Ukraine : UN AIR FRAIS BALAYE L’ODEUR DES PNEUS BRÛLÉS, par François Leclerc

Billet invité

La composition du gouvernement provisoire ukrainien issu du Maïdan tranche avec les jeux géopolitiques dangereux qui sont engagés. Comme l’a remarqué Adam Michnik dans un entretien accordé au journal Le Monde, il est l’expression d’une « révolution d’un nouveau type », ayant comme vocation de réaliser ce que la « révolution orange » de 2004 n’avait pu concrétiser.

Le ministre de la culture a été l’animateur du podium du Maïdan dans les pires moments où il fallait tenir, tandis que le ministre de la santé était en charge des services médiaux qui ont mobilisé les médecins et les étudiants pour soigner les blessés. Le ministre de l’économie a été très engagé dans la contestation et celui de l’éducation, ancien recteur de la plus ancienne université de Kiev, avait défendu le droit des étudiants à participer aux évènements. Le diplomate détenteur des affaires étrangères avait ouvertement soutenu la contestation. Le futur responsable du Conseil national de sécurité et de défense commandait les groupes d’auto-défense du Maïdan et une journaliste réputée pour ses révélations sur le train de vie des responsables de l’ancien régime a été nommée à la tête d’un bureau anti-corruption.

Auront-ils le temps et les moyens d’agir ?