je n’y vois qu’un rêve, les États-Unis d’Europe, devenu cauchemar, des États désunis, apeurés, égoïstes, soumis…

    Remplacer le nationalisme par le supra nationalisme ? L’égoïsme national par un super égoïsme européen ? Indigne marché de dupes !

    1. LA loi, LA justice, LES institutions, de même que LA souveraineté n’appartiennent pas à la Nation.

      Et je ne prétend pas ‘défendre’ l’Europe actuelle, ni même le modèle qu’on veut nous ‘vendre’ : réduit et ‘fonctionnel’.

  38. Le véritable conflit sur le cas grec se situe bien entre les tenants d’une Europe la plus large possible, quitte à conduire des différenciations possibles en son sein, et entre les tenants d’une Europe plus restreinte et la plus proche possible d’un ordo-libéralisme en cours.

    L’Euro, l’Union européenne et même les institutions et structures démocratiques ne sont là que pour influer dans ce jeu.

    Pour les premiers, on dira rapidement ‘les latins’ (France, Italie, Grèce, Chypre, Espagne et Portugal dans une moindre mesure), l’objectif dans cette crise est de refuser cette ‘recomposition’ de l’Europe tentée par les tenants, on dira rapidement ‘les pays du Nord’ (Allemagne et son ‘hinterland’ élargi), d’un ordo-libéralisme qui poussent leurs avantages en cours, soit en poussant la Grèce à l’aggravation de la crise (économique, sociale, politique), soit à sa sortie (définitive ou temporaire, étant entendu que ‘temporaire’ signifie bien ‘définitive’ puisqu’entre-temps, la reconfiguration de l’Europe et de l’euro pendant cette sortie temporaire permettra se refuser ensuite l’entrée de la Grèce sur un très hypothétique retour dans ce club devenu plus que select).

    C’est évidemment réducteur des complexités réelles, Merkel n’étant pas Schaüble, etc.

    La Grèce, au milieu, n’est qu’un prétexte à ce ‘jeu’ européen comme d’autres jouaient au ‘grand jeu’ des influences en Asie centrale fut un temps.

    ‘L’accord’   trouvé en juillet est un accord pour une cessation des hostilités entre ces deux partis européens. Il ne résout rien, à l’évidence. Et la vraie ‘partie’ a déjà commencé. Mais il semble par contre évident que l’on ne reviendra plus au statut quo ante, tant pour ces parties prenantes que pour la Grèce, laquelle est sortie de son excédent primaire durement acquis pour rentrer de nouveau en récession.

    C’est ainsi que les deux parties, ordo-libéraux comme ‘européistes latins’ ont créé une situation de non retour, de la même manière que le gouvernement grec avec son référendum a clairement exposé, pour les grecs comme pour l’Europe, son refus du statu quo ante ainsi que tout autant clairement son refus de sortir de la zone euro (et de l’Europe éventuellement, dans les ‘rêves’ les plus fous des ordo-libéraux), refusant ainsi de donner quitus à Schaüble et à la recomposition politique de l’Europe.

    Le véritable enjeu, par delà cet affrontement européen en cours et qui se résoudra dans les semaines à venir, comme le rappelle François, est bien justement de définir en sortant de cette dichotomie réductrice ce que pourrait être une ou des politiques européennes et donc de définir l’Europe sans se laisser contraint par le cadre du débat actuel : rester ou sortir de l’euro (pour la Grèce, pour tout le monde), euro ou monnaie commune, fédération ou Europe des Nations, etc.

    Si l’on parle de souveraineté, il faudra bien imaginer quels contre-pouvoirs, concrets, pour les citoyens, à partir d’une conception peut-être rousseauiste de la souveraineté populaire qui définissait le peuple comme l’ensemble des citoyens et la souveraineté comme les moyens concrets pour cet ensemble d’exercer ses droits et ses devoirs.

    On pourrait peut-être tirer profit de l’ouvrage de Dardot et Laval sur le commun, cette révolution du 21ème siècle, qui pourrait politiquement répondre aux transformations sociales en cours en Europe, en proposant des sphères d’actions ‘en commun’ pour les citoyens, qu’ils soient grecs, français, allemands, européens. L’horizon n’est ni inéluctable et ne se résume pas à l’alternative entre une Europe où les citoyens pourront élire les représentants d’un parlement de la zone euro et entre une Europe des Nations où les citoyens pourront élire les représentants d’un parlement ayant récupéré ses ‘compétences’ européennes.

    Il pourrait être, par-delà la représentativité et la démocratie directe du référendum qui ne résout rien de définir les pouvoirs politiques concrets des citoyens européens pour demain, au sein d’une Europe qui serait, ainsi, par définition, profondément remaniée.

    Le pari de l’Europe latine est de mettre en minorité politique les ordos-libéraux dans le cadre d’une fédération restreinte d’une zone euro.

    Le pari inverse des ordo-libéraux est au contraire de mettre en minorité aux yeux de tous leurs adversaires, en s’appuyant sur la crise grecque pour ce faire.

    Le pari de François, en espérant ne pas trop trahir sa pensée, est tout autre : il est de proposer une sortie différente à cette dialectique qui ne règle rien in fine pour le citoyen lambda, que celui-ci soit citoyen de son état-nation ou d’une fédération européenne.

    1. J’ajoute que sur le point particulier de la France, celle-ci a un poids non négligeable au sein de la zone euro et de l’UE, ne serait-ce que démographique. Encore faudrait-il que celle-ci (i.e. ses représentants) ait l’envie de s’en saisir pour porter un rapport de force qui ne vaut son nom que si rapport il y a. En dehors de la zone euro et de l’UE, le dit poids de la France redevient ce qu’il est : une puissance moyenne, au regard de l’étalon ‘monde’. Avec l’arme nucléaire qui ne sert plus à dissuader qui que ce soit et sans son empire colonial depuis maintenant 50 ans.

      Si la France a quelques atouts, notamment la francophonie (mais de moins en moins, vu ce qu’elle en fait), elle n’est pas la GB qui a la City pour elle (et qui entend bien la préserver d’éventuelles régulations européennes, notamment de la TTFE à venir), ni la Norvège et son pétrole, ni la Suisse et son système bancaire (certes, de moins en moins secret mais quand même).

      Il est par ailleurs paradoxal que tous ceux qui n’ont pas des atouts de niveau mondial comme ceux cités ne font rien tant que faire des pieds et des mains pour non seulement entrer dans l’UE mais aussi dans la zone euro, que ce soit dans les Balkans ou dans les pays de l’Est (seule la Pologne s’y refuse, pour l’instant aidée géostratégiquement dans son rôle d’intermédiaire entre l’Allemagne et la Russie). Et même, ce que peu savent, certains pays européens qui n’appartiennent ni à l’UE et ni à la zone euro mais qui utilisent l’euro comme monnaie (processus de dollarisation), comme le Monténégro et le Kosovo, sans oublier tous ceux qui ont une parité fixe unilatérale avec l’euro : Maroc (à 80%, dans un panier de monnaies de référence mondiales), Géorgie, Bosnie-Herzégovine, Macédoine.

      1. @ Zébu

        il faut comparer ce qui est comparable.

        Une parité fixe ça s’adapte, ça se change… c’est bien la souplesse qui manque à la monnaie unique.

        Quant au Montenegro et au Kosovo, ils utilisent certes l’euro (comme ils utilisaient le mark) mais ce n’est pas leur monnaie. Ils ne frappent pas un seul euro eux-mêmes. S’ils y trouvent leur intérêt, tant mieux pour eux, en quoi est-ce une preuve du bien-fondé de l’euro ?

        Et quant à L’Europe, elle est désormais allemande, nul ne le conteste plus. Et l’euro est un deutschemark déguisé. Je ne vois pas l’intérêt pour la France. Sinon celui du voyou qui rejoint une bande pour se sentir plus fort, protégé, peinard…

      2. Il y a 3 possibilités il me semble pour la question monétaire dans un cadre de parités flottantes (système monétaire non régulé) :

        – instaurer une seule monnaie à une zone : cela implique tôt ou tard un budget et une gestion unique

        – instaurer un système compensation avec une unité de compte (bancor)

        – instaurer des systèmes liés à des monnaies de référence, soit par parité fixe mais modifiable avec une monnaie nationale, soit par abandon de toute monnaie (cas du Monténégro)

        L’objectif de ces systèmes est de pouvoir répondre aux fluctuations monétaires sujettes aux paris financiers (cas de l’effondrement du SME en 1992) et à l’inflation trop importante.

