OÙ EDWARD SNOWDEN VA-T-IL POUVOIR ALLER ? par François Leclerc

Billet invité.

Que va devenir Edward Snowden en août prochain, à la fin de l’année d’asile qui lui a été accordée en Russie ? Le 12 février dernier, les députés Verts ont proposé au Parlement européen de lui accorder une protection officielle, mais cela a été rejeté. La pétition lancée par David Miranda, le compagnon brésilien de Glenn Greenwald, demandant que lui soit accordé l’asile au Brésil et qui a recueilli dans le monde entier 1,1 million de signatures, a été remise le lendemain au ministère brésilien des affaires étrangères. Dilma Rousseff, la présidente, s’est jusqu’à ce jour retranchée derrière l’absence de demande d’Edward Snowden pour ne pas fournir de réponse.

Ce dernier a été élu le 18 février recteur – un titre honorifique – par les étudiants de l’Université de Glasgow, après avoir accepté l’invitation à se présenter à ce poste. Mordechai Vanunu, un lanceur d’alerte israélien qui avait en 1986 révélé des détails du programme nucléaire militaire du pays, avait précédemment bénéficié du même honneur. Le groupe d’étudiants qui avait sollicité Edward Snowden a publié un communiqué dans lequel il déclare : « dans les semaines qui viennent, nous allons continuer à faire campagne pour que la NSA et le GCHQ cessent leurs atteintes à notre droit fondamental à la vie privée et pour qu’Edward Snowden soit reconnu comme un lanceur d’alerte courageux plutôt qu’un traître ».

Les révélations se poursuivent entre-temps. The Intercept, la publication en ligne lancée dans le cadre du projet FirstLook de Glenn Greenwald et Pierre Omidyar, a publié des documents classifiés de la GCHQ britannique fournis par Edward Snowden montrant qu’elle recueillait en temps réel les adresses IP de tous les visiteurs du site WikiLeaks. D’après d’autres documents provenant de la NSA, une telle collecte peut permettre d’identifier les personnes déposant des documents dans la dropbox (boîte aux lettres anonyme) de WikiLeaks, si elles n’ont pas utilisé une adresse IP anonyme. Cette dropbox avait toutefois été désactivée dès 2010, WikiLeaks pensant qu’elle pouvait être surveillée.