Billet invité
L’attention s’est brutalement déplacée vers la Crimée, où le gouvernement russe a marqué un point en prenant symboliquement possession des lieux du pouvoir à Simferopol, chef-lieu de la république autonome, pour signifier qu’il y est chez lui et afin d’alimenter l’incertitude sur ses intentions.
La situation financière ukrainienne est un autre facteur de déstabilisation du gouvernement provisoire qui a été annoncé hier soir, en attendant un vote du parlement sur lequel il est fait pression de l’autre bout du pays. Le fait accompli russe vise à perturber celui qu’a représenté hier la formation de ce gouvernement. Un point partout.
John Kerry a annoncé que le gouvernement américain était prêt à garantir un emprunt ukrainien à hauteur de 1 milliard de dollars et s’est avancé en annonçant que les Européens « réfléchissaient » à une solution identique d’un montant de 1,5 milliards de dollars. De quoi tout juste voir venir, étant donné les échéances à court terme devant lesquelles l’Ukraine est placée, afin d’éviter une cessation de paiement.
La tenue d’une conférence des donateurs reste une perspective éloignée, la présence du gouvernement russe y étant souhaitée afin de partager les engagements. En attendant, les dirigeants américains et européens sont placés dans la situation inconfortable de financer le pays afin d’éviter son écroulement. On a également appris à cet égard que les banques russes avaient cessé d’accorder des prêts en Ukraine et le quotidien économique russe Kommersant a opportunément rendu compte d’un projet de plan de financement destiné à la Crimée.
Les autorités russes gardent l’initiative.