        Le bien fondé de l’euro réside là, parce que des 3 systèmes, c’est le plus résilient dans le bordel monétaire mondial ambiant. Sous condition évidemment soit qu’une gestion unique soit mise en place, soit qu’un système de compensation en parallèle soit instauré entre les membres.

        L’Europe n’est pas plus ‘allemande’ que ‘française’ : l’Europe est surtout, comme l’euro, comme tous les outils, dans la main de ceux qui bénéficient des rapports de force.

  39. Je m’étonne que dans les commentaires,personne ne mentionne l’article 123 du traité de Lisbonne. Pourtant il me semble que c’est peut être l’origine de beaucoup de problèmes liés a la finance donc a la dette:

    Si en suivant les explications des médias aux ordres on pourrait expliquer la dette grecque « Les Grecs sont menteurs, dépensiers, fainéants, la Grèce est mal gérée etc.. etc.. » On pourrait s’étonner dès lors que la fourmi Allemande – Donnée en exemple sans arrêt par nos néolibéraux – n’est pas beaucoup  mieux lotie que la cigale Grecque en ce qui concerne sa dette a 82,5% de son PIB(2010) malgré des intérêts proches de 0% alors que la Grèce est a plus de 20% d’intérêts sur ses emprunts ce qui explique au moins en partie les différences.

    Que dire de la France? qui a une dette correspondante a 82.7% de son PIB(2010), ce qui représente depuis 1973 le total des intérêts payés pour ses emprunts! Retenons cette constatation: Si l’état Français avait emprunté sans intérêts depuis 1973, sa dette présente serait nulle! Comment se fait-il que l’Etat doive payer des intérêts sur une monnaie dont il devrait être le seul a émettre: De  par le droit régalien de battre sa monnaie?
    Où est l’explication? Elle est donnée crûment par ce cher
    gouverneur de la banque de France,Christian Noyer,le
    6 Juillet, a propos de la dette grecque:

    « la dette de la Grèce vis-à-vis de l’Eurosystème est une dette qui par nature ne peut pas être restructurée parce que ce serait un financement monétaire d’un Etat contraire à l’article 123 » du traité européen de Lisbonne.

    Nous y voila: Un état,dans « l’eurosysteme »,ne peut payer ses dettes que si il suit l’article 123 du traité de Lisbonne qui dit – J’abrège –

    Un état ne peut se financer que par l’intermédiaire d’emprunts a des banques privées – Celles ci recevant cette monnaie  de la banque centrale (Banque de France ici) et chargeant un intérêt a l’état dont le pourcentage dépend du rapport de force état-financiers.

    Tout est dit, citant le mathématicien Jean Pierre Aubin dans sa lettre a Moscovici et parue sur ce blog: ici

    Ce qui creuse la dette publique des Etats européens c’est particulièrement l’ampleur des taux d’intérêt affectés aux emprunts publics auprès des banques commerciales.Un Etat comme la Grèce à déjà remboursé deux fois sa dette en taux d’intérêt…L’origine de cette situation vient de l’article 123 du Traité de Lisbonne, confirmé au Traité de Maastricht, qui n’autorise plus les Etats européens à réaliser des emprunts auprès des banques publiques: les banques centrales.Seules les banques commerciales empruntent à la banque centrale européenne à un taux d’intérêt de 1%, argent qu’elles s’empressent de prêter aux Etats à de 16,5 % en Grèce, par exemple.

    Qu’on se le dise.

    1. @atanguy

      Merci de ces quelques chiffres sur les taux d’intérêts, qui paraissent expliquer bien des choses en effet. Mais pourquoi diable les banques commerciales prêtent-elles à de tels taux à la Grèce ? sinon qu’elles anticipent le risque de défaut de leurs débiteurs ? Ce mécanisme, qui m’a toujours paru débile, pénalisant le débiteur à mesure qu’il s’enfonce dans la dette, n’est-il pas constitutif du crédit commercial et ne devant rien à l’article 123 mentionné.

      Et puis, pourquoi ne peut-on changer cet article 123 ? Ce sont bien les 19 qui l’ont signé ce traité. Où est-il écrit que ce traité n’est pas révisable si p.ex. la France et l’Allemagne en décidaient ?

      Bref, je ne vois pas le caractère immuable du carcan que certains prétendent, sauf à penser immuables la configuration le Merkhollande ou le Merkozy.

       

      1. Et puis, pourquoi ne peut-on changer cet article 123

        Effectivement,c’est la question qu’on se pose. Il faudrait déjà que tout le monde comprenne ce qui en ressort.

         

        Voir a ce sujet cette video

        Parmi les politiciens,c’est un peu triste de voir seulement Melanchon et Lepen mentionner ses effets,sans pourtant en citer l’origine dans la convention européenne. Même notre hôte Paul Jorion et François Leclerc,a ma connaissance,n’en parlent pas directement.Pourtant,on peut imaginer que l’abrogation de l’article 123 coordonné avec une suppression ou une restructuration des dettes des états pourrait « sauver l’Euro » et donner un nouvel élan a l’Europe.

        Je souhaite que la crise Grecque nous en donnera l’occasion, on pourrait, avec des politiciens corrects, (a la Grecque) FAIRE UN REFERENDUM ABROGEANT L »ARTICLE 123 DU TRAITE DE LISBONNE

    2. Le nœud du problème est bien cet article 123 du traité de Lisbonne qui oblige les états à emprunter auprès de banques privées afin de pouvoir rembourser les intérêts de leur dette. Un véritable plan du style crédit revolving qui a pour but d’engraisser le milieu bancaire et ce sans fin.

      Il est étonnant que peu ne s’y attaque alors que dénoncé lorsque ce système de crédit concerne les ménages pris en otage dans ce type de crédit infernal. Des États faibles, comme entre autre la Grèce, ne peuvent que s’y enliser et devenir la proie de spéculateurs qui in fine la vendra à la découpe. Tant que des financiers avides et prédateurs pourront agir sans entrave toutes les analyses ou discussions ne seront in fine que masturbation intellectuelle sans qu’un véritable virage puisse être envisagé.

      1. En effet, partout on débat de tout sauf de l’essentiel, à savoir :

        Qui contrôle la monnaie, et qui contrôle les ressources primaires?

        Car ceux là, et seulement eux, peuvent décider d’enfoncer les peuples, de ruiner la planète, …   ou le contraire.

        Ils rédigent les traités, et font en sorte qu’ils soient votés, bref, ils ont le Pouvoir.

  40. « Quant au débat sur l’euro, il est par trop restreint et ses ambitions limitées, »

    On peut, on doit, dire la même chose de l’Europe…

    car le monde lui-même est « étriqué »! alors que ses dirigeants ne manquent pas d’ambitions, particulièrement bien orientées.

  41. Nous vivons ensemble une nouvelle précipitation de l’histoire (financière), la suite de 2007-2008 en quelques sortes, et l’Europe a peu de chance d’affronter ce nouvel épisode sereinement.

    Il est un peu tôt pour reconstruire l’Europe et un peu tard pour la défendre.

    Nous avons raté la marche, 2007-2008, et nous allons rater le palier qui se profile… j’en ai bien peur.

    Le changement de cadre oblige un effacement des logiques actuelles. Ni les dirigeants, ni les structures, ni les traités, ni les peuples ne sont préparés pour la tempête qui gronde de nouveau.

    Le fer commence a rougir, il faudra le battre et lui donner forme avant qu’il ne refroidisse de nouveau. Et surtout l’empêcher de nuire encore et toujours plus.

    Bon courage, à tous, nous sommes très mal engagés et dans une position inconfortable.

    Allo, allo, l’algorithme m’a tué… 🙂

    1.  » Allo, allo, l’algorithme m’a tué… « 

      Apoptose en pespective…
      il faut en passer par là pour laisser place à un nouvel algorithme !

      1. Cacahuètes input , noisettes output, amandes grillées synchrones , fèves booléennes ; distribution gratuite  contre les indigestions algorithmiques, et roule raoul !

  42. L’openfield ou enclosure ? « Tellement tentant de vouloir distribuer le monde entier selon un code unique ; une loi universelle régirait l’ensemble des phénomènes : deux hémisphères, cinq continents… ».

    L’Europe cette carte de pensées archivées par les géographes, les historiens, avec cet PGDC unifiant, à jouer avec les lettres un PCDG Programme Commun De Gouvernement qui tient du PDGC Président Directeur Général Commun…
    Le souffle de l’internationalisme a viré en apnée du sommeil, et les murs du nationalisme sont devenus poreux  pour les riches dont les touristes sont à l’échelle planétaire, mais si « les États et les banques centrales sont dépassés par l’ampleur des mouvements de capitaux sur les marchés », alors la plus petite des personnes, celle qui n’est pas quelqu’un, n’est pas à l’abri des embruns des flux et reflux.
    La société du spectacle des ondes propose des identifications aux milliardaires et pas aux bangladais, aux riches et pas aux cassos, ça distrait.

