Billet invité.
Après avoir précipitamment abandonné leur projet de négociation du calendrier de réduction du déficit (non sans voir obtenu « un rythme un peu moins rapide » d’après Michel Sapin, comprenne qui pourra), les socialistes français cherchent à présenter sous le meilleur jour possible le plan d’économie de 50 milliards d’euros sur trois ans de Manuel Valls, le premier ministre français. Dénommé « pacte de responsabilité », celui-ci représente un important transfert des revenus des particuliers vers les entreprises, en application de leur « politique de l’offre ».
Le chef de file des députés socialistes, Bruno Le Roux, juge le plan gouvernemental « pleinement conforme aux valeurs de la gauche », tandis que Marisol Touraine, la ministre des affaires sociales, s’abritait derrière une formule : « des efforts oui, des sacrifices non ! ». Dès hier soir, Arnaud Montebourg réclamait des « contreparties » aux économies annoncées par Manuel Valls (dont les effets précis sur les finances des collectivités locales sont encore à venir) sous forme d’un changement de cap « tant sur la politique monétaire que sur le plan de relance par les investissements ». Il appelait en particulier la BCE à passer à l’acte afin de contrer l’appréciation de l’euro en lui donnant comme modèle la politique monétaire de la Fed. Toujours le fantasme de la planche à billet !
Jean-Christophe Cambadélis, le nouveau dirigeant du parti socialiste, annonce aujourd’hui que l’objet de la campagne des élections européennes à venir sera de « changer les critères de Maastricht », qualifiant le programme d’économies gouvernemental de « commencement » pour préciser qu’« il ne sera pas suffisant s’il n’y a pas de croissance. Pour cela, il faut que l’Europe tire la croissance et pour cela il faut une autre orientation à Bruxelles ». Il exprime également son espoir « qu’avec une nouvelle présidence de la Commission, on sera dans une nouvelle situation pour discuter des déficits ».
Les socialistes français regrettaient hier d’être incompris, souhaitons leur d’être demain crédibles.