Billet invité.
Folle journée hier, marquée par la destitution du président Ianoukovitch et la libération de l’ancien premier ministre Loulia Timochenko. Le premier est toujours invisible dans l’Est du pays, tandis que la seconde s’est précipitée hier sur le Maïdan, à Kiev, jouant de toutes les cordes sensibles devant une foule toujours sous le choc des tueries des jours précédents. L’armée avait fait savoir qu’elle ne s’impliquerait « en aucune manière dans le conflit » et le Parlement avait convoqué pour le 25 mai prochain des élections présidentielles anticipées.
Que va-t-il désormais se passer ? Les chancelleries occidentales sont dans l’expectative, appelant au maintien de l’unité territoriale du pays, et le G20 finances de Sydney, divisé, ne fait pas état de l’Ukraine dans son communiqué final. Les dirigeants russes n’ont tonné qu’à un niveau intermédiaire, le ministère des affaires étrangères dénonçant à Moscou une menace sur la souveraineté de l’Ukraine. La partie se joue à deux niveaux, en Ukraine même où la dynamique a été irrésistible, et au niveau diplomatique, car il va falloir trouver une issue pour ce pays dont les divisions internes se sont accrues et qui a d’urgence besoin d’une importante aide financière.
Ioulia Timochenko a appelé les Ukrainiens à rester sur le Maïdan tant qu’ils n’« obtiendront pas ce qu’ils veulent », assurant que leur exemple contribuerait à « l’instauration de la démocratie dans d’autres ex-républiques soviétiques ». De nouveaux responsables ont été nommés aux postés-clé à Kiev et il est attendu la constitution d’un gouvernement provisoire, dont la reconnaissance dans tout le pays est le problème…
Les Jeux Olympiques de Sotchi se terminent, Maïdan exhibe les cicatrices des jours intenses passés, la deuxième partie peut commencer.