    La chair à canon est disponible mais suffisamment occupée par la guerre économique malgré ses divers traités de paix, TTIP et autres accords de libres-échanges, qu’aucun clairon ne met en péril…pour l’instant.
    Que va-t-il se passer, puisque Zorro n’arrivera pas ?
    Vous le saurez en suivant les prochaines aventures de l’homo-sapiens sur le blog de Paul Jorion…

  43. Prêcheriez vous pour une Europe fédérale ?

    Une Europe qui aurait plus de pouvoirs ?

    Vos arguments pourraient être séduisants : elle unifierait la fiscalité, les couvertures sociales.

    Mais après ce qui arrive à la Grèce et à nous avec notre austérité qui cadenasse tout, je ne me vois pas embarquer dans leur laissant plus de pouvoirs encore. Ils s’en sont attribués déjà trop pour nous écraser.

    Les mouvements de capitaux plaidez-vous que nous ne contrôlerions plus hors de l’Europe. Désolée nous sommes libres si nous recouvrons notre souveraineté de mettre en place un contrôle de capitaux, à condition évidemment, d’avoir un gouvernement qui le fasse et pas que le dire ou le promettre sans oser le faire pour ne pas contrarier les banques.

    Ma volonté, mon désir, est de revenir à notre pleine souveraineté. Souveraineté sur nos lois, notre redistribution, notre fiscalité, sur nos banques, sur notre monnaie.

    et n’en déduisez pas que je serais je ne sais quoi, que je ne nommerai pas ici, je suis fondamentalement de gauche, et préfère maintenant m’abstenir plutôt que voter pour des candidats qui ne m’inspirent aucunement confiance. Ou mettre un bulletin blanc qui a l’avantage de me faire me déplacer pour voter et de ne pas rester passive en restant chez moi.

    1. Excusez-moi d’être un peu brutal, mais c’est qui « nous », « notre », etc ?

      Avant de parler d’une société, je me dis qu’il faudrait aussi parler du projet par lequel elle se définit.

      Or à part beugler légitimement et avec fierté « allééé lééé bleuh » ou se féliciter de notre belle croissance qui crée de beaux emplois entre deux laïkes sur ioutoube ou touiteur et deux étalages narcissiques sur èffebi pour oublier qu’on vit comme des cons, je ne vois guère ce qu’on nous propose de léguer à la postérité, à quoi on nous invite à contribuer qui pourrait nous survivre et nous donner un sentiment d’accomplissement collectif.

      Parce que bon, le mythe du progrès si civilisateur sur lequel se sont fondés les Etats-nations, je voudrais pas dire, hein, mais le bilan n’est pas tout à fait irréprochable. Ça n’a pas fondamentalement changé depuis les 30 glorieuses, c’est juste que voilà, le progrès, on commence à l’avoir sous les yeux depuis assez longtemps pour en toucher quelques limites.

      Donc franchement que les connos qui adhèrent à cette absence absolue de projection dans l’avenir siègent à Paris ou à Bruxelles, ça me laisse parfaitement froid. La planète n’en sera pas moins ravagée, ça ne fera pas apparaître magiquement du nouveau pétrole ou de l’eau dans les puits ou nappes phréatiques asséchés, et ça ne remettra pas le moins du monde en cause le modèle indigent de l’homo economicus ni la comptabilité imbécile qui régit le monde.

      Plutôt que de se casser le, hem, les pieds à savoir dans quel pot faire recuire la même soupe, il vaudrait mieux changer de recette.

      Foutre à a poubelle tous les i-machins. Se débarrasser de tous ces miroirs magiques qui nous serinent du matin au soir qu’on est les plus beaux.

      Retrouver l’ennui, accepter la tristesse du monde dans lequel on vit, sentir à quel point notre comportement collectif ne peut nous valoir que la haine et le mépris de ce qu’il restera d’humains sur terre dans quelques siècles.

      Et alors peut-être trouverons-nous la force, enfin, de secouer cette douce et suicidaire tyrannie du confort. Et peut-être pourrons-nous alors donner un sens au mot « nous » qui sente un peu moins le pourri.

       

  44. Antoine Vauchez: «La BCE, la Commission et la Cour de justice doivent s’ouvrir au débat public»
    INTERVIEW

    Selon le sociologue Antoine Vauchez, ces trois institutions dites indépendantes cantonnent les choix politiques de l’Union européenne à l’application d’un certain nombre de règles qui deviennent indiscutables. Comme si le politique et les démocraties devaient se plier sans discuter et sans que l’on prenne en compte le contexte, les spécificités, les conditions particulières. Et quand un référendum survient…

    « Depuis des mois, l’Europe semble gouvernée en fonction de règles économiques qui s’imposent aux citoyens, aux élus et aux nations, sans qu’il soit possible de les remettre en cause. Antoine Vauchez, sociologue, directeur de recherches au CNRS et spécialiste de l’Europe, analyse ce qui apparaît comme une impossibilité de remettre la démocratie au cœur de l’Union européenne. »

    Existe-t-il des perspectives de repolitisation de l’Europe, ou sommes-nous dans une impasse ?
     
    « On peut voir des pôles de résistance très divers : la Cour constitutionnelle de Karlsruhe, en Allemagne, Podemos en Espagne ou Syriza en Grèce, etc. Le problème, c’est que ces expressions politiques sont renvoyées à une forme d’illégitimité parce qu’elles ne sont pas «européennes», comme si les légitimités démocratiques nationales s’annulaient à l’échelon européen. Mais faut-il d’abord agir là même où s’est développé un gouvernement européen, en faisant sortir les «indépendantes» de l’isolement dans lesquelles on les a tenues jusqu’ici ? »
     
    Concrètement, cela passe par une ouverture au débat public ?
     
    « Oui, mais on voit bien que ce n’est pas la pente naturelle de l’Europe. Il a fallu attendre que la Grèce en appelle au référendum pour que les négociateurs européens de la Commission et de la BCE mettent les éléments de la discussion sur la place publique ou pour que Tsípras vienne faire état des négociations devant le Parlement européen. »

     Vous proposez que la BCE ou la Commission mettent sur la place publique leurs débats, leurs oppositions internes ?
     
    « Ces institutions restent des boîtes noires. Alors, plutôt que de passer par des fuites, il serait plus utile d’organiser l’expression publique des désaccords et des discussions qui les traversent. Et si l’on ne veut plus qu’elles définissent leurs politiques «hors-sol», il faudrait aussi que des acteurs extérieurs, des partis, des représentants des sociétés civiles, des syndicats puissent intervenir, auprès des membres du board de la BCE. Reste aussi la question de la représentativité de la Commission, de la BCE et de la Cour de justice. La chose pourra étonner, mais parmi les premiers juges de la Cour européenne, il y avait, en plus des six juges choisis par les six Etats membres de l’époque, un septième juge, représentant les syndicats européens. Pourquoi ne pas imaginer, comme le souhaite le Parlement européen, que celui-ci soit associé au choix des banquiers et juges européens comme il est associé au choix des commissaires européens ? »

    Thomas Piketty et d’autres proposent la création d’un Parlement de l’euro…
     
    « Effectivement, le gouvernement de la zone euro n’a aucun contrepoids parlementaire. Ceci dit, l’expérience du Parlement européen invite à ne pas se faire trop d’illusions sur le potentiel démocratique d’une telle réforme si ce Parlement n’est pas capable de définir son propre agenda politique et reste du coup tenu par les questions qu’on lui pose. »
     
    Peut-on conserver un espoir de voir l’Europe revenir à une prééminence du politique sur l’économique ? 

    « L’Europe n’a jamais été aussi intrusive dans les pactes sociaux nationaux et les conflits autour de cette constitution économique européenne se multiplient. Certains leviers pourraient rééquilibrer le poids encore trop écrasant du paradigme du Marché unique sur le «projet européen». Ainsi, le traité de Lisbonne prévoit que les parlements européens peuvent s’unir pour s’opposer à une initiative de la Commission. Ça a été utilisé en 2012 contre le projet Monti-2 sur la limitation du droit de grève. Un front commun des Parlements nationaux a permis de l’enrayer, ce qui a montré qu’ils pouvaient peser face à la Commission. Encore faut-il que les partis nationaux reconnaissent cette responsabilité européenne qui leur incombe désormais pour faire exister cette politique transnationale ! »

    http://www.liberation.fr/monde/2015/07/20/antoine-vauchez-la-bce-la-commission-et-la-cour-de-justice-doivent-s-ouvrir-au-debat-public_1350950

    Gravés dans le marbre ..mdrrr..la belle fable du chevalier puritain et sinistre gardien des traités Schaublou avec le petit doigt sur la couture du pantalon…..quelle farce grotesque et pitoyable, pas mieux que M propre de la tornade blanche, il est beau le lavabo…mwarf …..

