L’ESPRIT DE MUNICH ET DE YALTA NOUS A RATTRAPÉS, par François Leclerc

Billet invité.

Dissident et condamné à 7 ans de camp en URSS, ami d’Andreï Dimitrievitch Sakharov et intransigeant combattant de toujours pour le respect des droits de l’homme, opposant à la guerre en Tchétchénie, l’un des fondateurs de Memorial vient de reprendre du service. Il s’appelle Sergueï Adamovitch Koralev et a 84 ans.

Dans une lettre ouverte datée de Moscou adressée aux députés européens qui lui ont attribué le prix Sakharov, il interpelle le monde occidental : « Le monde aurait été différent s’il n’y avait pas eu la honte de Munich et de Yalta », s’indigne-t-il une fois encore pour déplorer les trop nombreuses concessions des dirigeants européens envers la Russie, ainsi que « l’indifférence immorale du pragmatisme politique ».

Surprenant par son ampleur ses organisateurs, une « Marche de la paix » a rassemblé dimanche dernier plusieurs milliers de manifestants à Moscou, avec comme slogans « Non à la guerre en Ukraine » et « Stop aux mensonges de Poutine ». Ceux-ci arboraient des drapeaux russes et ukrainiens, et l’on pouvait lire sur des banderoles « Ukraine, nous te demandons pardon ».

Quelle leçon de la part de ceux qui savent de quoi ils parlent ! Quel renoncement de la part de ceux qui les accumulent !