LA BANALE FRAUDE BANCAIRE, par François Leclerc

Billet invité.

La chronique de la fraude continue d’être alimentée. Cinq mégabanques sont sur la sellette aux États-Unis pour des manipulations sur le marché des changes. Barclays, Citigroup, Royal Bank of Scotland et JPMorgan Chase sont sommées par le Ministère de la Justice américain de reconnaître leur culpabilité – ce à quoi elles se refusent obstinément – et menacées d’amendes d’un milliard de dollars chacune, sauf UBS qui s’en tire à meilleur compte pour avoir coopéré avec le ministère. Des poursuites individuelles contre des traders et des responsables de la banque sont également envisagées.

Des régulateurs américains, britanniques et suisses étaient déjà intervenus sur ce même dossier, qui n’est pas prêt d’être fermé, et des pénalités d’un total de 4,25 milliards de dollars avaient déjà été infligées à un autre groupe comportant les mêmes banques, HSBC en plus et Barclays en moins.

Et ce n’est pas fini pour autant, car un régulateur américain de l’État de New York est aussi sur la piste. Enfin, d’autres mégabanques sont dans l’attente de passer sur le grill, parmi lesquelles figurent BNP Paribas, Crédit Suisse, Société Générale, Goldman Sachs et Deutsche Bank. Tout le gratin des grandes banques mondiales ou presque sera passé par le prétoire.

Ces manipulations peuvent difficilement passer pour l’addition de cas particuliers, alors qu’il s’agit de l’expression d’un cas général, venant s’ajouter à une longue liste de pratiques frauduleuses sur d’autres marchés. Lequel en est exempt, peut-on en effet se demander ? À ce jour, les banques s’en sont tirées avec des amendes et l’on attend toujours la première inculpation d’un dirigeant de banque. Les fraudes sont reconnues, puisque les amendes sont infligées et réglées, mais les coupables ne sont toujours pas identifiés.