    Je lui préfère le gris DSK , désabusé et agité du goupillon, certes, mais certainement moins misanthrope et moins étroit dans sa tête !

    Quand ça veut pas, ça veut pas, point barre, ils ont bon dos les traités..et les politiques aussi, cosmétiques politiques, clairement pas à la hauteur ! plouf !

    Il était temps que Tsipras et le pape François viennent réveiller les morts, mais ce n’est pas gagné. Du moins, ne pas se fier aux apparences. Même si actuellement, le gvt allemand est en position de force, rien n’est éternel, qu’ont ils appris de leurs erreurs ?

    Il faudra peut-être « convoquer Gandalf » , tellement ça ronfle de médiocrité et de conformisme stérilisant et mortifère , là bas dedans. Ces gens là ne sont pas sérieux, ils s’en donne l’air mais cela ne suffit pas pour faire oeuvre utile, sauf pour sauver leurs fesses et si cela conforte leurs dogmes, bien dans le cadre et déborde pas quand tu fais ton coloriage sinon je t’en colle une, rassurant schaubletor… ils sont leurs propres caricatures.

    Sont sérieux ceux qui s’occupent de la vie , dans tous ces aspects, globalement et intégralement, pas ceux qui se conduisent surtout comme des comptables « idéologues » et aveugles, et imbus de leur pouvoir, celui ci n’est pas éternel ni immuable, jamais la vie n’est statique, point barre.

    Lew a tout compris.

    « Pendant que nous perdons ici des mois voire des années dans des débats vains de principe qui n’aboutissent à rien, le gouvernement Américain a puni tous les acteurs de la crise des subprimes, les uns après les autres, avec des amendes qui ont intégralement couvert le coût des plans de sauvetage de la crise. Après les banques, ce sont les agences de notation qui passent à la caisse. »

    http://www.monfinancier.com/patrimoine/journal-de-marc-fiorentino-c1/edito-r2/l-incroyable-pragmatisme-americain-20803.html

    « Pourquoi la Chine pourrait ne jamais rattraper la super puissance américaine »
    http://www.iris-france.org/55584-pourquoi-la-chine-pourrait-ne-jamais-rattraper-la-super-puissance-americaine/

    Les « institutions »; gestion de petits bras aux idées aussi courtes que leur vues..et de surcroit m^me pas pragmatiques mais surtout intellectuellement déficients imbus de leur conservatisme médiocre et trouillards . Plouf, plouf, le bidochon Schauble, bref, ça brasse du petit, touche pas à ma bouée… mais en dos papillon il va couler papy schablou , il a pas fini de boire la tasse , grecs ou pas !

    Et puis c’est dommage, pour lui, on va bientôt changer l’eau de la piscine….

    La dynamique des stratégies de coopétition
    https://www.cairn.info/revue-francaise-de-gestion-2007-7-page-87.htm

    Plus ils se mettent la tête dans le sable, plus dur sera le réveil….

    Chouette ! on rigole bien….

    « Mieux vaut prendre le changement par la main avant qu’il ne nous prenne par la gorge. » W Churchill.

    signée : BONOBO DEBOUTE  !

    Demain, c’est la fête, lancer de cacahuètes dans tout le zoo…   🙂

  45. Je crois comprendre, François Leclerc, que vous penchez vers une conception élargie, et non pas « étriquée » de la souveraineté. Cela dit, vous la formulez de manière très large au moyen de l’adjectif « populaire » par une de vos réponses renvoyant à Robespierre. Or, la notion de peuple s’est hélas vu confondue depuis 1848 avec celle de nation depuis ces « Printemps » européens qui ont plus ou moins achevées les Anciens Régimes de l’Ancien monde. Le XXe siècle n’a pas dépassé cette forme équivoque d’agrégats, et ce malgré les poussées internationalistes des luttes de classe, puisque, comme on sait, les démocraties populaires se sont réalisées sous forme d’assujettissements étatiques de la classe.

    Votre proposition à la discussion me semble inspirée par la dernière intervention de Frédéric Lordon proposant le Lexit. Il y lance, certes sans filet, la proposition d’un inter(-)nationalisme collaboratif et solidaire qui tient de la monnaie commune et reposerait sur une conscience européenne où les pays importateurs et les pays exportateurs dépasseraient leurs tropismes nationaux. Cela réitère, en quelque sorte, l’idée de la monnaie commune avancée par le PCF en 1992. Mais les acteurs de cette proposition ne sont pas plus précisément désignés dans sa critique que dans la vôtre. La notion de citoyen ne peut pas continuer à servir de cache-sexe à cette question.

    Quant à la négociation indéfinie. Il va de soi qu’on ne peut pas refuser une proposition sans avoir une alternative sous le coude, quitte à n’avoir pas à la réaliser. Or Syriza au pouvoir n’a pas préparé de retour à la drachme ni respecté son mandat populaire initial. Le dindon de la farce s’est désarmé de lui-même malgré la réussite de son pari référendaire. En ne respectant pas non plus l’assentiment référendaire (62 %), Tsipras réitère l’assujettissement de ceux qu’il représente.

  46. Avec François Leclerc on a tous les éléments de la réflexion.

    Ses conclusions sont aujourd’hui beaucoup plus affutées qu’hier. Je ne suis pas sûr que tous ses compagnons du « brain trust » soient à présent tout à fait d’accord entre eux.

    Le souverainisme, au regard d’une crise du capitalisme internationale, me semble déplacer le débat vers un champ stérile, un hochet dérisoire.

    Le Maréchal y avait pensé. Mais comme aujourd’hui il devait tenir compte de l’Allemagne… En avant, béret bien enfoncé et baguette sous le bras !

    J’ai donné un point de vue sur la crise grecque et l’impossibilité de tout réformisme. »Grèce: les objectifs de la réforme du système financier se heurte à la TINA ».

    J’ajouterai un point que je n »ai pas développé dans mon article: la nécessaire instabilité du système qui seule permet la spéculation. Il est donc illusoire de croire que l’on veut ou que l’on peut « mettre de l’ordre » dans le système financier lui-même.

    1. Et bien je vous remet ma réponse à votre post :

      « Il lui faut tout au contraire de l’aléatoire, du risque, pour que la spéculation se développe. »

      risque, certes, c’est inhérent à la vie, mais si fuite en avant , tout de m^me pas pareil…

      Stabilité financière

      L’Office of Financial Research (OFR), organe du Trésor américain en charge de la réalisation d’études sur la stabilité financière, a publié une étude le 12 février dévoilant le profil de risque systémique des 8 G-SIB américaines (JP Morgan, Bank of America, Citigroup, Morgan Stankey, Goldman Sachs, Bank of New York Mellon, State Street et Wells Fargo). La méthodologie de l’étude se base sur 5 critères : substituabilité, exposition totale de risque (bilan et hors bilan), activité internationale, complexité et interconnexion avec le système financier. L’étude conclue que JP Morgan disposerait de l’empreinte systémique la plus importante.

      CFTC – marché des swaps

      Selon la presse spécialisée, les régulateurs américains (Commodity Futures Trading Commission) pourraient introduire prochainement de nouvelles mesures qui assureraient un anonymat pour les intervenants dans le marché des swaps, qui représente 700 milliards de dollars. Une telle décision, qui rapprocherait le fonctionnement du marché des swaps de celui des futures, serait une victoire pour les hedge funds et les sociétés de trading haute fréquence. En effet, elle favoriserait les transactions entre tous les participants de marché au détriment des banques, qui jusqu’à présent jouent un rôle central dans la mise en œuvre de ces transactions complexes. Le niveau de concurrence dans ce marché est jugé faible : à titre illustratif, cinq banques (Barclays, Citi, Deutsche Bank, Goldman Sachs et JP Morgan) détiennent 65% du marché des swaps de taux d’intérêt. Les régulateurs espèrent également encourager par ce biais le développement des protocoles de trading dits « registres central d’ordres à cours limité » (central limit order book, CLOB), sur le modèle des marchés actions traditionnels. »
      http://www.tresor.economie.gouv.fr/11019_washington-wall-street-watch-2015-06 
      et

      FIC TECH

      Contributions – 07/03/2014
      Les transactions financières à haute fréquence : THF – Problématique et sécurité [Par Daniel Guinier, Expert en cybercriminalité et crimes financiers près la Cour Pénale Internationale de La Haye]

