Billet invité.
Jouant de tous ses instruments, la BCE a joué aujourd’hui un va tout qui ressemble fort à un coup d’épée dans l’eau. La technicité des mesures annoncées ne doit pas faire illusion : selon ses propres dires, Mario Draghi fonde ses espoirs dans le retour de la croissance pour que tout rentre dans l’ordre, ce qui revient à reconnaître qu’il n’est pas dans ses moyens de le susciter, contrairement à ce qu’affecte de penser François Hollande qui salue ses mesures.
Il ne peut être attendu des miracles de la baisse à 0,15% du principal taux directeur de la BCE et de son taux de dépôt – désormais négatif – et il doit être d’abord retenu qu’ils ne bougeront plus durant une longue période. L’arme des taux n’a plus de munitions. De nouveaux prêts vont être consentis aux banques, afin qu’elles puissent reconduire ceux qui doivent être remboursés et des mesures destinées à encourager leurs prêts, non précisées, vont être prises. On est dans la gestion de la crise et non pas dans sa sortie.
Faute de mieux, le nouveau plan de la BCE a comme véritable objet de soutenir le système bancaire dans ses opérations de désendettement toutes aussi laborieuses que celles des États, tout en étant plus masquées. Et Mario Draghi persévère à ne pas voir la menace déflationniste se concrétiser, tout en abaissant ses prévisions dans ce domaine et en reconnaissant le danger qu’elle s’installe, car cela impliquerait un changement de politique européenne qu’il n’appelle pas de ses vœux.
Il n’y a plus de sauveur suprême….