Billet invité.
Les nouvelles en provenance de Kiev ne cessent de tomber, sans qu’il soit possible de déterminer ce qui ressortira des négociations qui se sont déroulées sans désemparer depuis hier entre le président ukrainien, les représentants de l’opposition ainsi que les ministres des affaires étrangères allemand, français et polonais, dépêchés en toute hâte et rejoints dans la nuit par un émissaire russe.
Plus de 20.000 manifestants continuent à occuper Maiden et renforcer les barricades, en dépit des tueries d’hier, et ce sont eux qui feront la décision. Du côté de l’armée, la démission du chef d’état-major adjoint a été enregistrée, en raison de son refus de laisser entraîner celle-ci dans le conflit.
Ianoukevitch promet des élections présidentielles anticipées, mais sans en donner la date, le retour à la constitution de 2004 et la formation d’un gouvernement d’unité nationale, mais il est loin d’être acquis que ses concessions imprécises et tardives entraînent l’adhésion au compromis que les Européens voudraient trouver afin d’éviter que la situation ne tourne à une véritable guerre civile, déjà bien engagée. Toutes les provocations sont par ailleurs possibles, comme toujours dans ce genre de situation.
Si la situation n’était pas stabilisée, il se confirmerait que les dirigeants européens ont trop tardé.
Mise à jour 14h36 : L’opposition a décidé vendredi de signer un accord avec le président ukrainien Viktor Ianoukovitch, a déclaré l’un de ses principaux leaders, Oleg Tiagnibok, cité par l’agence Interfax.
Le président ukrainien a annoncé vendredi des concessions majeures à l’opposition, dont une élection présidentielle anticipée, la formation d’un gouvernement de coalition et une réforme constitutionnelle, après les violences qui ont fait près de 80 morts depuis mardi.
Mise à jour 15h07 : Un accord a été signé entre le président Viktor Ianoukovitch et les responsables de l’opposition en présence des médiateurs européens. La phase qui s’ouvre va être celui de son application, et dans l’immédiat de la poursuite sans incident de la trêve.
Texte de l’accord (en anglais).
Mise à jour 16h14 : Le parlement ukrainien a voté le retour à la Constitution de 2004, qui accordait au président des pouvoirs moins importants que la Constitution actuelle, en application des accords signés aujourd’hui.
Une amnistie sans conditions a été également adoptée au bénéfice de tous ceux qui ont été arrêtés pour avoir participé au mouvement de contestation.