      « Le Trading Haute Fréquence (THF) se développe fortement avec des outils peu contrôlés et de plus en plus sophistiqués. Il repose sur des technologies complexes interconnectées et des algorithmes propriétaires insuffisamment éprouvés en mesure de réagir de façon imprévue. L’ensemble visant un même but et bâti sur des schémas voisins serait susceptible de provoquer des cascades systémiques.
      La problématique relève de la distorsion de concurrence et de la fraude, de la vitesse des échanges, de la criticité, et de la sécurité face à des menaces d’envergure et de cyberattaques possibles. Une difficulté réside dans le compromis à trouver entre les exigences du THF mesurées en microsecondes, et celles de la sécurité trop latente pour agir en temps réel. Cet engrenage reste en attente d’une meilleure régulation au plan mondial, en imposant des limites et un niveau de confiance suffisant concernant la sécurité, par le recours à la certification au vu de normes et d’une réglementation à la hauteur des enjeux.
      Enfin, le THF est aussi mis en œuvre au travers de plates-formes boursières « shadows » permettant d’effectuer des transactions dans l’anonymat et de surcroît dans des zones moins régulées comme le Brésil, la Russie, la Chine et l’Inde. Les gouvernements et institutions financières seraient donc bien avisés de prendre toute la mesure et la portée de ces phénomènes. »

      http://www.observatoire-fic.com/les-transactions-financieres-a-haute-frequence-thf-problematique-et-securite-par-daniel-guinier-expert-en-cybercriminalite-et-crimes-financiers-pres-la-cour-penale-internationale-de-la-haye/

      1. Vous donnez ici de précieux éléments d’information.

        risque, certes, c’est inhérent à la vie, mais si fuite en avant , tout de m^me pas pareil…

        Là on entre dans le subjectif…

  47. Enfin, un billet ouvert aux commentaires ! La plupart des commentaires déjà rédigés me comblent d’optimisme car, finalement, nous sommes nombreux, critiques face à une certaine Europe, à ne pas nous retourner béatement vers les vieilles souverainetés nationales qui, elles, seraient légitimes quand l’Europe ne serait qu’une expropriation de la volonté populaire des citoyens. L’évidence des nations existantes a été construite, par la volonté des élites nationales. Un sentiment national aujourd’hui partagé en un lieu donné a toujours quelque chance d’avoir été imposé par la force quelques siècles plus tôt. Peut-on rêver qu’un sentiment national européen puisse se construire par une libre adhésion de la majorité ? Ce serait un beau projet.

    Par ailleurs, j’aurais une petite question à poser à l’anthropologue qui anime ce blog. Il est d’usage d’utiliser, quand on parle d’un groupe de personnes tel qu’une nation de lui attribuer des traits ou des motivations qui s’appliquent habituellement à un seul individu, quand bien même ses membres ne se seraient pas choisis entre eux. Par exemple, il est courant d’écrire « Les Grecs veulent », « les allemands sont contre », « nous sommes un peuple rebelle », etc. En droit constitutionnel, la fiction juridique de l’expression d’un peuple (via son parlement, par exemple) est bien utile dans la mesure où elle permet de gouverner, mais qu’en est-il quand on se situe dans le domaine des sciences humaines et sociales ?

  48. Jacques Delors, l’homme que personne n’a écouté

    L’ancien président de la Commission, considéré comme l’un des penseurs de l’idéal européen, fête ses 90 ans lundi. Pour le JDD, il analyse les conséquences de la crise grecque.

    « Nul n’est prophète en son pays

    Au lendemain de ce 9 novembre 1989, Delors avait immédiatement tendu les bras aux Allemands de l’Est. Il ne sera jamais du côté de ceux qui pourfendent l’Allemagne. Le sens de l’Histoire. Celle qui fait que l’Europe s’est élargie peu à peu. Il n’aurait pas accepté la Grèce dans l’euro en 2001. Il n’était plus président de la Commission, mais il leur aurait donné cinq ans pour se préparer. Et d’ailleurs, en 1997, il avait alerté Lionel Jospin et les dirigeants du continent. Il leur expliquait qu’un pacte de coordination des politiques économiques était indispensable à côté des aspects budgétaires et monétaires. Personne ne l’a écouté.

    Pour lui, on ne pouvait pas créer une monnaie unique entre des pays différents sans se préoccuper de savoir comment les plus faibles allaient atteindre un niveau de compétitivité valable. La racine de la crise de l’euro était bien là. « Delors avait la solution à la crise grecque », a titré cette semaine le Financial Times. Trop tard »

    http://www.lejdd.fr/Politique/Jacques-Delors-l-homme-que-personne-n-a-ecoute-742958

  49. il n’y a à l’heure actuelle aucun espoir crédible du côté du mouvement de l’émancipation sociale, mouvement qui depuis le XIX ème siècle rythmait la vie politique.

    grâce à la lutte, mais surtout grâce à la peur des rouges, les peuples occidentaux ont pu voir leur niveau de vie évolué favorablement.

    Depuis la fin des années soixante dix, on vit un retour de bâton qui voit les possédants aidés d’une palanqués de froussards et de larbins reprendre ce qui, de leur pont de vue, n’aurait jamais du être cédé.

    Avec l’aide de la mascarade stalinienne, les possédants vont ramener les peuples à ce qu’ils étaient au XIXème

    Rien ne l’empêchera car beaucoup trop de monde à encore à perdre même s’il ne s’agit que d’une baraque ou d’une bagnole.

    le peuple a oublié (ils l’ont bien aidé) que les acquis sociaux ont été construit de vive lutte pour répondre à la misère du XIX, misère de tomber malade ou chômeur ou vieux

    Nous irons jusqu’à la barbarie la plus totale; nos maitres eux savent bien que le monde qui vient sera terrible devant le changement climatique et comme ils ne veulent rien changer à leur gaspillage et bien ils préparent la purge de l’humanité qui, croient ils, leur permettra de survivre.

    Cette idée est la plus rationnelle, mais sans doute pas la plus plausible.

    Je crois plutôt à l’emballement général, à la myopie idéologique (comme du temps de l’URSS) des élites.

    Le résultat est le même : c’est la barbarie qui vient.

     

     

  50. La démocratie est bien trop belle et trop précieuse que pour la confier au peuple.

    Il y a des millions de citoyens européens qui savent clairement que l’Europe actuelle n’est pas viable, et il y a de millions de citoyens qui affirment que l’euro dans sa forme actuelle n’est plus une monnaie qui inspire le respect depuis que Draghi a décider de faire comme ceux s’outre Atlantique, ouvrir un commerce de planche a papier chargée de créer de la liquidité (des bulles d’air) dans un système déjà bien mal en point. Ce post ne dit rien de plus en des mots en peu plus choisi que les miens. Sa conclusion est tout aussi limpide. L’europe a pourtant des spécificités et de nombreuses compétences qui pourraient en faire un  acteur de premier plan. Il suffirait pour cela de décliner les valeurs d’une société nouvelle, centrée sur le futur du monde. Ecologie, respect de l’autre, citoyenneté, développement durable, nouvelle économie, redistribution des richesses, suppression des excès, … Un monde dont nous rêvons tous chaque matin en nous levant, et qui disparait de nos pensées une fois que nous posons notre nez sur la machine Nespresso, symbole du monde actuel ou le paraitre, l’inutile et le gaspillage sont roi. Il ne suffit pas de rêver d’un monde meilleur, ni même de décliner une vision plus ou moins partagée d’une Europe nouvelle, encore faudrait il renverser ceux qui nous gouvernent. Il y a deux mille ans, la révolution était possible, Rome était le centre d’un Empire et les décisions était concentrées en un seul point. Pour renverser l’édifice actuel, il faut s’attaquer a tout les niveaux de pouvoir, de la commune, a la communauté de commune, aux départements, régions,provinces, état national, organisme supra national et organisations européennes. Un Millefeuille qui fait penser a une pyramide… ce truc indestructible… vieux de plus de 20 siècles…  Le peuple peut bien se révolter, il arrachera juste quelques pierres a l’édifice, mais avant qu’une pyramide ne s’effondre… et disparaisse, nous serons tous morts

  51. Dans le cas de la Grèce, qui importe la moitié de ses produits alimentaires, on devine ce que cela représenterait si ceux-ci devaient être achetés avec une drachme dévaluée.

    Les européistes ont beau le répéter en boucle ; ce n’est pas un argument. Avec une drachme dévaluée, les Grecs auraient intérêt à produire ce qu’ils ont aujourd’hui intérêt à acheter du fait de la surévaluation de l’euro. De plus, une  drachme dévaluée favoriserait leurs exportations, y compris de produits alimentaires.

    Jusqu’à plus ample informé, la Nation-refuge est la seule alternative. Or, une telle option fait fi de la constitution d’un ensemble taillé à la mesure du monde financier mondialisé et de la nécessité d’instituer avec celui-ci un rapport de force si l’on veut briser sa domination.

    Soit, mais un tel rapport de force passe-t-il nécessairement par un une monnaie unique ? D’autre part, l’institution d’un tel rapport de force nécessiterait la création d’une autre Europe, puisque celle-ci – tout le monde en convient désormais- est précisément au service du monde financier mondialisé. Que l’on pense, ou non, que la Nation-refuge est la seule alternative,  la première chose à faire serait donc de déconstruire l’Europe. Je ne lis malheureusement rien de tel dans cet article, qui me semble surtout inspiré par la haine de l’Etat-Nation, ressort secret et inavouable de la foi européiste.

    Je voudrais terminer par une question. Comment peut-on à la fois défendre la biodiversité et ne pas comprendre que la diversité des sociétés humaines, de leurs formes politiques et de leurs modes d’organisation économique, y compris à l’intérieur de l’Europe, peut aussi être une richesse ?

    1. Parce que la société humaine , compte tenu de son aptitude à créer des objets monde de puissance apocalyptique , ne peut survivre en continuant à laisser la place à « des » » sociétés humaines , telles que l’histoire a pu les supporter avec des impacts limités . Sauf à laisser prospérer les états voyous, le terrorisme …ou les paradis fiscaux .

      Car la diversité humaine ne commence pas avec  » les sociétés « , elle commence avec chaque individu ,quelque soit sa couleur de peau, son habitat , sa famille , sa culture , son histoire ( qui commence d’ailleurs aux dernières nouvelles , toujours quelque part en Afrique, via quelques milliers d’individus génétiquement très riches et divers ) .

      Et c’est bien le challenge d’une société humaine pacifiée que de trouver la règle-Loi commune sans être « communiste » , « l’économie » au sens étymologique grec , qui permette simultanément cette diversité ( liberté ?) à l’échelle de la cellule individuelle . Le respect de la biodiversité au sens large, il est là .

      C’est selon moi le gage de la pleine réussite d’une « COP 21 » potentielle, qui avancera une stratégie « d’idéologie politique » en même temps qu’une stratégie opérationnelle environnementale .

      Il faudrait pour ça que le bloc USA et le bloc Chine commencent à partager des analyses communes .

      Avant le juge de « paix » .

      1. « Il faudrait pour ça que le bloc USA et le bloc Chine commencent à partager des analyses communes . »

        Ben vi, pour le moment, la chine partage le big déficit des US, il faut un début à tout, et il ya certainement beaucoup mieux comme entrée en matière dans une relation, mais bon, allez savoir ce que se disent ce couple dans la cuisine au moment du repas…..on ne sait pas tout !

      2. @ juannessy

        Car la diversité humaine ne commence pas avec  » les sociétés « , elle commence avec chaque individu

        Soit, mais pourquoi s’arrêterait-elle à l’individu ? Au demeurant, la diversité culturelle, que vous semblez considérer comme une richesse,  ne présuppose-t-elle pas, à titre de condition de possibilité, la polidiversité, c’est-à-dire la diversité des formes de vies sociales ?

        Sauf à laisser prospérer les états voyous, le terrorisme …ou les paradis fiscaux .

        Pourquoi donc ? N’est-il pas possible de mettre au ban de la société des nations de tels Etats, comme on met au ban de la société les individus qui n’en respectent pas les règles ? Empêcher la prolifération des maux que vous dénoncez n’implique nullement l’édification d’un Etat européen, voire –horresco referens– mondial.

      3. @Chatel :

        Sur la diversité :  Bien évidemment , elle ne « s’arrête » pas à l’individu …mais en même temps c’est , s’agissant de l’humanité , cet individu à la fois différent et « le même » , qui donne la limite à la diversité des « regroupements » possibles ( quelque soit leurs natures). Car les « compositions » de diversités n’ont d’avenir que pour autant qu’elles assurent , non seulement la survie du groupe constitué , mais aussi de l’espèce entière ( et aujourd’hui ,la survie de la vie biologique tout court ). Le nationalisme , comme le capitalisme, porte en lui les orages guerriers . Il a pu être supportable , voire porteur d’innovation et de progrès , tant que ses dégâts collatéraux, qui ont fait pas mal de cadavres et de drames, restaient « à la marge » et cyniquement supportables . Cela n’est plus le cas .

        Sur la société des nations qui pourrait mettre à son ban les états ( ou nations) voyous : vieille lune qui pourrait garder l’intérêt de son intention, si la vie de l’ONU depuis 1945, n’avait pas démontré qu’en fait , quand les choses deviennent sérieuses , même le conseil de sécurité doit céder le pouvoir réel à deux ou trois « grands » qui pèsent , non seulement en tant que nations qu’ils sont , mais surtout en tant que leaders géopolitiques capables d’ajouter le poids des alliés » ( certains diront féaux, pas moi ) .

         

        Ceci étant ,entre individu et monde , je n’ai pas la solution miracle qui permettrait de résoudre ce casse tête contre lequel ont buté les vrais anarchistes en dépit de leur riche contribution , qui est à ma connaissance et à ce jour , la seule tentative honnête de poser le problème pour tenter de le résoudre .

        Ayant consacré toute ma vie professionnelle au service de l’état français , par conviction et par passion , pour servir l’idée que je me faisais et fais encore de la vie , des femmes et des hommes , je sais que la nation n’a de sens que si elle s’insère dans le monde ,en en partageant les forces , les faiblesses , les fins, les outils. Je sais de l’intérieur qu’elle est un outil puissant , mais que comme tout outil elle doit être adaptée à la situation , parfois au prix de son affaiblissement apparent pour une efficacité plus réelle .

        Mais qu’elle ne doit jamais perdre sa raison d’être , qui ,s’agissant de notre …pays ,reste et restera pour moi  :

        Liberté , Egalité , Fraternité étendue au vivant .

        Je ne suis plus bien sur qu’elle reste , dans toutes ses composantes indissociables , la devise de la « nation  » française , qui n’est plus, comme je ne suis pas trop sur qu’il subsiste une nation ,constituée de façon libre et volontaire par un peuple, de par le monde . Sauf à vivre dans l’illusion et la confusion de l’idéal avec les intérêts du moment .

        L’avenir passe plus par un idéal mondial partagé que par des ilots nationaux ambigus et impuissants .Le bon niveau des rapports de forces pour y parvenir reste ouvert ( je me suis mouillé de dire que ça se passe entre bloc US et bloc Chine ).

        Pas facile , mais inéluctable avant le gong final .

      4. @ juannessy
        Les « compositions » de diversités n’ont d’avenir que pour autant qu’elles assurent , non seulement la survie du groupe constitué , mais aussi de l’espèce entière ( et aujourd’hui ,la survie de la vie biologique tout court ).
        On est d’accord .
        Le nationalisme , comme le capitalisme, porte en lui les orages guerriers .
        C’est entendu, mais le nationalisme n’est pas le simple attachement à la forme de l’Etat Nation.
        Je sais que la nation n’a de sens que si elle s’insère dans le monde ,en en partageant les forces , les faiblesses , les fins, les outils.
        On est d’accord.
        L’avenir passe plus par un idéal mondial partagé que par des ilots nationaux ambigus et impuissants .
        L’impuissance est moins à redouter que l’excès de puissance. Mieux vaut « des  îlots impuissants », porteurs de diversité, qu’un monstrueux Etat mondial surpuissant … et de surcroît capitaliste.
         
         
         

      5. @ Chatel :

        Le nationalisme , ça peut être un fond ( selon moi digne de vieillards apeurés) , mais c’est aussi une forme , qui prend très vite le dessus quand l’échec est au rendez vous .

        Hollande portera mieux notre devise ( à portée universelle) en pactisant avec Obama ( et ses successeur-e-s) qu’avec Merkel ( ou ses successeurs).

        Les britishs , les italiens , les espagnols , les belges du sud , les albanais , les croates , les monténégrins ,les roumains , les grecs et peut être même les turcs pourraient être d’accord .

        Reste à préparer la rupture , et mesurer les impacts financiers , industriels, fiscaux , sociétaux correspondants .Une sorte de nouveau plan Marshall.

        Converger qu’ils disaient. Si c’est plus facile et efficace sans l’Allemagne …

        Si ça se trouve ça aidera le capitalisme en soins intensifs à passer la main pour autre chose .

    2. @ chatel :

      « De plus, une  drachme dévaluée favoriserait leurs exportations, y compris de produits alimentaires. » : quelles exportations, hormis celles que vous citez (et non pas ‘y compris’) ?

      Une nation peut compter sur ses exportations d’olives et de feta ?

      Je ne dis pas que c’est là, justement, l’aboutissement de la ‘science économique’ régnante, à savoir que la ‘spécialisation’ est bénéfique pour tous. Pour la Grèce, exportations alimentaires (à très faible valeur ajoutée, à fortiori quand non transformés ou hors céréales) et importations touristiques.

      Et le reste, à crédit !

      Le programme de Syriza cherchait justement à relancer la production grecque, tant pour la consommation locale que pour l’export. Mais même avec une drachme évaluée, il en faut, des sous, et du crédit, pour pouvoir sortir de cette ornière.

      Du crédit que Tsipras n’aurait certainement pas eu avec sa drachme dévaluée (quoi, la Chine, Poutine ?) : la preuve par Varouf, qui faisait rien tant qu’imaginer de créer un système parallèle à l’euro (quitte à envisager le pire, avec un basculement vers une nouvelle drachme).

      Parallèle, pas autre.

      1. @ zébu

        Quelles exportations, hormis celles que vous citez ?

        Les exportations  (et non les importations) touristiques, mais aussi  toutes celles que rendraient possibles à terme la reconstitution d’un appareil productif destinée dans un premier temps à la consommation nationale.

        Même avec une drachme évaluée, il en faut, des sous, et du crédit, pour pouvoir sortir de cette ornière.

        A plus forte raison, avec un euro surévalué qui encourage les importations, y compris de produits alimentaires, et freine les exportations.

         

         

      2. @ Chatel :

        Arrêtez de tourner autour du pot : « toutes celles que rendraient possibles à terme la reconstitution d’un appareil productif destinée dans un premier temps à la consommation nationale. »Pas de crédit, pas de reconstitution. Et c’est pas avec une nouvelle drachme que les grecs en auront.

        Quant au tourisme, à ce que je sache, un euro ‘surévalué’ par rapport  au coût de la vie locale justement profite aux touristes, quand bien même le tourisme est classifié comme une ‘exportation’ : ‘l’euro surévalué’, en 2015 (et plus encore avant), ne gêne pas la Grèce, bien au contraire, qui va de nouveau battre un record d’affluence en 2015 (22 millions). Ce qui importe en la matière, surtout, c’est le contexte interne et international. En 2011, alors que l’euro était à 1,45 dollars, la Grèce a battu un record d’affluence, à +10% par rapport à l’année précédente, bénéficiant surtout du report des révolutions arabes (Tunisie, Egypte, …). En 2012, baisse de fréquentation du fait du contexte interne puis 2013 et 2014, nouveaux record de fréquentation (passant la barre des 20 millions de visiteurs).

        Faut arrêter de tout foutre sur le dos de l’euro …

      3. zébu 29 juillet 2015 à 10:34

        Pour reconstruire une économie locale, il faut importer certaines choses certes. Mais peu importe la monnaie locale.

        Les importations se payent avec les exportations (tourisme et féta pour l’instant, puisque l’Europe a détruit le peu d’industrie qu’ils avaient).

        Que 1 kg de féta vaille 10 drachme, ou 10000 drachme, à l’export ça vaut toujours la même chose, éventuellement en euros, dollars, etc.

      4. Conclusion de mon laïus:

        Si pour reconstruire leur économie ils ont besoin d’importer une machine qui vaut 10 tonnes de féta, il leur faudra exporter 10 tonnes de féta pour l’obtenir, indépendamment de la valeur des monnaies (qui ne sont que des moyens, en principe, pratique d’échange).

        Par contre, leur monnaie locale a intérêt à être dévaluée, pour encourager les grecs à acheter local, surtout le fromage.

        Ce serait idiot d’exporter de la feta pour acheter du camembert plutôt que des outils de production!

        Et donc oui, l’euro est une catastrophe en tant que monnaie locale, et pas seulement pour la Grèce, mais pour tous les pays européens qui ont un commerce extérieur déficitaire.

        Comment les ânes qui ont pondu ce truc ont ils pu arriver dans les organes de direction européens?

        (j’ai ma petite idée…)

         

         

         

      5. (suite et fin)

        L’euro permet (ou plutôt: a permis) d’avoir du crédit pas cher, certes.

        Mais si la contrepartie est d’asphyxier les économies locales, mieux vaut une monnaie locale adaptée, qui au moins permet de faire tourner les économies locales,… et non la spirale de l’endettement.

        Comme si tout cela n’était pas évident pour les économistes. Quel enfumage on nous fait subir…

      6. @ zébu
        Pas de crédit, pas de reconstitution
        Des débouchés au plan local sont de nature à permettre la reconstitution de l’appareil productif. Une fois reconstitué, celui-ci peut être aussi dirigé vers l’exportation.
        Outre les produits alimentaires et le tourisme, la Grèce dispose d’un autre secteur d’exportation : la construction et la réparation navale, secteur actuellement concurrencé par des pays situés hors zone euro.

        Un euro ‘surévalué’ par rapport  au coût de la vie locale justement profite aux touristes

        Le bas coût de la vie locale profite naturellement aux touristes étrangers mais une drachme dévaluée représenterait un avantage supplémentaire pour les touristes appartenant à la zone euro.
        Arrêtez de tourner autour du pot … Faut arrêter de tout foutre sur le dos de l’euro …

        L’éthique de la discussion interdit ce genre de formules. Il faut répondre à un argument par un argument et éviter l’usage d’un ton méprisant destiné à impressionner.

         

      7. @ chatel :

        Ce qui est méprisant, c’est votre vision obtuse et idéologique de la chose : c’est la faute à l’euro ! (et pourquoi pas de l’Europe, comme le dit votre collègue Gagnot)

        ‘Des débouchés locaux’ ? Lesquels ? Comment, avec quoi, quelles ressources ? Avec les salaires grecs ? Mystère …

        « la construction et la réparation navale » ? Un « secteur actuellement concurrencé par des pays situés hors zone euro. » : sûr, c’est la faute à l’euro là encore, pas aux salaires du Bangladesh.

        une drachme dévaluée ? « un avantage supplémentaire pour les touristes appartenant à la zone euro » : bien sûr que oui, mais au détriment de tout le reste, à savoir tout ce qui doit être importé (ah mais c’est vrai, j’avais oublié, l’industrie locale sera reconstruite par ‘les débouchés locaux’, entre-temps, ça tombe bien).

        Que l’on soit bien d’accord : l’économie grecque doit être transformée, d’une économie de rente (touristique, à crédit) en économie productive, et cela ne se fera pas sans mal. Mais croire ou faire accroire qu’avec une drachme dévaluée pour sortir de cet euro responsable de tous les maux de la Grèce, c’est la panacée, c’est du flutiau version XXL et pas du dieu Pan. Parce que ça, c’est l’autre versant du monétarisme, le versant opposé du monétarisme euroiste : le versant monétariste drachmien.

        Même Varouf ne voulait pas sortir de l’euro, parce qu’il avait bien conscience que la première nécessité, et le premier engagement de Syriza à égal distance de la justice sociale était de pouvoir remonter une économie productive. Et que pour cela, avec une drachme dévaluée et un défaut souverain partiel ou total (autant total si l’on sort d’une monnaie), fallait pas compter sur les ‘poteaux’ russes et chinois pour accéder au grisbi.

        Sûr : une monnaie dévaluée inflationniste, une perte phénoménale de pouvoir d’achat pour les grecs, pas de crédit après un défaut général ou à taux prohibitif, le tout en se basant sur les ‘débouchés locaux’ que pourrait générer un ‘industrie locale’ qui se tournerait ensuite vers l’exportation, ça impressionne …

        S’il avait fallu organiser le retour à la drachme, il aurait fallu le faire bien avant, sur tous ces aspects, en reliant la stratégie de négociation avec la Troïka à cet objectif ou à tout le moins à cette possibilité. Cela n’a pas été le cas parce qu’à 80% les grecs ont refusé de sortir de l’euro. C’est triste pour vous, c’est triste peut-être pour les grecs, mais on peut difficilement critiquer le gouvernement grec actuel pour avoir, pour une fois, préservé son mandat politique, qui n’a jamais été de sortir de l’euro. Avant, pendant, après.

        Je ne suis pas partisan de l’euro ‘tel qu’il est’. Ni d’un retour à des monnaies nationales qui se feront exploser et les peuples avec. Ni même d’une fumeuse monnaie commune entretenue dans les limbes. Ni encore moins du monétarisme.

        Faire jouer les rapports de forces, tant qu’on peut. La Grèce ne pouvait pas, beaucoup ou pas du tout. La France, beaucoup plus. Si responsabilité il y a à rechercher, elle est là selon moi.

         

      8. @ Zébu

        Ce qui est méprisant, c’est votre vision obtuse et idéologique de la chose
        Non, ma vision des choses est méprisable, du moins à vos yeux, mais votre ton, lui, est méprisant.

        ‘Des débouchés locaux’ ? Lesquels ?
        Ceux qui n’existent pas du fait de la surévaluation de l’euro.

         Un « secteur actuellement concurrencé par des pays situés hors zone euro. » sûr, c’est la faute à l’euro là encore, pas aux salaires du Bangladesh.
        La surévaluation d’une monnaie est un frein aux exportations. Ai-je dit que c’était le seul ?

        Une drachme dévaluée ? « un avantage supplémentaire pour les touristes appartenant à la zone euro » : bien sûr que oui, mais au détriment de tout le reste, à savoir tout ce qui doit être importé (ah mais c’est vrai, j’avais oublié, l’industrie locale sera reconstruite par ‘les débouchés locaux’, entre-temps, ça tombe bien).
        Vous reconnaissez vous-même faire semblant de  ne pas comprendre…

        Mais croire ou faire accroire qu’avec une drachme dévaluée pour sortir de cet euro responsable de tous les maux de la Grèce
        Je n’ai jamais dit que l’euro était responsable de tous les maux de la Grèce. L’éthique de la discussion commande avant toute chose l’honnêteté intellectuelle.
         Je dis seulement qu’une sortie de la zone euro, nécessaire pour mettre en œuvre une politique économique alternative, n’aurait pas les conséquences catastrophiques que les européistes prédisent et serait bénéfique à la Grèce.

         S’il avait fallu organiser le retour à la drachme, il aurait fallu le faire bien avant, sur tous ces aspects, en reliant la stratégie de négociation avec la Troïka à cet objectif ou à tout le moins à cette possibilité.
        Sur ce point, on est d’accord.

        On peut difficilement critiquer le gouvernement grec actuel pour avoir, pour une fois, préservé son mandat politique, qui n’a jamais été de sortir de l’euro. Avant, pendant, après.
        On peut tout à fait  le critiquer d’avoir laissé croire aux Grecs qu’une autre politique économique était possible dans le cadre de l’euro. Les Grecs ne seraient peut-être pas aussi nombreux à vouloir rester dans l’euro s’ils en avaient pleinement conscience. De plus, Alexis Tsipras n’a pas du tout « préservé son mandat », notamment celui que les Grecs lui ont donné par leur « non » au référendum, en cédant sur les privatisations, les retraites et la TVA. Ce qui s’est passé en Grèce ressemble étrangement à ce qui s’est passé en France en 1983, lorsque FM s’est converti au libéralisme, ou en 2007 lors de l’adoption du Traité de Lisbonne après que les Français eurent voté « non » au référendum sur le projet de constitution européenne.

        Je ne suis pas partisan de l’euro ‘tel qu’il est’.
        Le problème est que l’euro est justement tel qu’il est, et non tel qu’il n’est pas.

         

  52. « Il est donc illusoire de croire que l’on veut ou que l’on peut « mettre de l’ordre » dans le système financier lui-même. »

    La aussi on entre dans le subjectif…

    Qui a fixé ce cadre et ces valeurs ? Qui a dit que cela était intangible ? Qui a dit que ce ne devrait être que cela « la réalité » et pour quoi ? et dans quel but ? cf Le prix de M Jorion, qui en est une des multiples illustrations.( Merci M jorion, je suis « une bleue », je ne connais pas la liste de tous vos livres..)

    Je fais, effectivement, une nette différence entre gérer un risque, car je pense  que le risque est un composant intrinsèque de la vie et que tout le vivant est en équilibre instable et l’objet et le sujet de tensions physiques et psychiques permanentes. Donc la gestion consciente ou inconsciente  du risque m’apparait comme indissociable du vivant (au sens large), il en est sa respiration.

    Vouloir le gérer et canaliser tous types d’énergie et ce quel que soit sa nature est donc aussi un phénomène naturel.

    Je fais une nette différence,  entre le fait de le gérer et le fait de ne pas savoir discerner jusqu’où, on peut aller et surtout quelle est l’utilité de la démarche ?

    La fuite en avant est un comportement borderline, qui me semble plus relever du suicidaire et du pathologique que de la recherche d’équilibre ou de la saine émulation.

    Qu’un individu ou un groupe d’individus adopte ce type de comportement ne me semble pas relever d’une attitude bienveillante .Et ce d’autant plus lorsque le bac à sable ressemble à des salles des marché et les joujoux des logiciels avec des algos haute fréquence en mode hystérique , » le toujours plus » .

    Il y a des énergies et des intentions dans la manipulation de cette énergie qui n’est pas que virtuelle, et rien, absolument rien d’innocent  dans tout cela, car quelles sont les intentions de ceux qui consciemment ou inconsciemment manipulent tout cela de façon effréné ? Que des individus bien intentionnés ? Vraiment ?

    Ni angélisme, ni diabolisation, regarder EN FACE et sans complaisance, et je me fous de l’objectivité et de la subjectivité de tout cela, je vais bien bien très au delà de ce genre de considération et j’ai appris à me libérer de ce genre d’âneries pour mon plus grand bien, merci bien, le court, l’étroit, ça m’emm….. grave.

    Je règle ma focale comme bon me semble, où je veux et comme je veux et  si je comprends les concepts et les idées ce n’est certainement pas pour en devenir leur esclave ..

    Cela étant clarifié, refermons la parenthèse.

    Les exemples que j’ai fourni en liens, relevaient de l’ argumentaire lié à la fuite en avant qui caractérise certains types d’acteurs de la finance internationale.

    Pouvoir dominer des forces et des énergies plus puissantes qu’eux alors qu’ils ne sont même pas maîtres d’eux mêmes !

    Adopter, seul, en tant qu’individu un comportement suicidaire , ce n’est déjà pas très brillant. Selon les circonstances cela peut se comprendre, soit, c’est un autre débat.
    Mais foutre la planète et ses habitants en l’air par ce qu’on a la folie des grandeurs et l’ivresse de l’altitude, pas besoin d’être grand clerc, pour savoir comment ça se termine quand l’esprit part en vrille !

    Les derniers qui ont essayé de manier certains types d’énergies voire certains symboles, sans connaitre la puissance et l’énergie qu’ils contiennent, ni la nature de ce que leur tournure d’esprit et donc leur comportement génèrent; ont je crois été très très surpris par le fait qu’il ne faut jamais , d’une part se fier aux apparences et d’autre part se surestimer tant que l’on n’a pas humblement un minimum de connaissance et de maîtrise de soi. Ce qui est, je vous l’accorde , déjà, en soi, un vaste programme pour chacun et chacune d’entre nous !

    Lire Le matin des magiciens de Louis Pauwels peut vous donner une petite idée sur le sujet ..

    Quand je parle de maîtrise de soi, je dis, se connaître, comprendre, accepter et intégrer voire gérer l’énergie, selon sa nature et la qualité d’énergie physique et/ou psychique qui nous constitue et nous entoure. A ce titre, la carte du chariot, dans le tarot, est une belle représentation et une « carte de lecture » (infinie ?) riche et profonde   : https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Chariot.

    http://www.sciencehumaine.info/esoterisme/arts-divinatoires/394-chariot-sens-symbolique-

    Tout cela dit , trés subjectivement et intégralement assumé , bien entendu.
    Il faut un début à tout, ne sommes nous pas aussi là pour apprendre à défaut de comprendre ?

    « Vous donnez ici de précieux éléments d’information. »
    merci bien, pour votre cordiale appréciation.

    Amicalement votre.

  53. Remarques amusantes:

    La BCE est indépendante car « on » avait pas confiance dans les gouvernements, pour gérer l’Euro.

    Des banques privées ont prêté des Euros à des gouvernements en qui « on » avait pas confiance.

    Ce qui a entraîné des spirales de juteux endettements.

    Les pays ruinés, de par le comportement de leurs gouvernements irresponsables (pléonasme), ne disposent même plus d’une monnaie nationale, pourtant indispensable pour reconstruire leurs économies.

    Les responsables politiques et leurs amis banquiers disent un grand merci à l’Euro, sans qui rien de tout ça n’aurait été possible.

    Personne ne sait plus quoi faire, d’autant que ce cas de figure n’a pas été envisagé (du moins officiellement).

    Vive l’Euro!

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